De l'endurance à la F1, en particulier Haas Lola, en passant par la monoplace américaine, avec les 500 Miles d'Indianapolis, ou, plus récemment, en A1 Grand Prix, le nom de Lola fut indissociable du sport automobile jusqu'à sa disparition en 2012. Dès sa création, la marque Lola a rencontré le succès avec une première victoire aux 500 Miles d'Indianapolis en 1966 grâce à Graham Hill, victorieux aux 24 Heures du Mans en 1972 associé à Henri Pescarolo dans une Matra Simca MS670.

Si Lola n'a signé aucune victoire au classement général aux 24 Heures du Mans, le constructeur britannique a contribué à celle de Ford dans la Sarthe puisque c'est une Lola Mk6 GT qui a été utilisée par l'ingénieur Roy Lunn comme voiture de développement pour la Ford GT40.

A la même époque, Lola a développé la T70 qui évoluera entre 1967 et 1972, d'abord avec un moteur V8 Aston Martin (MkII), puis Chevrolet (MkIII). A l'origine de la première Lola, John Surtees, champion du monde de F1 et de moto décédé il y a quelques semaines, qui, comme les autres pilotes au volant de cette voiture, ne ralliera jamais l'arrivée.

Plus anecdotique, ce sont des Lola T70 qui ont été utilisées et sacrifiées, maquillées en Ferrari 512 et en Porsche 917, pour les scènes d'accident lors du tournage du film Le Mans de Steve McQueen. C'est aussi malheureusement au volant d'une Lola, mais T280 à moteur Ford cette fois, que Joachim "Jo" Bonnier s'est tué en 1972 lorsque sa voiture a percuté une Ferrari GT.

Quatre ans plus, tard, une Lola T380 engagée par Alain de Cadenet termine sur la troisième marche du podium au classement général, derrière les inévitables Porsche 936 et Mirage, avant de finir au cinquième rang l'année suivante.

Au début des années 80, Lola a relevé le défi du Group C, d'où la conception, notamment, de la Lola T616 dont un exemplaire, à moteur rotatif Mazda, a remporté la catégorie C2 aux 24 Heures du Mans 1984. Après deux courses supplémentaires à Fuji et au Nürburgring, les Lola T616 ont disparu de la circulation avant de réapparaître, restaurées, dans des épreuves historiques.

L'histoire commune de Lola et des 24 Heures du Mans n'était toutefois pas terminée avec un retour en 1992 via deux T92/10, qui feront un petit tour et puis s'en iront du fait de l'abandon du Group C. Il faudra ensuite attendre 1999, sous l'impulsion du nouveau propriétaire Martin Birrane, ancien pilote et membre assidu du Club des pilotes des 24 Heures du Mans, et l'arrivée de la B98/10, et surtout de la B2K/40 en 2000 pour voir Lola renouer avec le succès à trois reprises en LMP675 puis en LMP2 entre 2000 et 2005. La MG Lola de RML prendra le relais en 2005 et 2006, mais, après une ultime victoire en 2007, Lola ne pourra lutter face à l'arrivée de la Porsche RS Spyder dans la catégorie. On peut noter que Lola a joué les pionniers avec une voiture à moteur diesel Caterpillar, alignée au Mans dès 2004 (abandon).

Le partenariat avec Aston Martin en LMP1 permettra tout de même à Lola de revenir sur le devant de la scène avec une quatrième place au classement général (première voiture essence) de la B09/60 face à Peugeot et Audi en 2009 avant que Rebellion Racing ne fasse de même en 2012, année de la disparition de Lola, en cessation de paiement.

Depuis 1999, Eric Broadley, qui aura laissé une trace indélébile sur l'histoire du sport automobile, s'était retiré non loin des ateliers de Lola, situés à Huntingdon, près de Cambridge.

A la famille et aux proches d'Eric Broadley, l'Automobile Club de l'Ouest présente ses sincères condoléances.

Photo (D.R. Archives ACO) : La Lola T70 - Aston Martin de John Surtees et David Hobbs aux 24 Heures du Mans 1967.