Comme toujours, ce rendez-vous est à la fois celui de belles retrouvailles orchestrées par Gérard Larrousse et aussi Fabrice Bourrigaud, Directeur du Musée des 24 Heures. Gérard Larrousse évoque ainsi un souvenir en forme de « grand frisson » lorsqu’il raconte sa découverte des 22 kilomètres et des 170 virages du grand circuit du Nürburgring en tant que passager de Jean Guichet, vainqueur des 24 Heures 1964 sur Ferrari. Ou qu’il parle du bon usage de la technique du talon-pointe (qui consiste à appuyer en même temps avec le même pied sur les pédales d’accélérateur et de freins) selon le pilote journaliste ingénieur Paul Frère, victorieux dans la Sarthe en 1990.

Le rendez-vous du Club des Pilotes 2022 à Rétromobile, c’est aussi pour son président une première occasion de se projeter vers 2023. Une année particulière dans l’histoire des 24 Heures et dans celle de Gérard Larrousse, entre centenaire de la course et demi-siècle de sa première victoire, partagée avec Henri Pescarolo sur Matra. En 1973, qui marquait également celle du 50e anniversaire des 24 Heures, le duo s’était installé en tête de la course le dimanche matin. « Nous avions été réguliers toute la nuit, indique Gérard Larrousse. Cette première victoire au Mans a été remportée à l’issue d’une magnifique course. »

En 1973, Matra, Gérard Larrousse et Henri Pescarolo s’étaient imposés de haute lutte face à Ferrari, qui fera en 2023 son grand retour en catégorie reine Hypercar, qui a séduit depuis son lancement de nombreux constructeurs. « On va avoir plusieurs voitures qui vont terminer dans la minute », prophétise Gérard Larrousse, pour qui 2023 revêt aussi une double importance, non seulement pour l’histoire de la course, mais aussi pour son Club des Pilotes : « l’objectif du Club des Pilotes est de retrouver sa dimension normale en 2022, pour être prêts pour le centenaire en 2023. »

Ce rendez-vous du Club des Pilotes a lieu quelques jours après la disparition de Vic Elford, qui fut aussi un grand ami de Gérard Larrousse. Le Britannique et le Français ont partagé le même éclectisme, entre compétition routière et sur circuit : « nous nous étions connus en rallye, nous avons partagé une victoire (les 12 Heures de Sebring en 1971 sur Porsche 917, ndlr) et une belle amitié. Notre contact a également été facilité par le fait qu’il était francophone. Nous nous téléphonions au moins une fois par mois, il a un peu été mon grand frère chez Porsche. » Comme l’a fort justement fait remarquer Fabrice Bourrigaud au fil de la conversation, outre les deux victoires avec Matra en 1973 et 74, ses années Porsche auraient pu valoir à Gérard Larrousse deux succès supplémentaires au Mans en 1969 et 70, deux éditions qu’il avait terminées en deuxième position.

Dans ce contexte particulier, le premier rendez-vous du Club des Pilotes a une nouvelle fois été celui de l’amitié, de l’histoire et de la convivialité, entre la richesse de la mémoire des 24 Heures et aussi la perspective d’un futur prometteur, symbolisé notamment par un plateau brillant en 2022 et l’apothéose à venir du centenaire en 2023.

PHOTOS (LOUIS MONNIER / ACO) : PARIS (FRANCE), SALON RETROMOBILE, 17 MARS 2022 - En haut, les retrouvailles du Club des Pilotes et de quelques-uns de ses amis de longue date (de gauche à droite) Gérard Larrousse, Yves Morizot (fondateur de la maison Stand 21, spécialiste des équipements de sécurité des pilotes), Dominique Lacaud (onze participations aux 24 Heures), Joël Laplacette (quatre participations), Thierry Perrier (treize participations), Alain Hubert, François Fillon et Fabrice Bourrigaud, Directeur du Musée des 24  Heures.