Après avoir imposé sa 956 dès sa première participation en 1982, avec un triplé emmené par Jacky Ickx et Derek Bell, Porsche décide de la commercialiser auprès d'écuries privées, tout en conservant un avantage technique pour son équipe d'usine. Mais celle-ci rencontre son premier adversaire direct en 1983 : Lancia.

Déjà impliqué dans les dernières années des prototypes de l'ancien règlement Groupe 6 avec la barquette LC1, le constructeur italien passe à la vitesse supérieure. Dessinée conjointement par Abarth et Gian Paolo Dallara, la LC2 fait appel à une motorisation en provenance de Ferrari, sa légendaire "cousine" du groupe Fiat. Ainsi, le V8 trois litres atmosphérique de la 308 GTBi voit sa cylindrée réduite à 2.6 litres, ainsi que l'ajout d'un double turbocompresseur.

Trois exemplaires sont engagés aux 24 Heures du Mans 1983. L'un d'eux se qualifie en première ligne aux côtés des polemen Jacky Ickx-Derek Bell. Mais aucun ne rallie l'arrivée et Porsche s'adjuge les huit premières places. En 1984, l'équipe d'usine Porsche est absente dans la Sarthe. La Lancia LC2 confirme sa vélocité en monopolisant la première ligne avec Alessandro Nannini-Bob Wollek (pole position) et Paolo Barilla-Mauro Baldi-Hans Heyer. En course, les 956 effectuent une nouvelle razzia avec les sept premières places, tandis que Nannini et Wollek offrent à la LC2 son premier drapeau à damier manceau, avec la huitième position.

En 1985, Lancia reçoit un renfort de poids en la personne d'Henri Pescarolo, victorieux dans la Sarthe l'année précédente avec la Porsche 956. "La Lancia LC2 était incontestablement rapide, mais peut-être trop fragile pour Le Mans," se souvient le quadruple vainqueur des 24 Heures. Associé à Mauro Baldi, il termine septième, précédé par la seconde LC2 de Bob Wollek-Alessandro Nannini-Lucio Cesario, sixième.

C'est la dernière apparition de la LC2 aux 24 Heures du Mans, l'équipe d'usine Lancia décidant alors de reconcentrer ses activités sur le Championnat du Monde des Rallyes. Mais en 1984, une autre prestigieuse marque européenne fait une apparition discrète, et deviendra dans les années suivantes le grand rival de Porsche : Jaguar. Un duel à suivre dans le deuxième épisode de cette saga.