« Voir autant de gens chanter la marseillaise est fabuleux. Ça fout les frissons. » évoque-t-il avec émotion. Sa tâche à peine finie, Camille Lacourt raconte son expérience avec le public et l’atmosphère des 24 Heures Motos. Une mission qu’il a rempli sans trop de pression. « Pas de stress, mais voir toutes ces machines s’élancer et ressentir la concentration des pilotes, c’est fort. Ces moments me rappellent quand j’étais dans la piscine, mais si je ratais mon virage, je tapais simplement le mur. Ici, les conséquences sont tout autres ».

Quintuple champion du monde et d’Europe sur des courtes distances, Camille Lacourt connaît parfaitement l’enjeu d’un bon départ. « C’est assez différent, car mes courses n’excédaient jamais 52 secondes. Ici c’est plus stratégique, mais l’état d’esprit est le même. On cherche la « zone », cet état de concentration maximal où tout est au ralenti et où la maîtrise est totale. Quand on voit les yeux des pilotes juste avant de partir, c’est exactement ça. Cette approche de l’excellence est la même. »

Même si l’on peut dresser des parallèles, les deux mondes demeurent éloignés. L’ancien nageur reste humble face à l’engagement des pilotes, et se réjouit de son rôle. « Ça a été un honneur. La course est bien plus grande que moi, c’est une belle récompense. Ces expériences sont dingues, rares, j’ai eu de la chance de pouvoir la vivre. » Déjà spectateur du Grand Prix de France moto en 2018, il avait pu visiter le box de Johann Zarco, héros du week-end malgré sa chute. Il juge l’atmosphère « totalement différente ». « Ici, on a vraiment le temps d’aller voir les ravitaillements, d’aller dans les paddock, c’est génial. »

Camille Lacourt est lui aussi un motard confirmé. Il a été convié à effectuer un changement de roue pour Yoshimura SERT Motul en démonstration avant le départ et a embarqué avec Damien Saulnier (le team manager) en tant que passager il y a quelque temps. Malgré cela, il ne se voit pas participer à la course comme avait pu le faire Renaud Lavillenie. « Ils vont trop vite, ils sont trop fous. J’essayais de me cacher derrière ma taille – deux mètres – mais j’ai aperçu un pilote d’au moins 1 m 90 sur la grille. À la limite, pourquoi pas faire un stage de pilotage sur quatre jours avec Damien et quelques potes dont Florent Manaudou qui roule un peu. Mais pour le reste, je pense que je suis un peu trop pétochard ! » ajoute-t-il en plaisantant.