Simon Pagenaud :"J'aimerais revenir au Mans, mais pas dans n'importe quelles conditions"
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Simon Pagenaud :"J'aimerais revenir au Mans, mais pas dans n'importe quelles conditions"

L'un des hommes forts (hors endurance) de cette année 2016 qui s’achève a été incontestablement Simon Pagenaud. Le pilote français a en effet été sacré champion en IndyCar Series, le championnat de monoplace américain, avec cinq victoires au compteur et garde en tête de superbes souvenirs de ses quatre participations aux 24 Heures du Mans.

Simon Pagenaud a réalisé une superbe saison en IndyCar Series cette année au volant de la Dallara DW12 Chevrolet n°22. En tête du championnat une bonne partie de la saison, il a su gérer de main de maître le retour, entre autres, de son plus sérieux rival, Will Power. « Team Penske a fait un travail sensationnel cette année. Tout s’est très bien passé : la communication entre nous, les arrêts au stand, la stratégie,… De plus, mon ingénieur, Ben Bretzman, avec qui je suis depuis 2010, a réussi à me donner la meilleure voiture possible à chaque fois. Ça a été une saison incroyable. Au final, je décroche le titre. Lors de la dernière course, il y a eu beaucoup d'émotion. C’est une vraie concrétisation, j’ai commencé ma carrière à sept ans et j'en ai trente-deux maintenant. C'est l'accomplissement de tout ce que j’ai pu faire, c’est un rêve d’enfant qui devient réalité. Mon seul regret cette année reste les 500 Miles d’Indianapolis (le Français a été retardé par une pénalité pendant de la course, ndlr). »

Plus habitué dorénavant à piloter des monoplaces, le Poitevin n’en délaisse pas pour autant l’endurance, discipline qu’il affectionne. En 2015, il a officié chez Corvette Racing sur certaines manches du WeatherTech Sportscar Championship et, cette année, il évoluait dans la catégorie reine sur un Daytona Prototype. Il l’avoue lui-même, « ces autos n’ont rien à voir avec ce que je pilote le reste de l’année en IndyCar Series. A la limite, la Peugeot 908 HDi FAP du Mans a plus de ressemblance avec ma monoplace d’aujourd’hui. Cependant, je me régale au volant de ces voitures d’endurance car elles restent des bolides de course. De plus, dans cette discipline, on peut faire beaucoup de tours, on a le temps de travailler les petits détails de son pilotage et il y a le trafic qui rend les choses intéressantes. »

"Les 24 Heures du Mans, ce sont les montagnes russes de l'émotion"
Simon Pagenaud

Bien entendu, Simon Pagenaud n’échappe pas à la question sur son retour en Sarthe. «J’aimerais bien refaire les 24 Heures du Mans, mais je veux revenir pour gagner, comme j’en ai eu l’occasion avec Peugeot, par exemple. Avec ce qui m’est arrivé cette saison aux Etats-Unis, je n’ai pas envie de faire une course pour ne pas être devant. Je suis un compétiteur, je veux me battre pour gagner. Pour être au niveau où je suis aujourd’hui en IndyCar, cela prend tellement de temps qu’il est difficile de faire deux choses en même temps. C’est la raison pour laquelle je dispute les 24 Heures de Daytona avant le début de la saison et Petit Le Mans à la fin. Si j’avais l’opportunité dans une bonne équipe, si Peugeot revenait par exemple, ce serait génial et je demanderais alors l’autorisation à Roger (Penske, le patron de l’équipe de Simon Pagenaud, ndlr). Cependant, aujourd’hui, ma priorité reste l’IndyCar. »

Le Français a disputé quatre fois les 24 Heures du Mans de 2008 à 2011 (une fois au sein de Team Oreca sur une Courage Oreca LC70-Judd et les trois autres avec Peugeot Sport, ndlr). Il en garde évidemment de bons souvenirs, mais aussi une déception. « En 2010, nous avions une voiture exceptionnelle, collée à la piste, c’était un "avion de chasse". Je me rappelle la pole position de Sébastien Bourdais. Pourtant, je n’ai pas conduit de la course, nous avons dû abandonner. Ce fut une vraie déception. A coté de cela, j'ai de superbes souvenirs en tête comme mon dernier relais en 2011 et ma bataille avec l’Audi R18 TDI (n°2 des vainqueurs Marcel Fässler, André Lotterer et Benoît Tréluyer, les deux autos étant séparées par 13 secondes seulement après 24 heures, ndlr). Nous avons malheureusement perdu, mais je garde ces instants en mémoire. J’ai sorti tout ce que j’avais dans mes tripes. Je me suis effondré en sanglot après la ligne d’arrivée, non pas de tristesse, mais de fatigue et d’émoi. Le Mans, cela procure ces sensations, tu es tellement épuisé, mais tu te donnes à fond ! Les 24 Heures du Mans, ce sont les montagnes russes de l'émotion. C’est une course exceptionnelle, j’aimerais bien y revenir. »

En 2017, Simon Pagenaud disputera une nouvelle saison d’IndyCar Series au sein de la même équipe, Team Penske.

Photo : Simon Pagenaud au volant de la Peugeot 908 aux 24 Heures du Mans 2011 (avec Sébastien Bourdais et Pedro Lamy).  

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