McLaren M6 GT : coup de bluff !
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McLaren M6 GT : coup de bluff !

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Aujourd’hui présentée comme la première voiture de route sortie de chez McLaren, la M6 GT devait initialement faire sa place sur les circuits. Histoire d’un coup de poker manqué…

McLaren a marqué les esprits en réussissant l’exploit de s’imposer dès sa première tentative aux 24 Heures du Mans 1995 avec, de surcroît, une voiture de Grand Tourisme. En revanche, peu d’entre nous se souviennent que Bruce McLaren avait – de son vivant – envisagé de conquérir la Sarthe.

Bruce McLaren présent sur tous les fronts. On le voit ici dans sa Formule 1 en compagnie de Denis Hulme.
Pour financer son écurie, il n’hésite pas à l’engager dans de multiples disciplines dont la très lucrative Canam (à droite).

Dans les années 60, le pilote-propriétaire ne recule devant aucune discipline : F1, Canam, Indianapolis… il est partout ! Alors, pourquoi ne pas tenter sa chance en endurance ? La tâche est plus rude qu’elle n’y paraît car, à la différence de la monoplace qui favorise ceux qu'Enzo Ferrari appelle les "assembleurs", la discipline reste la chasse gardée des grands constructeurs, seuls à pouvoir produire les 25 exemplaires nécessaires pour être autorisé à utiliser un moteur de grosse cylindrée (5 litres). Pour se battre à armes égales, Bruce McLaren tente un coup de bluff...

Le Néozélandais fait concevoir sa nouvelle M6 GT autour d’un châssis M6B Canam produit en 28 exemplaires. C’est un échec : les commissaires techniques refusent d’accepter ce tour de passe-passe ! Il ne se décourage pas et entreprend la fabrication des 25 exemplaires règlementaires. La voiture de série est présentée en 1969, équipée d’un V8 Chevrolet de 5 litres capable de délivrer 430 chevaux en version "course". L’artisan, qui ne possède pas d'usine, confie l’assemblage à la firme Trojan, mais les délais fixés ne sont pas respectés et plusieurs commandes sont annulées, dont celle de John Woolf qui se rabat sur une Porsche 917 au volant de laquelle il trouve la mort dans le "S" de Maison Blanche. Puis, le 2 juin 1970, c’est sur Bruce McLaren lui-même que s’abat le destin sur le circuit de Goodwood. Son décès sonne la fin du programme… Enfin presque.

Car si seulement trois authentiques M6 GT sont construites, de nombreuses répliques se font jour (souvent sur base de Coccinelle). D’ailleurs, l’une d’entre-elles (sur base de Trojan) se présente aux 24 Heures du Mans 1981 (catégorie GTP) sans pour autant se qualifier à la course. Un mal pour un bien car, sans cet échec, Ron Denis n’aurait pu s’enorgueillir de faire triompher McLaren dès sa première participation en 1995.

McLaren M6 GT (1969)

Julien HERGAULT / ACO

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