William Costes : « Les 24 Heures Motos restent une épreuve à part »
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William Costes : « Les 24 Heures Motos restent une épreuve à part »

William Costes a remporté les 24 Heures Motos à quatre reprises avec trois constructeurs différents. Un fait d'arme qui constitue une véritable fierté pour celui qui fut titré Champion du Monde d'Endurance en 2004.

Vous avez débuté la compétition moto en 1989. Comment vous êtes-vous orienté vers l'Endurance ?

« En fin d'année 1994, n'arrivant pas à intégrer les grand-prix, je suis passé aux machines quatre temps et grâce à mes résultats en Championnat de France, on m'a proposé de participer aux 24 Heures Motos avec le team Daffix. Nous nous sommes classés à la cinquième place du classement général. J'ai pris beaucoup de plaisir et j'ai souhaité continuer. Cette année là, Honda engageait une deuxième moto pour le Bol d'Or et ils m'ont proposé de la piloter. C'est comme ça qu'a débuté ma carrière en Endurance. J'estime que pour un pilote français, c'est indispensable de s'engager dans cette discipline. On y apprend beaucoup. »

Vous avez remporté les 24 Heures Motos en 2000, 2005, 2007 et 2008. Parmi ces victoires, il y en a t-il une dont vous êtes le plus fier ?

« Non, pas vraiment car elles sont toutes importantes. La première a toujours une saveur particulière. Toutefois, les victoires ce n'est pas forcément ce qu'on retient le plus. Lorsque je discute avec d'autres pilotes, on se souvient plus souvent des plans galères, des chutes ou des casses mécaniques qui anéantissent tous vos espoirs de victoire. Souvent lorsqu'on gagne les 24 Heures Motos, c'est parce que la course s'est parfaitement déroulée. Mais ne vous méprenez pas, les victoires ça reste quand même un bon moment. »

"Pour gagner les 24 Heures Motos, il faut beaucoup d'expérience et ce n'est pas un don comme la pointe de vitesse."
William Costes

Remporter les 24 Heures Motos avec trois constructeurs différents, c'est votre plus grande satisfaction ?

« Oui. Selon moi, c'est bien plus satisfaisant que de remporter la course quatre fois au guidon de la même moto. Prenez Vincent Philippe. Il a remporté la course à trois reprises et a été titré dix fois Champion du Monde d'Endurance avec le Suzuki Endurance Racing Team, une équipe extraordinaire et pourtant on arrive pas à les dissocier. On se demandera toujours si c'est Vincent qui fait gagner le SERT ou l'inverse. Gagner les 24 Heures Motos quatre fois avec trois constructeurs différents, pour moi, c'est plus valorisant. »

Dans l'histoire des 24 Heures Motos, trois pilotes comptent quatre victoires : Jean-Michel Mattioli, Brian Morrisson et vous. Auriez-vous formé un bel équipage ?

« Avec Brian c'est sûr puisque j'ai participé au Bol d'Or 1995 avec lui et malheureusement nous avions été contraints à l'abandon. C'est quelqu'un que j'apprécie et c'est un excellent pilote d'Endurance. Jean-Michel Mattioli, je n'ai jamais piloté avec ou contre lui. Si je n'avais pas 45 ans, je me verrais bien rouler avec eux. Ce sont des pilotes qui ont toujours été très rapides en Endurance et je les apprécie énormément. »

Quelles qualités un pilote doit-il posséder pour remporter les 24 Heures Motos ?

« Il doit avoir de nombreuses qualités parce que c'est une course difficile à gérer notamment lorsque les changements de conditions sont nombreux. Il faut beaucoup d'expérience et ce n'est pas un don comme la pointe de vitesse. Il faut être capable de s'adapter à toutes les conditions. Il faut aussi être en mesure d'analyser en permanence l'état de la piste et connaître son potentiel pour savoir si on peut se permettre d'attaquer. En fin de carrière, un pilote attaque moins par rapport à un jeune mais il compense grâce à son expérience. »

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Vous avez été pilote de développement pour Michelin en 2009 et 2010 à travers le Michelin Power Research Team. Beaucoup de pilotes en rêve, était-ce une mission excitante ?

« C'était encore un nouveau challenge qu'il fallait relever. Faire du développement de pneumatiques en course, ce n'est pas évident. On nous demandait de tester des pneus à des moments stratégiques sans vraiment savoir où ça allait mener et ce que ça allait donner. Il a fallu organiser le team, apporter de l'expérience à mes coéquipiers qui en manquait et faire des résultats. Alex Vieira (ndlr, pilote qui a remporté les 24 Heures Motos à cinq reprises) était team manager. C'était une superbe expérience. Lorsque vous êtes pilote officiel, vous êtes là pour gagner la course et la seule chose à faire c'est de se concentrer sur son pilotage alors que là il y avait d'autres paramètres extérieurs à gérer. »

Seriez-vous prêt à mettre votre expérience au profit d'une équipe ?

« Oui, sans aucun problème. D'ailleurs je l'ai déjà fait avec le GMT94 lors de deux courses en 2016. Ça s'était bien passé puisque nous avions remporté les 12 Heures de Portimao. C'était une superbe expérience et si j'avais de nouveau l'opportunité de le faire, je la saisirais. Aujourd'hui, les team managers en place sont des hommes qui ont créé leur structure. Un ancien pilote peut devenir directeur technique. Pour l'instant ce n'est pas monnaie courante mais je pense que ça le deviendra dans cinq ou dix ans. »

En 2018, les 24 Heures Motos fêtent leur 40e anniversaire. Que souhaitez-vous à l'épreuve pour les 40 prochaines années ?

« Que le succès de l'épreuve perdure dans le temps. Les 24 Heures Motos restent une épreuve à part. Elles continuent à faire rêver les pilotes. Le circuit reste également mythique. L'ambiance est toujours grandiose et le public a toujours répondu présent même lorsqu'il fait froid ou que la pluie s'invite. Pour un pilote français, c'est la course qu'il faut accrocher à son palmarès. »

Les victoires de William Costes aux 24 Heures Motos

2000 : Honda VTR avec Sébastien Charpentier et Sébastien Gimbert

2005 : Yamaha GMT94 avec David Checa et Sébastien Gimbert)

2007 : Suzuki SERT avec Guillaume Dietrich et Max Neukirchner)

2008 : Suzuki SERT avec Guillaume Dietrich et Barry Veneman)

Crédit photo : Suzuki Racing & Mickaël Choplin/ACO

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