Randy de Puniet est un pilote à la longue carrière en MotoGP. Il a rejoint les rangs de l’équipe SRC Kawasaki l’an dernier pour le Bol d’Or : « Les choses se sont faites une semaine avant la course. On m’a proposé de participé au Bol d’Or avec le SRC et j’ai dit oui, parce que j’avais vraiment envie de le faire. J’ai découvert la moto le mardi avant la course, pendant la journée d'essais privés et là j’étais largué ! Par rapport à ce que je connaissais (ndlr : les MotoGP sont des prototypes, c’est à dire des motos uniques et de développement, tandis que les machines d’endurance sont sur une base de motos vendues dans le commerce). Elle me paraissait être une moto molle et lourde, je n’avais pas de feeling. Le jeudi c’est venu petit à petit et en course j’ai eu le déclic au 2e relais, après c’était parti ! J’ai surtout pas précipité les choses et j’ai essayé de construire la semaine, il y a eu un bon déclic et j’ai compris pas mal de choses. C’est pour ça que maintenant je pense que je peux apporter quelque chose pour améliorer la moto au niveau réglage et améliorer la performance globale. » 

L’équipe est arrivée aux pré-Mans après des essais hivernaux à Jerez (Espagne) gâchés par la météo : « Finalement nous n’avons eu qu’une journée de roulage au Paul Ricard, mais c’était une journée de roulage ouverte à tous. Même si on n’a pas pu faire des chronos à cause du « trafic », on a quand même pu prendre le feeling de la moto, essayer toutes les nouveautés pour les valider et dire si des choses nous gênaient ou pas. »

C’est donc aux essais pré-Mans (28 et 29 avril derniers) que Randy de Puniet et le SRC Kawasaki ont pu véritablement voir le potentiel de nouvelle ZX-10 R et découvrir le nouveau revêtement du circuit Bugatti : « Il y a un super grip et il n’y a plus de bosses, c’est une très bonne chose. Par contre ça use les pneus très vite mais on va travailler avec Pirelli pour arranger ça. Si on fait des tours lents, je ne sais pas pourquoi, peut être parce qu'on accélère au mauvais endroit, on l’use encore plus. Il nous faut rester dans les chronos pour que le pneu s’use et s’abime moins, mais ça tombe bien on est là pour ça. »

Quant au comportement de la moto en elle même : « Elle est nouvelle mais c’est là première fois que je roule avec une moto d’endurance au Mans. Il va falloir qu’on améliore son comportement en entrée de courbes, c’est ce qui me gêne le plus pour le moment. » 

Et quand on demande au pilote expérimenté qu’il est, comment il aborde la nuit de la mythique course mancelle : «  Ce sont mes premières 24 Heures Motos, je pense que ça va pas être facile car le circuit est physique. C’est également délicat pour dépasser, on perd vite des secondes, ce n’est pas un domaine dans lequel je suis à l’aise. J’ai profité des essais et vais encore profiter de ceux de cette semaine avant la couse pour m’exercer aux dépassements, doubler un maximum tout en gardant un rythme le plus constant possible. Les conditions météos vont être une nouveauté, je n’ai pas encore connu de températures fraiches en endurance ou la pluie, on peut s’attendre à des conditions difficiles mais il faudra faire avec et s’adapter. »

Chaque sportif vit sa fin de carrière à sa manière. Randy de Puniet n’avait pas participé à une compétition depuis de nombreux mois avant sa venue en endurance : « Ma carrière en MotoGP ou en Superbike est terminée. L’endurance me permet de rouler et de me faire plaisir. Un jour un pilote m’a demandé pourquoi je venais là (en endurance), je lui ai répondu que je m’amuse et prends du plaisir. J’ai eu deux années difficiles sur les dernières saisons, j’avais perdu le plaisir de faire de la moto. Au SRC Kawasaki il y a une bonne ambiance et puis si je peux gagner ces deux courses ce serait très bien donc je vais tout faire pour. Le jour où je m’amuse plus et ne me fait plus plaisir je ferai autre chose. Ce qui est sûr c’est que la course me manquait, ça on s’en aperçoit quand on arrête. L’adrénaline de la course, de la bagarre sur la piste, le drapeau à damier, tout quoi. L’endurance est donc une bonne opportunité de retrouver tout ça, de retrouver le plaisir de piloter. Et puis dans l’avenir j’espère faire des courses de 8 heures un peu plus sprint pour aussi avoir un rythme plus agressif. »

Au Bol d’Or pour sa première course d’endurance avec le Team SRC Kawasaki, Randy de Puniet avait terminé 2e.  Cette année aux 24 Heures Motos l’équipe fait bien sûr parti des favorites. Rendez-vous le dimanche 16 avril à 15h pour connaître le résultat de la 40e édition des 24 Heures Motos !