Un bilan très positif pour la première Women's Cup de l'histoire
Retour

Un bilan très positif pour la première Women's Cup de l'histoire

L'une des initiatives

Le motocyclisme au féminin, ou comment encourager la pratique du sport moto par les femmes, est un mouvement initié par la FFM. Depuis deux ans déjà, un groupe de travail s’active, sous l'impulsion de trois championnes - Emma Clair, Livia Lancelot, Ludivine Puy afin d'augmenter le nombre de participantes sur différentes compétitions. En 2015, le comité FFM au féminin se structure et accueille de nouvelles personnalités du sport moto au féminin avec l'arrivée de Karine SLIZ et Barbara COLLET, pilote d'expérience pour les disciplines sur piste et route.

Pour Emma Clair, la responsable du comité FFM Motocyclisme au féminin, « l'idée au départ était de travailler sur l'augmentation du nombre de participantes sur différentes compétitions, pas seulement en piste, mais également en enduro ou en trial. Nous avons donc créé avec la fédération des journées de roulage sur différents circuits, des stages 100% féminins pour rassurer les filles sur leurs capacités de pilotage. »

Un travail loin d'être inutile puisque la Fédération compte plus de 2230 licenciées, pratiquantes, officielles, assistantes de pilote, médecins ou encore dirigeantes de Moto-Club !

Ainsi, sous l'impulsion de l'ACO - qui a grandement facilité l'accès au circuit Bugatti en marge d'une épreuve mythique comme les 24 Heures Motos - et de la FFM, la Women's Cup a vu le jour. Ouverte aux roadsters ou moto sportives de 401 à 1000 cc, cette course a immédiatement attiré des femmes de tous âges et aux parcours très différents (ambulancière, kinésithérapeute, infirmière, étudiantes et autre coiffeuse...), dès les engagements ouverts. Le chiffre de 80 inscrites est la preuve d'une forte demande des licenciées, qui n'ont pas hésité longtemps avant de plonger dans l'aventure. C'est notamment le cas de Sonia Barbot, 32 ans et double championne de France de rallye routier en 2014 et 2015, qui affichait un large sourire au terme de la finale A (réservée aux pilotes ayant réussi les meilleurs temps) :

« C'est ma première course de vitesse donc je suis ravie d'avoir pu la disputer au Mans en ouverture des 24 heures. Le bilan est positif malgré une chute », confiait celle que l'on surnomme "Sony". « Par le passé, la FFM a déjà organisé des courses féminines, dont la Dream Cup, à laquelle je voulais participer en 2009. Malheureusement c'est l'année où cette compétition fut abandonnée... J'étais donc obligée de venir ici en 2016 ! » concluait Sonia, la nouvelle pilote officielle KTM France en rallye routier cette année.

Accompagnée de sa fille Eva, âgée de 17 ans, Fabienne Berlivet (44 ans) était également aux anges après de belles passes d'armes dans le peloton : « Une édition doublement couronnée de succès pour moi car ma fille a participé à la finale B hier et moi à la finale A... C'est bien de mettre un coup de projecteur sur les femmes car j'ai commencé la compétition en 2001 en endurance et j'étais souvent la seule fille engagée. Je ne pensais pas du tout qu'il y aurait autant de compétitrices, c'est une belle revanche et cela montre qu'on est de mieux en mieux acceptées dans ce milieu. »

Parmi les participantes, certaines affichaient un palmarès et une expérience plus étoffés. C'est le cas d'Ornella Ongaro, 25 ans, la première française à avoir participé au Grand Prix de France Moto 2009 en catégorie 125cc et dont le nom est désormais inscrit dans les tablettes comme celui de la première lauréate de la Women's Cup. A sa descente de moto, sa joie faisait plaisir à voir : « Le milieu de la moto reste un milieu de machos mais les comportements commencent à changer avec le temps... Je n'avais jamais roulé dans une compétition 100% féminine et ça fait plaisir de voir qu'autant de filles ont passé le cap, car souvent elles font des roulages, elles ont leur propre moto, mais elles n'osent pas entrer en compétition car elles se disent que ce n'est pas pour elles et qu'elles ne savent pas bien rouler. Je pense que c'est une course qu'elles attendaient et le fait d'être entre filles leur a permis de se libérer et de se lancer. » Et la Cannoise ajoutait qu'elle espérait « bien avoir démontré qu'en tant que femme, on peut aussi rouler rapidement. » Chose qu’elle a déjà réalisé en compétition, face aux hommes !

Ravie de cette expérience sur le circuit du Mans, la FFM, dont 5% des licenciés sont des femmes, va même accroitre son engagement auprès d’elles dès 2017 comme le précise avec enthousiasme Emma Clair : « Les filles sont venues ici pour le plaisir, elles ont gardé le sourire malgré la pluie et également réalisé de très bons chronos. Grâce à cette opportunité unique que nous a offerte l'ACO cette année, nous allons organiser un trophée en 2017 avec trois courses pour que les filles puissent avoir des chronos de référence sur différents circuits, et les comparer avec ceux des hommes. Le but est de créer un vivier de femmes qui osent franchir le cap de la compétition et de voir peut-être un jour, dans les dizaines d'années qui viennent, des Françaises en MotoGP ! »

Messieurs les pilotes vous êtes prévenus, les femmes arrivent en force !

Anthony Drevet / ACO 

Partenaires officiels

Partenaire média

Tous les partenaires