Quelques heures à peine après le podium LMP2 des 24 Heures du Mans 2018, Pascal Rauturier, le patron de l’équipe Graff, est aux anges, en train de « décompresser » et de profiter en famille dans le receptif installé dans le paddock. Il est tout sourire et prend ce résultat comme une juste récompense. « C’est l’aboutissement du travail démarré il y a six ans. Nous avons commencé par le LMP3, puis le LMP2 en European Le Mans Series ensuite les 24 Heures du Mans. Le bilan ne peut être que très positif avec un podium après seulement deux années de présence au Mans en LMP2. C’est juste fantastique ! C’est dur de mettre des mots sur ces sentiments là. Sur le podium, c’était magique de contempler tous ces gens en bas. J’essayais de voir les membres de mon équipe, c’est exceptionnel ! Il n’y a pas de mot ! »

Pourtant, tout n’a pas été facile avec une auto qui ne termine pas et une autre qui a lutté pour ce podium jusque dans les dernières secondes de la course. « La course a été compliquée avec la sortie de piste de l’Oreca 07-Gibson n°40 (qui était engagée sous le nom de G-Drive Racing, mais soutenue techniquement par Graff, ndlr) à mi-course dans les virages Porsche. Le pilote était un peu fatigué, il a fait une faute de pilotage. A cet endroit du circuit, ça ne pardonne pas. Cela fait partie des faits de course, beaucoup sont sortis à cet endroit pendant les 24 Heures. Cette année, nous avions monté un équipage solide et expérimenté sur l’Oreca 07-Gibson n°39 de Graff So24. Ils ont fait le travail qu’on attendait d’eux. Vincent Capillaire m’a vraiment agréablement surpris, en particulier au petit matin. Quant à Tristan Gommendy et Jonathan Hirschi, ils sont la base de notre équipage en European Le Mans Series (avec Alexandre Cougnaud, nldr) et sont complémentaires. »

Cette 2e place avec la n°39 (le classement est provisoire car deux équipes, dont les vainqueurs, ont été exclues, mais ont fait appel de la décision des commissaires techniques) vient mettre du baume au cœur à l’ensemble de l’équipe qui a vécu un début d’année un peu difficile en European Le Mans Series. « Nous avons eu une saison un peu compliquée, il est vrai, pour diverses raisons ! Lors de notre première course au Castellet, nous n’étions pas tout à fait calés, nous avons eu quelques petits soucis techniques et un accrochage en début de course. A Monza, pour la seconde manche, nous avons eu des problèmes qui sont propres à l’équipe (deux sorties de piste en début d’épreuve, ndlr), je les assume complètement. C’était difficile de mettre les pilotes en confiance avec tout ça. Ce résultat fait donc du bien à tout le monde, il est important. Nous avions à cœur de montrer que nous avons la volonté de bien faire les choses car nous sommes avant tout des passionnés de sport automobile, d’endurance et du Mans, en particulier ! »

A peine le temps de savourer que Pascal Rauturier pense déjà à la suite. « Ce résultat va nous booster pour le reste de la saison, mais aussi pour l’avenir car nous avons déjà la tête à 2019. Nous n’allons pas révolutionner les choses (sourire), nous continuerons, comme c’est le cas en 2018, à faire du LMP3 (en Michelin Le Mans Cup et à Road to Le Mans où l'équipe engageait quatre Ligier JS P3 cette année, ndlr) et du LMP2. Bien entendu, nous comptons bien revenir aux 24 Heures du Mans l’année prochaine. Cette course est le cœur de l’entreprise. Nous avons aussi des projets par rapport à la nouvelle règlementation qui a été présentée par l’ACO vendredi matin. Nous allons y réfléchir, mais je trouve que les orientations sont bonnes ! »

Photo : Pascal Rauturier n'a pas quitté sa place sur le muret des stands de toutes les 24 Heures !