Septembre 1968, un automne pour les 24 Heures du Mans (2)
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Septembre 1968, un automne pour les 24 Heures du Mans (2)

Pour la seule et unique fois de leur histoire, les 24 Heures du Mans se sont déroulées en septembre il y a tout juste cinquante ans. Cette deuxième partie évoque les principaux faits de course, exploits et aussi drames de cette édition 1968.

Pour Pedro Rodriguez comme pour Lucien Bianchi, la quête de victoire aux 24 Heures du Mans fut longue et semée d'embûches jusqu'à ce 29 septembre 1968. Le premier s'impose pour sa onzième participation, alors qu'il n'avait vu auparavant qu'une seule fois l'arrivée (septième en 1965). Pour le second, 1968 constitue son treizième et dernier départ dans la Sarthe, avec précédemment une septième (1957) et une cinquième place (1964).

La course en tête - Partie de la pole position, la Porsche 908 s'installe d'emblée en tête de la course. Leaders pendant les trois permières heures, Hans Herrmann et Jo Siffert sont contraints à l'abandon sur un problème de transmission. Ainsi, profitant des soucis des 908, Pedro Rodriguez et Lucien Bianchi s'installent définitivement en tête dès la septième heure de course.

Henri Pescarolo, l'exploit - La surprise va venir de la Matra d'Henri Pescarolo et Johnny Servoz-Gavin, arbitre inattendue. Pescarolo forge sa légende par une chevauchée nocturne sous les hallebardes, au volant d'une voiture... en panne d'essuie-glace, le pilote français ayant estimé qu'une panne aussi "stupide" ne justifiait pas un abandon. Le dimanche au lever du jour, la Matra n°24 est deuxième, mais abandonne en fin de matinée sur une crevaison ayant entrainé un début d'incendie.

Ford vainqueur et champion - Porsche signe un double podium : pour sa première apparition sarthoise, la 908 est troisième (Neerpasch-Stommelen) derrière la 907 privée de Dieter Spoerry-Rico Steinemann. Ford et le constructeur allemand se partagent les victoires du Championnat du Monde des Marques (cinq chacun) mais la marque à l'ovale bleu est finalement titrée avec trois points d'avance (45 à 42), seuls les cinq meilleurs résultats sur les dix manches disputées étant pris en compte.

Un classement final très diversifié - Derrière la Ford victorieuse, trois constructeurs réalisent de superbes tirs groupés à l'issue de cette 36e édition des 24 Heures du Mans : Porsche bien sûr (deuxième et troisième), mais aussi Alfa Romeo (quatrième, cinquième et sixième) et Alpine (huitième, neuvième, dixième et onzième). A noter qu'au volant de l'Alpine classée huitième figurait André de Cortanze, futur concepteur de la Peugeot 905 victorieuse aux 24 Heures 1992 et 1993, ainsi que de la Toyota GT-One vue dans la Sarthe en 1998 et 1999.

Ferrari dans le top 10 -  Malgré l'absence de l'équipe d'usine, le Cheval Cabré termine septième grâce à David Piper et Richard Attwood. Le duo britannique était au volant d'une Ferrari 250 LM identique à celle qui offrit en 1965 à Ferrari sa neuvième - et toujours dernière en date - victoire au général.

Anciens et futurs vainqueurs en piste - Trois pilotes ayant remporté les 24 Heures étaient au départ (Masten Gregory, Jean Guichet, Nino Vaccarella), alors que cinq autres s'imposeront par la suite dans la Sarthe : Richard Attwood, Hans Herrmann, Gérard Larrousse, Jackie Oliver et Henri Pescarolo.

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Les 24 Heures du Mans 1968 ont été marquées par deux accidents. A trois heures de l'arrivée, Lucien Bianchi, alors au volant en tête de la course, découvre que l'Alpine de son frère Mauro est la proie des flammes. Le samedi, quelques instants après le départ, Willy Mairesse est lui aussi gravement accidenté lorsque sa portière, mal refermée, s'envole dans les Hunaudières. Les deux pilotes belges en réchappent, mais Mairesse, après un long coma, ne reprendra jamais le volant d'une voiture de course et met fin à ses jours en septembre 1969. Cet accident sera l'élément déclencheur de la future disparition du départ en épi lorsque, le samedi 14 juin 1969,  Jacky Ickx marche vers sa voiture puis remporte la course 24 heures plus tard... au volant de la Ford GT40 victorieuse en 1968 !

Photos (D.R. / Archives ACO) : La Ford GT40 victorieuse de Pedro Rodriguez (assis sur la voiture, bouteille de champagne en mains) et Lucien Bianchi (au volant). Galerie ci-dessus, de gauche à droite : le tir groupé d'Alfa Romeo, la Matra d'Henri Pescarolo et Johnny Servoz-Gavin (n°24) et la première Alpine classée, huitième du général.

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