La catégorie LM P2 s'inscrit à l'origine dans la continuité de la catégorie LMP 675 des années 2002-2003, avant d'évoluer successivement vers des poids de 750, 775 puis 825 kg. Avant la reprise de ses activités par Oreca en 2008, le Sarthois Yves Courage fut l'un des constructeurs les plus actifs de la catégorie, avec la collaboration de l'ingénieur Paolo Catone, l'une des grandes figures des 24 Heures du Mans du dernier quart de siècle, avec notamment Peugeot et Toyota.

Désormais, seuls quatre constructeurs sont mandatés à partir de 2017 pour la construction des châssis LM P2 (Oreca, Onroak Automotive, Dallara et Riley/Multimatic), la catégorie a vu dans la Sarthe la présence de marques prestigieuses (Porsche, Honda) et aussi de spécialistes de la compétition (Oreca).

Porsche 2008-2009 : deux participations, deux victoires - Huit ans après la victoire de la Joest-Porsche TWR du trio Michele Alboreto-Stefan Johansson-Tom Kristensen, c'est par la catégorie LM P2 que le constructeur fait son retour en prototype en 2005 en endurance américaine. En 2008, après avoir battu les Audi R10 TDI LM P1 aux 12 Heures de Sebring, la RS Spyder fait sa première apparition aux 24 Heures du Mans... avec un doublé dominateur en LM P2. La voiture des vainqueurs Peter van Merksteijn-Jeroen Bleekemolen-Jos Verstappen (van Merkstein Motorsport) devance celle de Casper Elgaard-John Nielsen-Sascha Maassen, engagée par Team Essex. Cette dernière s'impose l'année suivante. Au volant, Elgaard est rejoint par Kristian Poulsen et le Français Emmanuel Collard, l'un des vainqueurs de Sebring 2008.

Honda 2010-2012 : un record et une surprise - Après les deux victoires consécutives de la Porsche RS Spyder, la catégorie LM P2 franchit un nouveau palier avec Honda HPD en 2010. Pour la première fois, un prototype LM P2 entre dans le top 5 des 24 Heures du Mans. Avec la Honda HPD ARX-01c, Nick Leventis, Danny Watts et Jonny Kane sont même les premiers à franchir le cap des 5 000 kilomètres parcourus par une LM P2. En 2012, Honda HPD est au coeur d'un autre exploit : celui de l'équipe américaine Starworks Motorsport, qui s'impose en LM P2 pour sa première participation aux 24 Heures du Mans, avec au volant le pilote propriétaire Enzo Potolicchio, l'Ecossais Ryan Dalziel et le Britannique Tom Kimber-Smith.

Oreca 2011-2016 : deux châssis du podium à la victoire - L'histoire d'Oreca en catégorie LM P2 est un curieux paradoxe. En 2011, le constructeur français présente le châssis 03. Fiable, performant, adaptable à plusieurs motorisations (essentiellement Nissan ou Judd), il devient très vite l'une des références incontournables de la catégorie. En 2011, dès sa première participation aux 24 Heures, l'équipe Signatech Nissan amène l'Oreca 03 en deuxième position de la catégorie LM P2. Malgré des victoires sur tous les continents et dans toutes les séries de la pyramide de l'endurance, jamais l'Oreca 03 ne parviendra jusqu'à la plus haute marche du podium sarthois. A l'inverse, l'Oreca 05 fête sa première apparition aux 24 Heures du Mans... par une victoire dominatrice. Signée du Français Nicolas Lapierre, associé aux Britanniques Matt Howson et Richard Bradley, elle est  aussi pour l'écurie KCMG la première d'une équipe chinoise aux 24 Heures du Mans.

L'histoire des châssis Oreca 03 et 05 est également intimement liée au retour d'Alpine aux 24 Heures du Mans... Mais ceci est une autre histoire, à suivre dans le deuxième épisode de cette rétrospective LM P2 !

Photo : En 2008, les deux Porsche RS Spyder écrasent la catégorie LM P2. Ici à l'image, la voiture de l'équipe néerlandaise van Merksteijn Motorsport reçoit le drapeau à damier de la victoire.