WEC, 24 Heures du Mans: Eduardo Freitas, toujours fidèle au poste
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WEC, 24 Heures du Mans: Eduardo Freitas, toujours fidèle au poste

Directeur de course sur toutes les épreuves du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA, comme lors des 6 Heures de Silverstone ce week-end, Eduardo Freitas retourne dès qu’il le peut en bord de piste, en tant que commissaire. Au Mans Classic, début juillet, le Portugais, en combinaison orange, officiait au poste de Mulsanne.

Le confort est rudimentaire mais pratique : une glacière, un pliant, un duvet, des casquettes, un chapeau, des boissons à l’abri dans les grandes herbes derrière les rails….Tandis que le soleil décline sur le circuit du Mans, que les moustiques passent à l’attaque, dans sa combinaison orange qui lui tient sacrément chaud, Eduardo Freitas (56 ans) est posté à Mulsanne, en bord de piste. Le Portugais, qui court les circuits du monde toute l’année, avait un week-end libre, et il a trouvé comment l’occuper. «J’ai appris par Vincent Beaumesnil (directeur Sport de l’Automobile Club de l’Ouest) qu’il manquait des commissaires pour Le Mans Classic, j’ai immédiatement postulé » raconte celui qui occupait quelques semaines plus tôt, la prestigieuse fonction de directeur de course des 24 Heures du Mans, La course référence au monde en endurance.  

Là, début juillet, sous les ordres de son chef de poste, celui qui d’ordinaire veille depuis sa tour de contrôle au bon déroulement des épreuves du championnat du monde d’endurance de la FIA ou de l’European Le Mans Series, fort de ses troupes formées de dizaines de commissaires, se saisit de son drapeau bleu, pour signaler aux concurrents qui abordent Mulsanne, des voitures plus rapides. Il regarde au loin, avec attention, et agite son drapeau. Le geste est assuré. «Je suis ravi d’être ici. Vous vous rendez compte que je n’avais jamais vu une LMP1 rouler en piste, pour moi, les voitures sont d’abord des numéros que je suis sur des écrans de contrôle, enfermé dans mon bureau. Là, ce que je vis ce week end avec Le Mans Classic, est bon pour le cœur : j’entends, je sens, je vois, je vis la course, sur le terrain, avec mes commissaires. Je suis avec eux. J’en prends plein les yeux et les oreilles. Sur cette épreuve, on a, en plus, la chance de pouvoir admirer de véritables pièces de collection sur la piste. » Son regard ne peut s’empêcher de suivre une GT40, avec admiration.

Sa voix rocailleuse, au débit calme mais qui impose le respect, est bien connue du monde de l’Endurance. C’est elle qui est diffusée en continu à la radio de course sur toutes les épreuves du WEC. Au cœur stratégique de toute compétition, dans sa direction de course, Eduardo Freitas suit, dirige, décide, observe, anticipe, réfléchit, agit, réagit, convoque, alerte, réprimande tout acteur impliqué en piste ou en bord de piste. Il introduit de nouvelles procédures, pour toujours s’adapter aux évolutions de la compétition. Depuis quelques années, il concède dormir quelques heures pendant les 24 Heures et laisser les commandes quelques instants pour reprendre ensuite son poste, avec une concentration optimale. «Le stress est beaucoup plus important aujourd’hui qu'il y a encore quelques temps. La tension au moment de prendre chaque décision devient énorme. Nos moindres faits et gestes sont enregistrés. Je dois désormais réfléchir et décider en me demandant non seulement quelles seront les conséquences mais aussi et surtout comment mes choix vont être interprétés. C’est pesant et une nouvelle responsabilité. »

Le Mans Classic lui offre ainsi une parenthèse bienvenue. «En bord de piste, en tant que commissaire, je vis comme mes commissaires, je peux ainsi mieux comprendre leurs contraintes, leurs remarques sur différents sujets. C’est important de ne pas se couper, de ne pas rester uniquement avec ma vision de ma tour. Je dois reconnaître que j’ai été particulièrement bien accueilli. » Les commissaires sont sa famille, et ce n’est pas rien de le dire. Lui a débuté dans cet exercice, voilà plus de 30 ans, grimpant les échelons petit à petit, pour devenir directeur de course. Dans sa vie personnelle, il a rencontré sa femme sur un circuit. Elle est, elle aussi, commissaire, et leurs deux filles ont voulu ‘’faire comme papa, avec les drapeaux » raconte fièrement Freitas. « Je les avais emmenées sur les courses avec moi, en leur proposant différentes petites occupations, et toutes deux m’ont dit ‘’on veut faire comme toi, commissaires!.’'' "

Au Portugal, sur certaines épreuves de compétition autmobile, il peut donc arriver que la famille Freitas passe son week-end au poste, pour son plus grand bonheur! 

Photo (Dominique Breugnot/ACO): Lors du Mans Classic, Eduardo Freitas a retrouvé l'ambiance de la piste, en occupant la fonction de commissaire de piste. D'ordinaire, (photo ci dessous), le Portugais suit les courses d'endurance à la direction de course. (Nicolas Cousseau/ACO).

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