24 Heures du Mans 1949, une nouvelle vie pour Luigi Chinetti
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24 Heures du Mans 1949, une nouvelle vie pour Luigi Chinetti

A l'occasion de l'avant-première sur le salon Rétromobile à Paris (6-10 février 2019) d'une exposition à venir au Musée des 24 Heures consacrée à l'édition 1949, cette série revient sur cette année pas comme les autres, qui voit le retour du mythique double tour d'horloge après une décennie d'interruption. La première victoire de Ferrari est une nouvelle consécration pour Luigi Chinetti. Déjà vainqueur en 1932 et 1934, il signe un troisième succès personnel aux 24 Heures qui va donner une nouvelle orientation décisive à son parcours.

1949 est une véritable année charnière pour Luigi Chinetti. Enzo Ferrari, qui vient de créer la 166 MM (dont le nom fait référence au marathon routier italien des Mille Miglia), superbe barquette 2 litres à moteur V12 carrossée par Touring, connait parfaitement les faiblesses de l’auto (embrayage et boîte de vitesses). Luigi Chinetti échafaude alors une stratégie dont il a le secret. Tout d’abord, pour contourner l’interdiction, voulue par Enzo Ferrari, de faire courir une 166 MM au Mans, il fait acheter la voiture par un lointain cousin de la Reine, Lord Selsdon (de son véritable patronyme Peter Mitchell Thompson), déja vu aux 24 Heures d’avant-guerre (dès 1935 sur Frazer Nash) et quatrième sur Lagonda en 1939.

Le deuxième volet du plan est plus diabolique encore. Craignant pour la fragilité du binôme embrayage/boîte de vitesses, Luigi espère rouler seul et le voici le vendredi d’avant-course à la terrasse de Maurice Génissel à l’hôtel de l’Hippodrome, aux Hunaudières. Là, attablés avec son coéquipier, une bouteille de cognac sur la table, ils entreprennent de refaire le monde... Et pendant que Luigi jette par-dessus son épaule ses verres de cognac dans les bacs d’hortensias de madame Génissel, notre aristocrate "se lâche"... Ainsi, la légende veut que, couché à l’hôtel de Paris vers 23 heures, il n’émergera que le dimanche dans la matinée. Il rejoint le circuit  pour effectuer - avec moult consignes - quelques tours au volant de "sa" voiture.

Quant à Chinetti, il termine l’épreuve tellement ankylosé qu’il lui faut l'aide des officiels pour s'extraire de l’auto victorieuse. Le retentissement de cette première victoire Ferrari sera décisif pour la marque et scellera le destin de Luigi avec la maison de Maranello, dont il deviendra le représentant officiel aux Etats-Unis.

Durant les trois décennies qui suivent, sous la bannière de sa propre écurie North American Racing Team (également connue sous l'acronyme de NART), il engage aux 24 Heures tant de Ferrari qu’il aurait pu faire, à lui tout seul, la grille entière d’une édition. Il écrit parmi les plus belles pages de l'histoire mancelle, comme les bagarres entre voitures officielles de la Scuderia et les frères Pedro et Ricardo Rodriguez, qu’il contribuera à révéler. Sans oublier une quatrième victoire par pilotes interposés en 1965, avec au volant l'Américain Masten Gregory et l'Autrichien Jochen Rindt, qui reste encore à ce jour la neuvième et dernière du cheval cabré dans la Sarthe.

Photo (D.R. / Archives ACO) - "Photo de famille" des vainqueurs des 24 Heures du Mans 1949, avec Luigi Chinetti (en cravate rayée) et à sa gauche Lord Selsdon. Entre les deux, Luigi Chinetti Junior, dit "Coco". Né en 1942, il participera lui-même à trois reprises aux 24 Heures pendant les années 1970.

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