Vous avez remporté les 24 Heures Motos à trois reprises avec trois constructeurs différents (ndlr, Honda, Suzuki et Yamaha). Faut-il être au bon endroit et au bon moment pour remporter cette épreuve ?

« Je dirais, oui et non. Il est vrai que piloter pour une équipe officielle augmente vos chances de remporter la course. En ce qui me concerne, ma carrière a été faite de défis. J'ai débuté en Endurance à l'âge de 22 ans et j'ai remporté les 24 Heures Motos avec Honda à l'âge de 23 ans alors que j'étais pilote de grand-prix. Après deux saisons avec le Suzuki Endurance Racing Team ponctuées par une victoire aux 24 Heures Motos 2002 puis une autre au Bol d'Or 2003, j'ai décidé de rejoindre le GMT94. C'était un véritable pari parce que l'équipe de Christophe Guyot était considérée comme un outsider mais cela ne nous a pas empêché de remporter les 24 Heures Motos en 2005. Ensuite, j'ai relevé le défi BMW. Ca n'a pas vraiment marché, j'ai payé les pots cassés mais c'était un choix. Je ne vais pas forcément là ou je peux prétendre à la victoire toute de suite mais je travaille toujours pour que mon équipe en soit capable à un moment donné. »

Ces dernières années, vous avez souvent été en position de remporter la course mais des ennuis mécaniques vous en ont empêché. Diriez-vous que la course choisit son vainqueur ?

« Oui, elle choisit son vainqueur. Bien sûr il faut se donner les moyens de remporter les 24 Heures Motos et c'est pour ça que tout le travail en amont de la course est hyper important. Il ne faut surtout pas sous-estimer cette épreuve. Il faut les bonnes personnes aux bon postes. Chaque membre de l'équipe est important. Il doit y avoir une émulation collective au sein de l'équipe et ça doit démarrer dès que vous signez votre contrat. La préparation de la moto n'est évidemment pas à négliger. Il faut choisir les bons accessoires comme les freins, les pneumatiques ou les suspensions ».

Lors de la dernière édition du Bol d'Or qui s'est disputée en septembre dernier, vous avez arraché la troisième place dans le dernier tour. C'est un résultat salvateur avant de remporter les 24 Heures Motos ?

« Ce résultat nous a fait beaucoup de bien car depuis 2014, nous courons après la victoire sans parvenir à la décrocher. À chaque fois nous avons rencontré des problèmes mécaniques. Cette troisième place a un goût de victoire car tout le monde se donne à 200% et nous avions besoin de ça pour surmonter cette spirale négative. Nous avons déjà effectué des essais alors que l'année n'est pas terminée. Nous avons pu essayer des pièces que nous avions envie de tester depuis longtemps. Désormais notre équipe est complètement anglaise sauf les refueler qui sont de nationalé française. Nous répondrons présents aux 24 Heures Motos. Nous utilisons la nouvelle Honda CBR depuis deux saisons. C'est un choix technique mais important parce qu'il nous donne un gain de temps pour le futur ».

Vous comptez 18 participations aux 24 Heures Motos. Gérard Jolivet, le pilote le plus fidèle en dénombre 25. Votre objectif est-il d'en faire autant voir même plus ?

« Je n'y pense pas du tout. Je compte 18 participations et pourtant j'ai l'impression d'avoir débuté hier. Je compte continuer à piloter tant que j'en éprouve l'envie et le plaisir. D'ailleurs, j'en ai jamais eu autant envie aujourd'hui. Mon envie, c'est de regagner les 24 Heures Motos et jouer un titre de champion du monde avec Honda. Temps que je suis dans le coup, je vais rester parce que j'exerce le plus beau métier du monde ».

Les victoires de Sébastien Gimbert aux 24 Heures Motos

2000 : Victoire/Honda VTR 1000 SP1 Honda France (Costes, Charpentier)

2002 : Victoire/Suzuki GSX-R 1000 Suzuki Castrol Team (Bayle/Dussauge)

2005 : Victoire/Yamaha YZF R1 GMT94 (Costes, Checa)

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, DIMANCHE 16 AVRIL 2017, COURSE. Sébastien Gimbert a rejoint le Honda Endurance Racing en 2014. L'an prochain, il visera un quatrième succès aux 24 Heures Motos.