Porsche 1948-2018, les 24 Heures en "grand huit" (6) - 1988
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Porsche 1948-2018, les 24 Heures en "grand huit" (6) - 1988

Alors qu'une exposition du Musée des 24 Heures (23 septembre 2018-24 février 2019) célèbre les 70 ans de Porsche, cette série propose des variations sur le chiffre 8, de 1948 à 2018. Ce nouvel épisode est consacré à 1988. Cette année-là, après une longue domination, un nouvel adversaire se profile pour contester la suprématie du constructeur allemand : Jaguar.

Depuis 1981, Porsche a régné sans partage sur la Sarthe. Sept succès consécutifs au général ont permis en 1985 de battre le record de victoires (neuf) détenu par Ferrari depuis 1965, en le portant même à douze à la veille des 24 Heures 1988.

Mais, précisément en 1985, se profile le retour gagnant d'un grand nom britannique de l'histoire des 24 Heures. Après un abandon en 1984, Jaguar termine l'année suivante treizième du classement général et vainqueur de sa catégorie, à l'initiative de l'équipe Group 44, concurrente du championnat d'endurance américain IMSA.

En 1986, l'engagement de Jaguar passe sous la tutelle de TWR (Tom Walkinshaw Racing), avec un top 5 en 1987 pour Eddie Cheever, Raul Boesel et Jan Lammers (cinquièmes). La menace se précise...

Pour battre Porsche, Tom Walkinshaw a réuni Tony Southgate, ingénieur venu de la Formule 1 et futur concepteur du prototype Ferrari 333 SP, et des équipages où l'on retrouve des pilotes venus de différents horizons, de l'endurance européenne et américaine à la monoplace (Formule 1, Indianapolis). La philosophie moteur est elle aussi différente : V12 atmosphérique 7 litres pour Jaguar, 6 cylindres à plat 3 litres turbocompressé pour Porsche.

Face à cinq Jaguar, Porsche engage trois 962 C et joue la carte d'une certaine continuité, avec au volant pas moins de quatre anciens vainqueurs : Derek Bell, Klaus Ludwig, Hans Joachim Stuck et Vern Schuppan. Sur l'une d'elles, on retrouve un trio familial. Accompagné de son fils Michael et de son neveu John, l'ancien Champion du Monde de Formule 1 et vainqueur des 500 miles d'Indianapolis Mario Andretti rêve de triple couronne, en remportant les 24 Heures, seul joyau manquant à son palmarès. Le Français Bob Wollek et le Sud-Africain Sarel van der Merwe complètent l'effectif allemand.

Le duel tient toutes ses promesses. Entre Jaguar et Porsche, l'écart excèdera rarement les deux minutes en tête. En tout début de course, à la poursuite des futurs vainqueurs Jan Lammers-Johnny Dumfries-Andy Wallace (Jaguar XJR-9 LM n°2), Klaus Ludwig ne voit pas le panneau lui intimant de rentrer au stand pour ravitailler... et frôle la panne d'essence, devant même effectuer un tour quasi complet au ralenti !

La 962 C de Wollek-van der Merwe-Schuppan prend le relais face à la Jaguar n°2, pointant six heures durant, en tête du classement horaire, mais casse son moteur pendant la nuit. Alors que la famille Andretti est elle aussi ralentie par des problèmes de moteur, Ludwig, Stuck et Bell sont revenus dans la lutte pour la victoire après la mésaventure du début de course. Sous le drapeau à damier, les deux premiers terminent dans le même tour, séparés d'un peu plus de 2 minutes 30. Jaguar est vainqueur d'une 56e édition menée à un rythme soutenu (221 km/h de moyenne pour Lammers-Dumfries-Wallace). Grâce à Hans Joachim Stuck, Porsche s'adjuge la pole position et le record du tour, tandis que la famille Andretti termine sixième.

Si Porsche a manqué la victoire dans sa course fétiche pour fêter son quarantième anniversaire, la marque allemande saura être au rendez-vous de son demi-siècle une décennie plus tard. Une histoire à découvrir dans le prochain épisode de cette saga.

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Photos (D.R. / Archives ACO & Christian Vignon) - Au volant des trois 962 C d'usine, les quatre anciens vainqueurs au départ cumulaient onze victoires aux 24 Heures du Mans. Galerie ci-dessue (de gauche à droite), en embuscade derrière les 962 C et la Jaguar victorieuse, les équipes privées Porsche signent un beau tir groupé, notamment grâce aux experts allemands de Joest Racing (n°8 et 7), troisième et cinquième, et de Kremer Racing (n°10), neuvième.

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