Philippe Dobé : « Remporter les 24 Heures Motos, ça change la vie d'un pilote »
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Philippe Dobé : « Remporter les 24 Heures Motos, ça change la vie d'un pilote »

Philippe Dobé a participé aux 24 Heures Motos à neuf reprises. Il a remporté l'épreuve en 2003 au guidon d'une Suzuki GSX-R du Suzuki Endurance Racing Team. Il met désormais son expertise de la course au profit du Team Dunlop Motors Events dans lequel il joue le rôle de team manager.

Dans quelles circonstances avez-vous débuté la compétition et aux 24 Heures Motos ?

« C'est presque par hasard en fin de compte parce que dans ma famille, personne ne faisait de compétition. Toutefois, j'avais des amis qui participaient à des courses de mobylettes. Je me suis lancé dans cette discipline et de fil en auguille je suis devenu champion d'Ile-et-Vilaine, de Bretagne puis de France. Lorsque je participais à la Coupe KR1, j'ai été mis en relation avec Michel Hautbois de la concession Scratch Moto Angers qui s'apprêtait à engager une Kawasaki ZXR7 aux 24 Heures motos 1994. Il m'a recruté et j'ai également pris part à la Coupe de France Promosport. »

Quel souvenir gardez-vous de votre première participation aux 24 Heures Motos ?

« J'en garde un superbe souvenir. La catégorie Stocksport venait d'être créée et nous l'avions remporté lors des 24 Heures Motos. Je faisais équipe avec Stéphane Bonfiglio et Jean-François Cortinovis. Nous nous étions également classés 22e du classement général et à la fin de la saison, nous avions remporté le titre Stocksport. »

"Monter sur la plus haute marche du podium fut un véritable soulagement car il y a eu beaucoup de tension durant 24 heures"
Philippe Dobé

Participer aux 24 Heures Motos, pour vous c'était... ?

« C'était mon principal objectif. C'était une épreuve qui me faisait rêver par le challenge physique qu'elle représentait car il faut être capable de se surpasser. Puis piloter de nuit, c'était des sensations incroyables. L'impression de vitesse est totalement accentuée. »

En 2003, vous remportez la course avec le Suzuki Endurance Racing Team et vos coéquipiers Brian Morrison et Vincent Philippe. Quelle avait été la clef de ce succès ?

« J'avais d'excellents coéquipiers et nous nous entendions parfaitement. Je me souviens que Vincent était un jeune pilote puisqu'il avait 25 ans. Nous avions une très bonne moto et de très bons pneumatiques. Durant la course, nous avions trouvé de l'air au petit matin lorsque l'autre Suzuki du SERT avait cassé le collecteur d'échappement. Monter sur la plus haute marche du podium fut un véritable soulagement car il y a eu beaucoup de tension durant 24 heures. Chanter la Marseillaise sur le podium c'est quelque chose d'innoubliable. Il y a également beaucoup de sollicitations de la part des médias après la course. Remporter les 24 Heures Motos, ça change la vie d'un pilote. J'ai même eu l'occasion de réaliser le coup d'envoi fictif d'un match du Stade Rennais. »

À l'époque, qu'est-ce qui faisait que le Suzuki Endurance Racing Team dominait les 24 Heures Motos ?

« Le SERT a toujours été au rendez-vous de cette épreuve mythique surtout lorsque l'équipe bénéficiait d'une moto fiable. Sa domination venait de leur grande expérience et du fait que saison après saison, le staff technique ne changeait pas. Ils avaient la bonne moto et les bons pneumatiques. C'est un package qui leur a permis d'être au-dessus du lot. Dans les stands, les mécaniciens ont toujours cherché à ne pas perdre de temps inutilement et même à gagner les moindres secondes qui font la différence au bout de 24 heures. D'ailleurs c'est toujours le cas. »

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Quel est votre pire souvenir aux 24 Heures Motos ?

« L'édition 2002 est mon pire souvenir. Nous avions été très rapides lors des qualifications. Nous avions mené la course jusqu'à 10 heures du matin et nous avions même avance confortable sur nos rivaux. Malheureusement, mon coéquipier Christian Lavieille s'était fait percuté par un autre concurrent sous régime de voiture de sécurité. Un fait de course incroyable. L'équipe avait pu réparer la moto et nous avions pu reprendre la course. J'avais réalisé le meilleur tour en course en espérant pouvoir rattraper notre retard et il nous a manqué 23 secondes pour remporter la course. C'était le plus faible écart en tête jamais enregistré à l'arrivée des 24 Heures Motos, avant 2017. » (ndlr, l'an passé, le GMT94-Yamaha s'est imposé avec seulement 19 secondes d'avance sur le YART-Yamaha)

Aujourd'hui, vous êtes le team manager du Team Dunlop Motors Events, était-ce la suite logique ?

« Là aussi c'est un peu le hasard qui a fait les choses. Marc Mothre, le fondateur du Team Motors Events m'a sollicité et j'ai dit, pourquoi pas. Cela fait toujours plaisir d'être de retour sur les circuits et surtout d'être utile. Je prends beaucoup de plaisir à essayer d'interpreter et de comprendre ce que me disent les pilotes pour régler la moto. Être un ancien pilote, c'est vraiment un plus. Mon objectif c'est de leur montrer que la seule façon de réussir c'est d'être bien préparé et affuté afin d'être lucide et de pouvoir se donner à 100% durant 24 heures. Je sais à quel point c'est difficile et ça me permet de mieux les comprendre. »

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, SAMEDI 12 AVRIL 2003, COURSE. Philippe Dobé au guidon de la Suzuki GSX-R #1 du Suzuki Endurance Racing Team.

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