Les ravitaillements aux 24 Heures du Mans : Comment les équipes se sont-elles entraînées ?
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Les ravitaillements aux 24 Heures du Mans : Comment les équipes se sont-elles entraînées ?

Depuis l’année dernière, la réglementation sur les ravitaillements des autos a été modifiée. Cette année, aux 24 Heures du Mans (16 et 17 juin), les changements de roues et le remplissage en carburant seront désormais possibles en même temps.

Ce qui a changé : 

Le règlement a changé au niveau du ravitaillement et du changement de roues des autos comme le résume Alain Tannier, commissaire de stand. « Maintenant, c’est l’essence en même temps que les pneus ! Avant nous faisions cela en deux étapes séparées : d'abord le ravitaillement puis les pneus. Elles sont maintenant autorisées en même temps, l’arrêt va être bien plus rapide. Le ravitaillement en essence étant plus long que le changement de pneus, les mécaniciens vont pouvoir intervenir sur la voiture pendant que le carburant est distribué. Les quatre mécanos sont en mesure de faire n’importe quelle intervention : changer un capot en même temps que l’essence, mettre du ruban adhésif sur l’auto, faire une réparation.»

Lorsque l’on demande pourquoi les arrêts ont été modifiés, la réponse ne se fait pas attendre. « C’est surtout pour le public. Les « anciens arrêts » étaient jugés un peu trop longs et pas assez télévisuels. Maintenant, cela va être bien plus rapide et au niveau sécurité, c’est toujours aussi sûr ! J’ai assisté aux Total 6 Heures de Spa-Francorchamps (première manche de la Super Saison 2018/2019 du championnat du monde d’endurance, ndlr) et j’ai pu me rendre compte par moi-même : c’est vraiment très bien ! »

Pour en savoir plus, consulter notre article spécial ravitaillement.

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Ce que ça change pour les équipes : 

Bien entendu, les équipes ont dû adapter voire changer leur méthode de ravitaillement. Fabrice Roussel, ingénieur de course pour l’équipe Rebellion Racing (LMP1) nous en dit plus. « Cette nouvelle réglementation implique beaucoup de modifications. La « chorégraphie » des changements de pneus est différente car il y a des personnes supplémentaires au milieu. De plus, la voiture monte et descend et cela a des répercussions sur le temps. On a aussi le droit d’avoir deux pistolets sur la même zone de travail, ce qui n’était pas autorisé auparavant. Cependant, il ne faut pas s‘attendre à des changements de roues plus rapides que par le passé, c'est-à-dire 16 à 17 secondes pour les meilleures écuries. »

Au niveau des LMP2, le discours est le même. Jacques Morello, copropriétaire de l’équipe TDS Racing (Oreca 07 - Gibson #28), en charge de la stratégie et de la partie technique, le confirme : « Avant il fallait gagner du temps, ce qui impliquait une certaine prise de risque. Là, c’est davantage le risque zéro car s'il faut perdre deux à trois secondes, ce n’est pas un souci puisque le ravitaillement essence est plus long que le remplacement des roues. Il faut juste faire attention car il y a maintenant plus de personnes qui travaillent en même temps sur la voiture, il faut donc éviter les interactions avec le changement de pilote. »

Comment les équipes se sont entraînées :

Les équipes ont donc revu leur chorégraphie « 2017 » et l’ont mise au goût du jour. Jacques Morello raconte comment il a réfléchi à ces modifications. « Nous avons étudié le règlement point par point pour savoir ce que nous avions le droit ou pas de faire. Nous avons ensuite travaillé en conditions de course au moment des 4 Heures du Castellet, première manche de l’European Le Mans Series. Je dois dire que c’est relativement plus simple que les années précédentes. Nous nous sommes filmés et avons fait pas mal de debriefings. Nous avons testé plusieurs méthodes différentes qui se sont appuyées sur des films et des analyses chronométriques. En fonction des résultats, nous avons choisi une solution définitive que l’on a retravaillée à fond pour qu’elle soit la plus performante possible. Je pense que nous tenons la bonne méthode, je suis confiant.»   

Fabrice Roussel a procédé à peu près de la même manière. « Nous nous sommes beaucoup entraînés cet hiver en faisant de nombreux essais, mesures et analyses vidéo. Il nous reste encore du travail car, après les Total 6 Heures de Spa-Francorchamps, nos ravitaillements restent perfectibles. Il y a quatre caméras autour du portique (au-dessus de la voiture lorsqu’elle s’arrête, ndlr) qui filment de tous les côtés. On enregistre, on dissèque tous les mouvements des mécaniciens image par image pour voir ce qui peut être perfectionné. Cela nous permet de remarquer le positionnement des gens, des pistolets, des roues. Nous analysons tous ces petits détails qui vont améliorer la fluidité de l’intervention. »

Photos MPS Agency 

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