Avec Honda, ces trois dernières années, vous avez été contraints à l'abandon. Comment expliquez-vous cette malchance terrible ?

« Les épreuves telles que les 24 Heures Motos sont difficiles pour les hommes comme pour les machines. Ces dernières années elles se sont resserrées au point de vue des performances et nous ne sollicitons plus le moteur comme au début des années 2000 où nous faisions très attention et le ménagions énormément. Aujourd'hui, les courses de 24 heures sont de véritables courses de Superbike durant lesquelles les machines sont poussées à bout. En effet cela fait trois années que nous n'avons pas terminés la course mais la moto dont nous disposions était plutôt vieillissante. »

Étés-vous impatient de piloter la nouvelle Honda ?

« Complètement. L'équipe nous tient au courant de l'avancement du projet tous les jours. Nous avons des retours positifs et apparemment c'est une belle moto de course. Tout ce qui nous manqué ces trois dernières saisons est sur cette moto. Certes celle-ci est nouvelle et nous pourrions rencontrer des problèmes qui nous sont pour le moment inconnus mais nous espérons que cela n'arrivera pas. Nous aurons beau multiplier les séances d'essais en amont des 24 Heures Motos, je pense que la course va être très importante pour comprendre et pousser cette nouvelle CBR dans ses limites. Elle semble bien née et nous pouvons être confiants. »

Les premiers essais sont prévus pour quand ?

« Ils sont programmés pour la mi-février. C'est important d'aller rouler avec cette nouvelle moto car avec mes coéquipiers Julien Da Costa et Freddy Foray, nous avons un important travail de développement à réaliser. Beaucoup de choses vont également changer sur la moto y compris le staff technique qui l'entoure alors nous devons apprendre à travailler ensemble. Nous nous étions préparés pour les 12 Heures de Portimao (ndlr, la course a finalement été annulée pour 2017 et fera son retour au calendrier du Championnat du Monde en 2018) alors nous tournons un peu en rond. Je suis vraiment pressé de remonter sur une moto. En attendant, j'essaie de me dépenser en faisant du VTT ».

Le travail de développement est-ce quelque chose que vous appréciez ?

« J'adore cette partie car c'est là que l'on construit une moto pour nous. En disant cela je pense notamment aux réglages liés à notre posture sur celle-ci. Nous devons également régler l'antipatinage ainsi que le frein moteur et la façon dont la puissance est délivrée. Nous partons d'une feuille blanche et nous allons calibrer la moto afin qu'elle corresponde aux trois pilotes. Sur ce point là, avec Julien et Freddy nous avons beaucoup de chance car nous possédons le même style de pilotage et le même parcours en compétition. C'est ce qui fait notre force. Cela nous permet également de gagner beaucoup de temps car nous évitons de nous perdre dans les différents réglages. »

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, JEUDI 7 AVRIL 2016, QUALIFICATIONS. Sébastien Gimbert compte sur la nouvelle Honda CBR 1000 pour enrayer une mauvaise série de trois abandons consécutifs aux 24 Heures Motos.