Ford Mk IV : erreur historique !
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Ford Mk IV : erreur historique !

Enquête sur l’incroyable histoire du châssis victorieux de l’édition 1967 des 24 Heures du Mans…

Le propriétaire d'une Ford Mk IV raconte comment il a remis de l'ordre dans les archives officielles de Ford où une erreur historique s'était glissée...

Le contexte : Le dimanche 11 juin 1967, la Ford n°1 de Foyt-Gurney remporte une édition qualifiée de course du siècle. Au lendemain du triomphe, les voitures n°2, 3 et 4 sont peintes en rouge et équipées d’une bulle de toit pour ressembler à la lauréate. Après modifications, seuls les numéros de séries (J5, J6, J7 et J8) permettent encore de différencier les quatre autos.

Prises avant le départ, la Ford GT40 Mk II n°57 entourée des quatre Mk IV n°1, 2, 3 et 4. Samedi 10 juin 1967, le départ. A gauche, la jaune (n°2) de  McLaren-Donohue. A droite, la rouge (n°1) de Gurney-Foyt. 24 heures plus tard, c'est l'arrivée. Les mécaniciens, en liesse, se jettent sur la voiture victorieuse. Cette scène aura plus tard son importance...

L'enquête : Des années plus tard, le collectionneur new-yorkais James Glickenhaus s’offre la plus prisée des quatre : « En 1991, j’ai acquis le châssis victorieux qui était le J6 selon Ford. » Peu de temps après, quelques indices le font douter quant à la véracité des archives du constructeur. « J’ai inspecté le châssis J5 exposé au musée Ford de Detroit, raconte-t-il. J’ai remarqué la position très basse du siège… Comme si les mécaniciens l'avait modifiée pour recevoir le grand Dan Gurney. J’ai par ailleurs noté la présence d’une fissure sur le nez au niveau du radiateur… Coïncidence, les photos d’époque montrent un mécanicien portant une bouteille de Champagne assis sur la voiture victorieuse à cet endroit précis ! »

Un document exceptionnel issu des archives de Ford : les traces de cette réparation ont permis de reconstituer l’histoire du châssis J6 (n°2 ; jaune). Autre pièce à conviction : la fissure créée par l’homme assis au centre est toujours visible sur le « vrai » châssis victorieux (J5) exposé à Detroit. A l'origine, seule le châssis J5 gagnant était équipé d'une bulle de toit, nécéssaire pour le confort du grand Dan Gurney.

La conclusion : Plus tard, c’est en examinant sa propre auto que l’enquêteur lève définitivement le doute. « Ma Mk IV porte les traces des réparations réalisées consécutivement à l’envol du capot arrière dont fut victime Bruce McLaren pendant la course, explique-t-il. Ma voiture n’est pas la rouge victorieuse mais la jaune classée quatrième ». S’il a rendu à sa Ford son ton initial, le propriétaire a décidé de ne pas retirer la fameuse bulle de toit, considérant qu’elle appartient à l’histoire. Peut-être l’a-t-il aussi conservée pour son confort personnel, lui qui se glisse régulièrement derrière le volant... « Sa place serait dans la vitrine d’un musée, reconnaît-il. Mais ça serait quand même dommage de l’enfermer alors qu’elle se conduit comme une voiture de tourisme. J’ai cumulé plus 50 000 km dans la circulation avec elle ! »

Le collectionneur James Glickenhaus pensait avoir acheté la rouge… C’était la jaune ! Peinte en rouge après les 24 Heures du Mans 1967, la Ford Mk IV J6 a retrouvé sa couleur d'origine. Elle conserve en revanche la bulle de toit. Le regretté préparateur Carroll Shelby à côté du « vrai » châssis victorieux (J5).

Julien HERGAULT

Photos : Ford Motor Company

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