Soirée Club ACO à Paris : les 24 Heures du Mans entre 2019 et 1966
Retour

Soirée Club ACO à Paris : les 24 Heures du Mans entre 2019 et 1966

Le mercredi 4 décembre, des membres du Club ACO se sont retrouvés dans le 14e arrondissement de Paris dans l’ambiance conviviale de l'Auto Passion Café chère aux manifestations de la boutique ACO Paris. Conduite au micro par Bruno Vandestick, ce rendez-vous a vu la présence des pilotes Stéphane Ortelli, Paul-Loup Chatin et Gabriel Aubry, tout comme celle de Fabrice Bourrigaud, directeur du Musée des 24 Heures. Les 24 Heures du Mans ont été doublement à l’honneur lors de cette soirée, par l’évocation du film Le Mans 66 d’une part et de l’édition 2019 d’autre part.

Victorieux dans la Sarthe en 1998 sur Porsche, Stéphane Ortelli s’est déclaré touché dans Le Mans 66 par le regard sur les relations familiales entre Ken Miles, son fils Peter et son épouse Mollie, respectivement incarnés à l’écran par Christian Bale, Noah Jupe et Caitriona Balfe. Et souligne ainsi l’autre grand atout du long métrage de James Mangold : « ceux qui aiment moins l’automobile verront un film à dimension humaine. » Et Paul-Loup Chatin de confirmer : « C’est un film qui plait à tous les publics en même temps qu’une belle vitrine pour les 24 Heures du Mans. Pour ma part, j’ai découvert en images une histoire que j’avais lue dans les livres, et on sent transpirer les sensations même si l’époque est différente de celle d’aujourd’hui. » Quant à Gabriel Aubry, il souligne la parenté de Le Mans 66 avec Rush, le film de Ron Howard sorti en 2013 qui racontait le duel Niki Lauda-James Hunt lors de la saison de Formule 1 1976. Une remarque d’autant plus pertinente que le succès mondial de Rush, qui avait très largement remboursé son budget, a en quelque sorte ouvert la voie à la production de Le Mans 66.

Au fil d’une intervention riche en péripéties et anecdotes, Fabrice Bourrigaud est revenu sur le travail préparatoire effectué en liaison avec James Mangold, ses assistants et son directeur de la photographie, dont les prémices remontent à… 2009, lors de la sortie du livre Go like hell, Ford, Ferrari and their battle for speed and glory at Le Mans de AJ Baime. Le directeur du Musée des 24 Heures a évoqué les multiples aléas de l’écriture du scénario, un minutieux travail sur base de photos d’archives, de la reconstitution à l’échelle 1 de la moitié du bâtiment des stands des 24 Heures 1966 à celle des billets d’entrée. Fabrice Bourrigaud a également mentionné l’importance de la lumière pour les scènes de course censées se dérouler au Mans, soulignant « l’éblouissante lumière » du film. « En 1998, j’ai gagné la 66e édition des 24 Heures du Mans, donc Le Mans 66 me touche d’autant plus », ajoute Stéphane Ortelli, qui a également salué le respect du dénivelé dans la reconstitution du circuit des 24 Heures.

Pour ce qui est de l’édition 2019 des 24 Heures du Mans, Stéphane Ortelli et Paul-Loup Chatin en ont chacun offert un éclairage singulier. Le premier a fait bénéficier de sa science et de son expérience à Louis Prette, Philippe Prette et Vincent Abril, l’équipage de la Porsche n°78 : « ils ont terminé sixièmes de la catégorie LMGTE Am sans commettre la moindre erreur. J’ai vécu les 24 Heures les plus enrichissantes de ma vie… et j’ai beaucoup moins dormi qu’à l’époque où j’étais pilote », sourit le vainqueur des 24 Heures 1998. Cinquième de la catégorie LMP2 au volant de l’ORECA de IDEC Sport, Paul-Loup Chatin a évoqué l’évolution de son approche des 24 Heures au fil de ses participations, « de manière à être en forme le samedi à 15 h 00 pour le départ de la course. La première année, quand je n'étais pas en piste, je regardais les écrans. Aujourd’hui, je fais confiance à mes coéquipiers. J’essaie de dormir au maximum afin de canaliser mes efforts. » « Mais quand tu joues la victoire au général, je t’assure que tu ne dors pas ! », lui rétorque Stéphane Ortelli dans un éclat de rire.

Au fil du débat, ces échanges sont rythmés par les questions des spectateurs présents, venus de tous horizons : passionné(e), commissaire… jusqu’à un jeune garçon se renseignant sur une éventuelle arrivée de Ferrari dans la nouvelle catégorie Le Mans Hypercar, dont la dénomination a été précisément entérinée quelques heures avant cette soirée. Puis speakers et intervenants se sont amicalement prêtés au jeu des autographes et dédicaces des annuels et DVD officiels des 24 Heures 2019.

Cette soirée conviviale s'est achevée sur une tradition chère à Bruno Vandestick : « tout finit par un selfie »… Mais le centenaire des 24 Heures du Mans en 2023 est déjà dans les esprits… Avec déjà une certitude pour Fabrice Bourrigaud : « ce sera pour le vainqueur une victoire hautement symbolique. »
 

PHOTO (NICOLAS COUSSEAU / ACO) - De gauche à droite, Fabrice Bourrigaud (directeur du Musée des 24 Heures), Stéphane Ortelli (vainqueur des 24 Heures 1998), Bruno Vandestick et Paul-Loup Chatin à la rencontre des membres du club ACO pour cette soirée débat et passion autour des 24 Heures 2019 et du film Le Mans 66.