Peugeot aux 24 Heures du Mans (2) : 1991 - 1993
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Peugeot aux 24 Heures du Mans (2) : 1991 - 1993

L'année 2017 est celle d'un double anniversaire pour Peugeot. Il y a 80 ans, la marque au lion signait son premier top 10 aux 24 Heures du Mans, qu'elle remportait pour la première fois il y a un quart de siècle. Cette saga s'est découpée en trois périodes distinctes (les années 1930, 1990 et 2000) et autant de voitures emblématiques : la 402, la 905 et la 908.

Le retour de Peugeot dans la Sarthe est l'oeuvre de Jean Todt. Navigateur de rallye de haute réputation pendant les années 1970, il devient fin 1981 patron des activités sportives du constructeur français, une entité baptisée à l'époque Peugeot Talbot Sport.

Après le Championnat du Monde des Rallyes (de 1984 à 1986) puis les rallyes-raid (quatre victoires consécutives au Dakar de 1987 à 1990), Peugeot Talbot Sport annonce à l'automne 1988 son intention de s'engager aux 24 Heures du Mans.

En 1991, la marque au lion débarque dans la Sarthe, avec deux exemplaires de la Peugeot 905. Avec son moteur V10 3,5 litres (cylindrée également en vigueur à cette époque en Formule 1), celle-ci va devenir le véritable symbole d'une nouvelle génération de prototypes, alors que la réglementation dite du Groupe C, lancée en 1982, arrive au bout de son histoire. Cette voiture a en outre été conçue par l'ingénieur André de Cortanze, ancien pilote chez Alpine pendant les années 1960... et fils de Charles, l'un des pionniers de l'aventure des Peugeot 402 Darl'mat en 1937 et 1938.

Au volant, Jean Todt a réuni des pilotes principalement venus de la monoplace, avec un ancien Champion du Monde de Formule 1 (le Finlandais Keke Rosberg), deux Italiens (Teo Fabi, pole position aux 500 miles d'Indianapolis 1983 dès sa première participation, et Mauro Baldi), plusieurs pilotes hexagonaux (Philippe Alliot, Yannick Dalmas, Pierre-Henri Raphanel) et un autre Français presque quinquagénaire à l'époque : au mitan des années 1970, Jean-Pierre Jabouille assura la mise au point du moteur Renault turbocompressé de Formule 1 et fut l'un des fers de lance du programme Renault-Alpine aux 24 Heures du Mans (pole position en 1977).

En 1991, les deux 905 bénéficient d'emblée d'une belle popularité et sont incontestablement rapides. Elles renoncent toutefois avant la tombée de la nuit, mais, pour les hommes de Jean Todt, il s'agissait aussi d'emmagasiner l'expérience nécessaire pour le rendez-vous avec la victoire. C'est chose faite le 21 juin 1992 : les deux 905 terminent sur le podium avec des équipages remaniés. Yannick Dalmas s'impose, associé aux Britanniques Derek Warwick et Mark Blundell, et le trio Alliot-Baldi-Jabouille termine troisième.

Pour Jean Todt, compte tenu de la cylindrée commune entre les deux disciplines, l'étape suivante est d'emmener Peugeot des 24 Heures du Mans à la Formule 1, en tant que constructeur complet (châssis et moteur). Mais au printemps 1993, la direction de Peugeot refuse ce projet. Avant de choisir de nouveaux horizons, Jean Todt offre une superbe apothéose finale à sa longue histoire avec la marque française. Aux 24 Heures du Mans 1993, les trois 905 au départ reçoivent le drapeau à damier... aux trois premières places, avec les vainqueurs Geoff Brabham-Eric Helary-Christophe Bouchut (les deux derniers nommés disputaient leurs premières 24 Heures) devant Teo Fabi-Yannick Dalmas-Thierry Boutsen (deuxièmes) et le solide trio Alliot-Baldi-Jabouille (troisièmes).

Trois semaines après ce triomphe, sur le circuit de Magny-Cours, Jean Todt entre au Grand Prix de France de Formule 1 dans ses nouvelles fonctions de patron de la Scuderia Ferrari. Après onze titre mondiaux de 1999 à 2004, il est élu en 2009 Président de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA), poste qu'il occupe toujours aujourd'hui.

Peugeot rejoindra bel et bien la Formule 1 en 1994, mais en tant que fournisseur de moteurs. Dans la foulée de son succès manceau de 1992, Yannick Dalmas devient le pilote de référence de l'endurance des années 1990, avec trois autres victoires (1994, 1995 et 1999) qui font de lui l'égal d'Henri Pescarolo, en tant que pilotes français le plus capé dans la Sarthe (à noter qu'il s'est imposé en 1994 en compagnie de Mauro Baldi, autre ancien pilote de la Peugeot 905). Yannick Dalmas est aujourd'hui pilote conseiller de la FIA pour le Championnat du Monde d'Endurance.

Quinze ans après sa première victoire, Peugeot reviendra au Mans pour écrire, face à Audi, un nouveau chapitre des grands duels de l'histoire des 24 Heures... A suivre dans le prochain épisode de cette saga !

Cliquez ici pour découvrir le premier chapitre de l'histoire de Peugeot aux 24 Heures du Mans de 1937 à 1939.

Photo : Grâce à Yannick Dalmas, Derek Warwick et Mark Blundell, Peugeot est en 1992 le premier constructeur français victorieux aux 24 Heures du Mans depuis Rondeau (1980), Renault-Alpine (1978) et Matra (1972-73-74).

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