Au fil des années, les 24 Heures de Daytona sont devenues un des rendez-vous phares de l'endurance. Mais avant l'instauration du format de 24 heures en 1966, les premières courses d'endurance du circuit de Daytona se sont d'abord disputées sur trois heures (1962-1963) puis 2000 kilomètres (1964-1965). Trois vainqueurs des 24 Heures du Mans se sont imposés pendant cette période : Dan Gurney (1962), Pedro Rodriguez (1963 et 64) et Phil Hill (1964). En 1972, Jacky Ickx, sextuple vainqueur dans la Sarthe, remporte à Daytona une course de six heures sur Ferrari, associé à Mario Andretti.

Vingt et un pilotes ont remporté les 24 Heures du Mans et de Daytona : Chris Amon, Mauro Baldi, Lorenzo Bandini, Derek Bell, Timo Bernhard, Christophe Bouchut, Martin Brundle, AJ Foyt, Hurley Haywood, Hans Herrmann, Al Holbert, Davy Jones, Jan Lammers, John Nielsen, Jackie Oliver, Henri Pescarolo, Pedro Rodriguez, Mike Rockenfeller, Andy Wallace, Marco Werner et John Winter.

En 1967, les premiers anciens vainqueurs des 24 Heures victorieux à Daytona sont l'Italien Lorenzo Bandini et le Néo-Zélandais Chris Amon. Respectivement victorieux au Mans en 1963 et 1966, ils emmènent à Daytona un superbe triplé de Ferrari. A noter également que Davy Jones, vainqueur à Daytona en 1990 sur Jaguar, est aussi le dernier pilote américain victorieux au Mans. C'était en 1996 sur TWR-Porsche, en compagnie de l'Allemand Manuel Reuter et de l'Autrichien Alexander Wurz.

Parmi ces 21 pilotes, quatre ont inscrit dans la même année leur nom au palmarès des deux courses : Hurley Haywood (1977), Derek Bell et Al Holbert (1986 et 87), puis Mike Rockenfeller (2010). Codétenteur du record de victoires à Daytona (cinq) avec son compatriote Scott Pruett, l'Américain Hurley Haywood a également connu un beau parcours au Mans avec, en treize participations de 1977 à 1994, trois succès sur trois décennies : 1977, 1983 et 1994. En 2010, quelques mois après avoir remporté les 24 Heures de Daytona, l'Allemand Mike Rockenfeller établit un nouveau record de la distance aux 24 Heures du Mans (5 410 kilomètres à 225 km/h de moyenne), associé à son compatriote Timo Bernhard et au Français Romain Dumas.

Si Henri Pescarolo et Christophe Bouchut sont les seuls pilotes français vainqueurs de ces deux doubles tours d'horloge, Frank Fréon et le Manceau Sébastien Bourdais se sont imposés au général en Floride (respectivement en 2001 et 2014) tout en signant une victoire de catégorie dans la Sarthe : le premier en 1996 (LMP2), le second en 2016 (LMGTE Pro). N'oublions pas Bob Wollek : s'il n'a jamais gagné au Mans, l'Alsacien est le pilote français le plus victorieux à Daytona, avec quatre succès (1983-85-89-91).

Propriétaire d'écurie le plus victorieux au Mans avec quinze succès, Reinhold Joest a également remporté les 24 Heures de Daytona en 1980, au volant une Porsche 935 partagée avec Rolf Stommelen et Volkert Merl. Cette même année, il termine deuxième au Mans, associé à Jacky Ickx. C'est son meilleur résultat dans la Sarthe en tant que pilote.

S'il remporte les 24 Heures de Daytona le 27 janvier prochain, Fernando Alonso pourra même ambitionner en juin prochain de rejoindre Hurley Haywood, Derek Bell, Al Holbert et Mike Rockenfeller, en devenant le cinquième pilote à réaliser le doublé Le Mans-Daytona dans la même année.

Photo (D.R. / Archives ACO) - Parmi les 21 pilotes vainqueurs au Mans et à Daytona, Derek Bell est le plus victorieux dans la Sarthe et à Daytona, avec cinq succès au Mans (1975-81-82-86-87) et trois autres en Floride (1986-87-89). Le voici à l'image lors de sa première victoire mancelle en 1975, au volant de la Gulf-Mirage qu'il partageait avec Jacky Ickx.