Le 5 février dernier, peu avant la présentation des listes d’engagés des 24 Heures du Mans et du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA 2015, nous avions réuni quelques-uns des plus prestigieux représentants des programmes sportifs de Audi, Toyota, Nissan ou encore Michelin dans le cadre d’un débat à destination de la presse ; rencontre au thème semblant éculé fut un temps mais auquel votre club a redonné un vrai sens : les retombées directes entre le sport automobile en général et les 24 Heures du Mans en particulier avec l’industrie automobile.

Si, comme le précisa Darren Cox, responsable de l’engagement de Nissan en LM P1 le slogan ‘’victoire le dimanche ; ventes le lundi’’ n’est absolument plus d’actualité pour un constructeur automobile, le tournant pris résolument par l’ACO depuis 2014 grâce à son nouveau règlement technique des voitures de la catégorie reine stimule comme jamais les départements recherche et développement des plus importants constructeurs mondiaux.

Tous l’ont exprimé : la compétition est le plus formidable des accélérateurs de la recherche ; ce qui est testé aux 24 Heures du Mans actuellement se retrouvera à brèves échéances dans la voiture de Monsieur Toutlemonde. Les exemples actuels sont très concrets : les phares laser des Audi R18 introduits en 2014 sont déjà adaptés en série comme le fut, dans un passé récent, l’injection directe pour tous les véhicules produits par Volkswagen grâce aux applications menées en piste par la marque aux anneaux. Les développements des pneus que Michelin mène spécifiquement pour l’endurance seront dans trois ans déclinés dans ceux que vous utiliserez sur la route. Les ingénieurs spécialistes en hybridation de Toyota, leader mondial en la matière, passent tous un moment ou un autre au département compétition.

Au terme de ce débat de haute volée, l’unanimité des grands constructeurs – et rappelons ici que les quatre plus grands groupes mondiaux sont présents au Mans - s’est exprimée sur une conclusion implicite : les 24 Heures du Mans tirent l’ensemble de l’industrie automobile vers le haut. C’était l’objectif lors de la création de la course en 1923 ; c’est encore le cas, et plus que jamais sans doute, actuellement.

Pierre Fillon
Président de l’Automobile Club de l’Ouest