Stéphane Haddadj (National Motos) : « On essaie d'être un tremplin pour les jeunes » (2/2)
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Stéphane Haddadj (National Motos) : « On essaie d'être un tremplin pour les jeunes » (2/2)

Suite de notre interview consacrée à l'équipe la plus ancienne des 24 Heures Motos, le team National Motos. Stéphane Haddadj, team manager, évoque la victoire de 2006, l'héritage laissé par son père Pipo Baldi et l'engagement de Honda aux 24 Heures Motos et en championnat du monde d'endurance.

National Motos est la dernière équipe à avoir fait gagner Honda aux 24 Heures Motos, c'était en 2006. Est-ce que cela vous rend fier ?

« C'était au moment des 100 ans de l'ACO d'ailleurs. Bien sûr, c'est clair que, quand je me remémore cette victoire, on ne se rendait pas compte à ce moment-là de l'exploit réalisé par Christian Lavieille et toute l'équipe. C'était inattendu. Comme quoi la persévérance et le travail portent leurs fruits. Il y a plus de teams professionnels et d'usines aujourd'hui qu'en 2006, on est plus sur une course de vitesse qu'auparavant. La différence entre les manufacturiers est parfois importante en fonction des conditions de piste. C'est une vraie fierté d'avoir gagné et surtout d'avoir continué. On aurait pu s'arrêter sur cet exploit. Avoir toujours des gens qui travaillent dans cette équipe, qui nous suivent et nous soutiennent, est une deuxième victoire. »

L'empreinte de votre père, décédé en 2012, semble toujours présente dans l'équipe. A t-il laissé un héritage en termes d'esprit ?

« Oui tout à fait. Il y a un esprit d'ouverture et de formation des jeunes. On essaie d'être un tremplin pour les jeunes et de les former à notre passion. On se dit qu'on le fait pour lui mais aussi pour la nouvelle génération. C'est important de transmettre aux jeunes générations le savoir qu'il nous a lui-même transmis. »

"Honda a compris l'importance, même s'il faut faire des choix budgétaires difficiles, de revenir en endurance par des teams satellites"
Stéphane Haddadj

National Motos a lancé de nombreux jeunes pilotes. On pense notamment à Etienne Masson, aujourd'hui pilote du SERT, ou encore Greg Junot, pilote du Maco Racing Team. Vous pourriez en citer d'autres ?

« Oui, il y a Dylan Buisson mais également Olivier Four qui est plus ancien. L'idée, c'est de se dire : on lance des jeunes. On essaie aussi d'être un refuge pour les pilotes après une heure de gloire pour qu'ils continuent à se faire plaisir. »

Honda souhaite vraiment revenir au premier plan ; sentez-vous cette volonté ?

« Honda a la chance, via Honda Europe, d'avoir une équipe qui a aujourd'hui près de sept ans d'expérience, le Honda Endurance Racing. Il y a sept ans, elle découvrait l'endurance alors qu'elle venait du British Superbike et du Tourist Trophy. C'est un vrai métier différent. L'équipe japonaise F.C.C TSR Honda France a vraiment apporté du nouveau. Ils étaient plutôt habitués aux 8 Heures de Suzuka et on a la chance de les avoir à nos côtés. C'est une vraie valeur ajoutée. Honda a compris l'importance, même s'il faut faire des choix budgétaires difficiles, de revenir en endurance par des teams satellite. C'est la meilleure solution aujourd'hui. »

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Y a t-il des échanges entre ces équipes et la vôtre ?

« On s'entend tous très bien. Oui, nous essayons de travailler de façon cohérente et intelligente. Quand on a besoin d'informations, ils sont à nos côtés. Néanmoins nous ne travaillons pas dans les mêmes sphères avec les mêmes budgets, donc la moto ne sera jamais la même. »

Lors des essais pré-Mans, les motos chaussées de pneumatiques Pirelli comme la vôtre semblaient en difficulté. Avez-vous des inquiétudes par rapport à cela ?

« Ça dépendra du temps. On sait qu'on sera bien servis. On sait bien que chaque marque a son terrain de prédilection et le climat qu'il fera sur la course sera déterminant pour les uns et les autres. C'est une course de 24 heures, donc l'inquiétude est là, mais c'est notre partenaire ; c'est à nous de travailler avec eux pour trouver les meilleures solutions suivant les conditions. Mais nous espérons avoir le soleil car nous en avons tous besoin ! »

National Motos en cinq dates marquantes

1969 : ouverture de la concession National Motos à à La Garenne-Colombes (92).

1971 : première engagement en endurance.

1978 : première participation aux 24 Heures Motos.

1993 : 2e place aux 24 Heures Motos avec une Honda RC30 pilotée par Arnaud De Puniet, Mario Duhamel et Emmanuel Lentaigne.

2006 : victoire aux 24 Heures Motos avec le trio Four/Protat/Ribalta-Bosch

A l'occasion du 40e anniversaire des 24 Heures Motos, l'équipe National Motos sera l'une des deux équipes de notre dispositif « Fil rouge ». Ainsi, vous pourrez suivre l'évolution et les performances de l'équipe tout au long de la semaine.

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, MERCREDI 4 AVRIL 2018, ESSAIS PRE-MANS. L'équipe National Motos est l'une des trois équipes satelittes du constructeur japonais Honda à participer au départ de la prochaine édition des 24 Heures Motos (21-22 avril).

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