24 Heures Camions - Aliyyah Koloc, une enfant de la balle
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24 Heures Camions - Aliyyah Koloc, une enfant de la balle

À 17 ans tout juste, la talentueuse Aliyyah Koloc a déjà quelques beaux succès à son actif. Plus jeune gagnante d’une course de camions, détentrice de deux records du monde de vitesse sur 500 m, en bonne position dans le championnat de France, elle vient au Mans avec des ambitions sérieuses.

« C’était génial ! J’ai adoré la piste et nous avons pu faire pas mal de réglages. Il me tarde d’être en course », s’exclamait la jeune fille, radieuse, après ses tous premiers tours sur le circuit Bugatti lors des essais privés de vendredi.

"Du moment qu'il y a un volant et quatre roues, je suis partante !"
Aliyyah Koloc

Fille du double champion d’Europe camions et patron du team Buggyra Racing Martin Koloc, elle avait commencé par le tennis, dès l'âge de quatre ans. Contrainte par une blessure au genou de renoncer à une future carrière professionnelle, elle s'est essayée au pilotage à 14 ans lors d'essais d'hiver et c'est ainsi qu'est née sa passion des sports mécaniques, qu'elle partage avec sa sœur jumelle Yasmeen. Une passion qui ne se limite pas aux camions puisqu’elle court aussi en Clio, GT3, GT4, Formule 4 et s’est essayée à la NASCAR en famille. « Du moment qu’il y a un volant et quatre roues, je suis partante ! » D’une catégorie à l’autre, les sensations ne sont pas les mêmes. « Passer du camion à la GT se fait sans problème. Dans l’autre sens, j’avoue qu’il me faut un petit temps d’adaptation et que le camion me paraît lourd et lent au début. Mais je suis bien en mode camion pour courir ce week-end ! » 

Pour ces 24 Heures, elle a fait le choix de prendre part à la dernière manche du championnat de France dans lequel elle est en bonne position : en tête dans les catégories Espoir et Féminine, qu’elle espère bien remporter, et à la lutte pour une place sur le podium du général avec Thomas Robineau qui la devance de dix points et Yorick Montagne qui la talonne à un point et demi. Son coéquipier Téo Calvet, en tête du championnat de France, a pris la même option tandis que le troisième larron de Buggyra Racing, Adam Lacko, s’alignera dans le championnat d’Europe où il occupe la deuxième place du classement provisoire.

Des projets d’avenir ? Bien sûr, la lycéenne en a plein la tête. Elle suit actuellement sa scolarité par correspondance et aspire à devenir pilote professionnelle. Hors piste, elle a fait parler d’elle il y a quelque temps en publiant une vidéo où, à l’occasion de ses records de vitesse, elle évoque le syndrome d’Asperger dont elle est atteinte. « Suite à cette vidéo, j’ai reçu des messages de beaucoup de sportifs qui sont dans la même situation et qui me remerciaient d’en avoir parlé. Je voudrais m’engager au service de cette cause pour aider les jeunes qui font face aux mêmes difficultés. Nous sommes en train de créer une fondation en ce sens… et j’ai même pris la parole en public pour évoquer ma situation, ce qui représente un énorme effort pour moi. De même, j’ai dû énormément travailler pour pouvoir répondre à des interviews. Mais je crois que le syndrome d’Asperger a aussi des côtés positifs pour mon sport comme la faculté de concentration et de prise de décision rapide - en course, parce que dans la vie quotidienne, c’est une autre histoire… »

Dans les semaines qui viennent, elle disputera les dernières manches du championnat d’Europe camions (où Buggyra est également deuxième au provisoire). La tentative  de record des 300 km/h à bord d’un camion est aussi à l’ordre du jour. La saison prochaine, cependant, elle se concentrera sans doute sur la GT en attendant, en 2023, d’avoir 18 ans révolus pour pouvoir enfin participer au Dakar avec sa sœur (en buggy). À plus long terme, elle rêve de participer un jour aux 24 Heures du Mans - avec sa jumelle, bien sûr.

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