Septembre 1968, un automne pour les 24 Heures du Mans (1)
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Septembre 1968, un automne pour les 24 Heures du Mans (1)

Pour la seule et unique fois de leur histoire, les 24 Heures du Mans se sont déroulées en septembre il y a tout juste cinquante ans. Retour en deux parties sur une édition pas comme les autres, et pas seulement pour ce changement de calendrier.

Initialement prévues les 15 et 16 juin, les 24 Heures du Mans 1968 ont été reportées aux 28 et 29 septembre à la suite de l'agitation sociale du mois de mai. Ce qui fait de cette 36e édition la manche du clôture du Championnat du Monde des Marques.

Une nouvelle réglementation - Suite à l'escalade des performances du duel Ford-Ferrari en 1967, la CSI (Commission Sportive Internationale, ancêtre de l'actuelle FIA) décide pour 1968 de limiter à trois litres la cylindrée des prototypes. Mais crée parallèlement une catégorie "Sport" (cinq litres de cylindrée maximum et une production de cinquante exemplaires minimum), ce qui permet à la Ford GT40 d'être à nouveau en piste.

Ford vers une quatrième victoire ? - Cinq GT40 sont au départ, dont trois engagées par John Wyer sous les couleurs bleu ciel et orange de la compagnie pétrolière Gulf, pour Pedro Rodriguez-Lucien Bianchi (n°9), Paul Hawkins-David Hobbs (n°10) et Brian Muir-Jackie Oliver (n°11).

Ferrari entre absence et présence - Opposé à la nouvelle règlementation, Enzo Ferrari décide que sa marque ne sera pas officiellement présente aux 24 Heures 1968. Cinq voitures sont néanmoins engagées par des équipes partenaires de longue date du Cheval Cabré, comme le North American Racing Team de Luigi Chinetti, triple vainqueur en tant que pilote, l'écurie suisse Scuderia Filipinetti, ou encore des concurrents privés comme le pilote britannique David Piper. En conséquence, la lutte pour le titre mondial des marques oppose en 1968 Ford à Porsche.

Porsche toujours plus haut - A l'inverse de Ford et Ferrari, Porsche décide de jouer le jeu de la nouvelle réglementation 3 litres et franchit un nouveau palier dans sa quête de succès en alignant un nouveau prototype, la 908, avec quatre exemplaires d'usine : Hans Herrmann-Jo Siffert (n°31), Vic Elford-Gerhard Mitter (n°32), Jochen Neerpasch-Rolf Stommelen (n°33), Joe Buzzetta-Scooter Patrick (n°34). Propulsée par un nouveau moteur huit cylindres à plat, elle est la première Porsche véritablement conçue pour la victoire au général. Cette ambition se confirme dès les qualifications : Jo Siffert offre au constructeur allemand sa première pole position mancelle.

Howmet, le pari de la turbine - Dans un plateau où l'on retrouve aussi Alfa Romeo, Alpine, Matra, Moynet ou encore la Chevrolet Corvette, figure la Howmet TX (pour Turbine eXperimental), propulsée par une turbine à gaz. Les deux exemplaires sont pilotés par Dick Thompson-Ray Heppenstall (n°22) et Bob Tullius-Hugh Dibley (n°23) Ces dernières années, la Howmet a régulièrement fréquenté Le Mans Classic et son démarrage, qui donne l'impression d'entendre un hélicoptère dans la voie des stands du circuit des 24 Heures, est toujours aussi spectaculaire.

Un "départ anticipé" - Le départ des 24 Heures du Mans 1968 est avancé de 16 h 00 à 15 h 00, afin de permettre aux pilotes de bénéficier d'un temps de conduite diurne plus long le samedi.

Lorsque les pilotes des 24 Heures du Mans 1968 s'élancent vers leurs voitures le samedi 28 septembre à 15 h 00, Porsche est en tête du classement provisoire du Championnat du Monde des Marques, suivi de près par Ford, qui compte seulement deux points de retard. Pour en savoir plus sur la course et l'issue de ce duel, rendez-vous dans le deuxième épisode de cette série.

Photo (D.R. / Archives ACO) : La 908 n°31 de Jo Siffert et Hans Herrmann est en 1968 la première Porsche à signer la pole position des 24 Heures du Mans.

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