Julien Da Costa : « Aux 24 Heures Motos, la victoire ne dépend pas que du pilote »
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Julien Da Costa : « Aux 24 Heures Motos, la victoire ne dépend pas que du pilote »

Julien Da Costa a remporté les 24 Heures Motos en 2010, 2011 et 2012 au guidon de la Kawasaki ZX10-R du Team SRC Kawasaki. Il connait parfaitement les rouages de cette épreuve qui, pour lui, est avant tout une aventure humaine.

Vous aviez 21 ans lors de votre première participation aux 24 Heures Motos. À cet âge-là, a t-on conscience du défi que représente cette épreuve ?

« On ne sait pas trop à quoi s'attendre. J'avais disputé des courses de vitesse jusque là et en plus il s'agissait de ma première saison en 1000 cm₃. Il est clair que vers minuit ou deux heures du matin, avec mon coéquipier Guillaume Dietrich qui lui aussi débutait aux 24 Heures Motos, on s'est demandé ce que nous faisions là. C'est vraiment une course qui ne ressemble à aucune autre. Lorsqu'on arrive sur le circuit Bugatti, on est très impressionné car c'est un lieu mythique. »

Vous avez décroché votre première victoire en 2010 et il vous aura fallu attendre neuf participations pour y parvenir. Que vous ont appris les éditions précédentes ?

« Contrairement à une course de vitesse, aux 24 Heures Motos, tout ne se maîtrise pas et finalement il faut beaucoup de chance. Je m'en suis rendu compte jusqu'en 2010 parce que j'ai beaucoup de fois été en tête et compté des tours d'avance sur mes adversaires mais parfois, une chute ou une casse mécanique a ruiné mes chances de victoire. L'équipe peut également faire une erreur. C'est ce qui fait la magie de cette course. La victoire ne dépend pas que du pilote. C'est une aventure humaine qui a le mérite d'exister et j'ai la chance d'y participer dans de bonnes conditions. »

"Aux 24 Heures Motos, tout est possible dès l'instant que vous avez une moto fiable et une bonne équipe derrière"
Julien Da Costa

Vous aviez participé au développement de la Kawasaki. Ce fut un sentiment particulier de la mener jusqu'à la victoire ?

« On ne s'en rend pas trop compte sur le moment parce qu'on est pris dans l'euphorie. Il faut savoir qu'une course d'Endurance, ce n'est pas tout le temps l'euphorie. Ce n'est qu'une fois qu'elle est retombée voire même des années après que je me suis rendu compte que j'avais fais partie d'une aventure comme il en existe peu. J'avais bien sûr le sentiment du devoir accompli mais je n'étais pas seul. Ce fut un travail de collaboration. Je connaissais l'équipe technique depuis longtemps et il y avait une véritable cohésion entre elle, les deux autres pilotes et moi. On n'avait pas besoin de se parler pour se comprendre. »

Le Team SRC Kawasaki, le Suzuki Endurance Racing, Honda Endurance Racing, le GMT94, Tecmas-BMW, c'est une chance d'avoir pû piloter et représenter ces équipes aux 24 Heures Motos ?

« Je pense plutôt que c'est un choix. Il y a des pilotes qui restent fidèles à une équipe, une marque, moi j'avais envie de tout connaître. Peut-être qu'aujourd'hui ça me joue des tours parce que j'ai fait le tour des équipes mais je n'ai aucun regret et je suis content d'avoir connu tout le monde. À chaque fois ce fut de superbes expériences et je suis toujours parti en bon terme. »

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Pour vous, une victoire aux 24 Heures Motos vaut plus qu'un titre de Champion du Monde d'Endurance ? (ndlr, Julien Da Costa compte trois titres de Champion du Monde d'Endurance)

« Les deux sont bien mais je pense que si les pilotes pouvaient choisir, ils préfèreraient remporter les 24 Heures Motos plutôt qu'un titre de Champion du Monde d'Endurance parce que c'est une course et un lieu mythique où de grands noms se sont imposés. C'est toujours une immense satisfaction de gagner au Mans et c'est quelque chose d'incroyable. »

Remporter une nouvelle fois les 24 Heures Motos, vous faire plaisir au guidon d'une moto tant que vous aurez le rythme, quel est votre souhait pour l'avenir ?

« Un mélange des deux. Le plaisir c'est le point de départ de tout et ça fait partie de la performance. Si tu ne te régales pas, tu ne te donnes pas à fond et il manquera toujours quelque chose pour tirer la quintessence de la moto et de ses performances. Ce qui est le plus incroyable aux 24 Heures Motos, c'est l'aventure humaine. C'est extraordinaire de pouvoir passer une semaine sur le circuit entouré de gens avec qui tu t'entends bien. Je n'ai pas l'impression d'aller au travail. »

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, DIMANCHE 16 AVRIL 2017, COURSE. L'an passé, Julien Da Costa a participé aux 24 Heures Motos avec le Honda Endurance Racing. En 2018, il aura pour mission de faire briller la BMW S 1000 RR de l'équipe Tecmas-BMW.

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