NOTRE HISTOIRE

UNE HISTOIRE D’INNOVATIONS

Depuis près d’un siècle, les 24 Heures du Mans poussent les constructeurs à innover au service de la mobilité. A la recherche de la performance s’ajoute celle de la fiabilité et de la sécurité. Ce passé constitué d’innovations se décline aujourd’hui en un engagement pour une mobilité durable. MissionH24, qui vise à introduire l’hydrogène aux 24 Heures du Mans en 2025, incarne cette mobilité durable qui se construit grâce à une riche histoire. C’est cette histoire que nous vous invitons à découvrir, à travers de grandes dates.

1922 : Le revêtement routier

Alors que le futur circuit des 24 Heures du Mans n’est pour le moment qu’un ensemble de routes en terre battue, un revêtement dit « vialité » est posé sur la ligne droite des Hunaudières. Il incorpore à des éclats calcaires une émulsion goudron-bitume, elle-même recouverte de gravillons goudronnés. Dès 1926, l’ensemble du circuit reçoit ce revêtement. Une technique à l’origine de la résistance des routes modernes.

1925 : L'aérodynamisme des carrosseries

Très tôt, les ingénieurs comprennent l’intérêt d’une carrosserie profilée. En 1925, la Chenard & Walker Tank pose les premières bases de la recherche aérodynamique. Une quête du meilleur coefficient de pénétration dans l’air (Cx) qui donnera naissance à des véhicules iconoclastes. Comme « le Monstre », une Cadillac Coupée DeVille recarrossée et inscrite à l’épreuve de 1950. Dans les années 70, Porsche alignera un bolide taillé comme une aile d’avion, la 917 « Kurzeck » (« à queue courte ») qui décrochera d’ailleurs le record de distance en 1971 avec 5 335,31 km. Et il faudra attendre 2010 pour qu’Audi parvienne à battre ce record !

1925 : L'aérodynamisme des carrosseries

1926 : Les phares antibrouillard

Quand arrivent les premières lueurs de l’aube, il n’est pas rare qu’une partie du circuit soit plongée dans la brume. C’est pour cela que les Lorraine-Dietrich ajoutent, au centre de leur calandre, un troisième phare « antibrouillard » qui leur vaudra le surnom de « cyclope ». Il participera aussi probablement à leur écrasante victoire : les trois B3-6 s’adjugent le podium et le duo Robert Bloch/André Rossignol dépasse la distance des 2 500 km.

1926 : Les phares antibrouillard

1927 : La traction avant

Dans les premières années de l’épreuve, l’architecture des bolides qui s’affrontent est presque standardisée : moteur avant et roues arrière motrices (propulsion). Il faut attendre 1927 pour qu’un industriel, Maurice Fenaille, finance le projet innovant imaginé par Jean-Albert Grégoire, homme aux multiples talents dont ceux de pilote et ingénieur. Sa voiture, la Tracta, se distinguait par ses roues avant motrices. Pour sa première participation, elle se hissera à la 7e position. La version routière de la Tracta fut construite jusqu’en 1934. Date à laquelle Citroën reprendra le principe pour sa… Traction.

1927 : La traction avant

1949 : Le moteur arrière

« Les chevaux tirent la charrue, ils ne la poussent pas », disait Enzo Ferrari. Ironie de l’histoire, c’est une Ferrari 250 P qui sera la première voiture moteur arrière à s’imposer, en 1963. Mais ce ne fut pas la première du genre à prendre le départ de la course mancelle. La primeur revient à une… Renault 4 CV, préparée et engagée par un pilote privé, Camille Hardy, contre l’avis de la Régie qui considérait cette voiture inadaptée. Malheureusement, elle dut se résigner à un abandon sur problème moteur.

1949 : Le moteur arrière

1951 : Le pneu radial

Voilà une innovation qui n’a pas été inventée pour les 24 Heures du Mans mais qui y a été validée, et dont la réputation s’est construite grâce à la course mancelle. En 1951, Michelin équipe une Lancia Aurélia B20 GT de pneu à carcasse radiale, dont le brevet a été déposé seulement 5 ans plus tôt. L’introduction de fils textiles dans la carcasse du pneu permettait de renforcer les flancs ce qui améliorait la solidité et la tenue de route. Équipée du Michelin X, l’Italienne remportera la victoire de sa catégorie et finira douzième au général.

1951 : Le pneu radial

1952 : Le moteur à injection directe

Comment gagner en performance tout en maîtrisant la consommation ? C’est Mercedes qui, en 1952, va introduire un système développé à l’origine par Bosch pour l’aviation, capable d’améliorer le rendement des moteurs essence. L’injection se fait directement dans la chambre de combustion, ce qui évite les déperditions de carburant et optimise la combustion. Équipée de cette innovation, la célèbre 300 SL à portes papillon remporte l’édition 1952.

1952 : Le moteur à injection directe

1953 : Les freins à disque

Les progrès en performances des voitures de courses mettent à jour un nouvel impératif : améliorer l’efficacité et l’endurance du freinage. C’est Jaguar qui va trouver la solution en équipant ses Type C d’une véritable révolution technologique : les freins à disque, une solution développée à l’origine pour les avions atterrissant sur les porte-avions ! La marque anglaise signera un doublé dans l’épreuve de 1953. L’idée sera reprise par Citroën sur la révolutionnaire DS et équipe, encore aujourd’hui, toutes les voitures de série !

1953 : Les freins à disque

1962 : Les phares à iode

Sur 24 heures de course, environ 8 se déroulent dans la nuit noire, la majeure partie du circuit étant bordée de forêt. L’éclairage est donc un paramètre qui peut faire la différence. En 1962, Ferrari installe pour la première fois des phares halogènes, utilisant de la vapeur d’iode, sur la 330 TRI/LM. L’essai est concluant — ils permettent de doubler la portée du faisceau lumineux — et ces phares sont généralisés sur toutes les voitures à partir de 1965.

1962 : Les phares à iode

1963 : le moteur à turbine

En 1957, dans une volonté constante de favoriser l’innovation, une nouvelle catégorie réservée aux voitures équipées d’un moteur à turbine est créée. À la clef, 25 000 francs de récompense pour celle capable de dépasser les 3 600 km. En 1963, BRM aligne un étrange bolide équipé d’un moteur à turbine et d’un réservoir de kérosène de 220 litres. Elle assure le spectacle avec son bruit de théière mais, non conforme au règlement, elle court hors classement. Elle réussit l’exploit de finir à la septième place… non officielle.

1963 : le moteur à turbine

1967 : Les pneus slick

C’est Michelin qui apporte une innovation majeure au monde de la course en inventant le pneu slick, c’est-à dire doté d’une bande de roulement lisse, garantissant une meilleure adhérence sur sol sec. Les résultats ne se font pas attendre puisque l’Alpine A210 de Vinatier/Bianchi (la n° 46) signe pour la première fois un tour en moins de quatre minutes dans sa catégorie et décroche parallèlement la victoire des 1 600 cm3.

1967 : Les pneus slick

1967 : Les appendices aérodynamiques

Comment augmenter l’appui aérodynamique indispensable à la stabilité à haute vitesse autrement qu’en travaillant sur le dessin de la carrosserie ? La réponse à cette question est venue de Chapparal, qui introduisit, avec son prototype 2F, le premier aileron arrière. Haut perché et aussi large que la voiture, il lui donnait un air presque caricatural. Chapparal avait également prévu un système permettant, via une pédale, d’en modifier l’inclinaison en fonction des portions du circuit ! Le premier aileron mobile était né.

1967 : Les appendices aérodynamiques

1970 : Le moteur rotatif

Un bruit strident à la limite du supportable, c’est ainsi que l’on reconnaît un moteur rotatif. Une technologie introduite en 1970 sur une Chevron-Mazda, propulsée par un birotor de 983 cm3 de 200 ch, mais qui cassa après seulement 4 heures de course. Cette architecture prendra une revanche éclatante en 1991. Après la débâcle des Peugeot, les ennuis des Mercedes, Jaguar et Sauber, c’est la Mazda 787B et son moteur rotatif, conduite par Herbert/Weidler/Gachot, qui montera sur la première marche du podium, signant également la seule victoire d’une marque japonaise.

1974 : Le moteur turbo

L’idée de la suralimentation (via un compresseur entraîné par les gaz d’échappement) apparaît aux États-Unis en 1962 sur la Chevrolet Corvair Monza. BMW fera traverser l’Altantique à cette innovation en l’adaptant sur sa 2002. Porsche l’utilise au Mans à partir de 1974 et va décrocher la victoire de l’épreuve en 1976 avec la 936.

1974 : Le moteur turbo

1998 : Le moteur hybride

L’idée d’une motorisation hybride associant un bloc thermique à un moteur électrique est venue de l’Américain Don Panoz. Son Esperante GTR-1 Q9 est mue par un 6.0 d’origine Ford épaulé par un moteur électrique dont les batteries se rechargent en récupérant l’énergie du freinage. En dépit de cette technologie, la Panoz Q9 ne parviendra pas à se qualifier pour l’épreuve. Néanmoins, la technologie hybride s’imposera, en 2012, avec l’Audi R18 e-Tron.

1998 : Le moteur hybride

2006 : Le diesel de course

Depuis son invention fin du XIXe siècle, le moteur diesel a toujours rimé avec « utilitaire », prenant plus logiquement place sous le capot d’un camion que sous celui d’une voiture de course. Mais les progrès techniques (injection directe, augmentation des pressions, turbo…) se sont traduits par une hausse des performances et une baisse de la consommation. Des caractéristiques qui l’ont conduit aux 24 Heures du Mans dès 1949 sous le capot d’une Delettrez. Mais la victoire d’un diesel n’arrivera qu’en 2006 avec Audi.

2006 : Le diesel de course

2011 : Les phares à LED

De plus en plus répandus sur les véhicules de série, les phares à LED (Light Emitting Diode) ont fait leur apparition en 2011 sur l’Audi R18 TDI. Outre la qualité de l’éclairage, ce procédé est moins gourmand en électricité, moins lourd et moins encombrant. Enfin, il apporte une signature lumineuse unique de nuit. En 2014, la firme d’Ingolstadt a franchi un nouveau palier avec l’arrivée des feux laser, technologie encore plus performante.

2011 : Les phares à LED

2025 : L’hydrogène de course

En 2018, l’Automobile Club de l’Ouest a annoncé la création d’une catégorie dédiée à l’hydrogène aux 24 Heures du Mans à l’horizon 2024. Matérialisé par le développement d’un prototype conçu par GreenGT, le programme MissionH24 s’appuie sur des partenaires technologiques, tous leaders dans leurs secteurs, qui explorent avec lui l’univers de la propulsion électrique hydrogène et préparent eux aussi le futur du sport automobile. Red Bull et Oreca, fortement intéressées par le programme hydrogène de l’ACO, ont décidé début 2021 de proposer leurs services respectifs, leur savoir-faire, et fourniront le châssis des futurs prototypes Hydrogène qui évolueront aux 24 Heures du Mans à partir de 2025.

2025 : L’hydrogène de course