Les 24 Heures du Mans et l'Amérique (2) - Trois Texans pour Le Mans
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Les 24 Heures du Mans et l'Amérique (2) - Trois Texans pour Le Mans

Au fil des années, la fascination américaine pour les 24 Heures du Mans ne s'est jamais démentie, et a offert de beaux chapitres à la légende sarthoise. Portrait croisé de Carroll Shelby, AJ Foyt et Jim Hall, originaires du Texas, qui accueille depuis 2013 sur le Circuit des Amériques la manche américaine du Championnat du Monde d'Endurance.

Le Texas occupe une place très particulière dans l'histoire des Etats-Unis. Surnommé le "Lone Star State" (l'Etat de l'étoile solitaire), il est le seul Etat du pays à avoir été une république indépendante (de 1836 à 1845). Et le destin de Carroll Shelby, AJ Foyt et Jim Hall est à la hauteur de cette singularité.

Passionné d'aviation (il a été instructeur et pilote d'essais pendant la Seconde Guerre mondiale), Carroll Shelby (1923-2012) a signé en 1959 l'unique victoire d'Aston Martin aux 24 Heures du Mans, associé au Britannique Roy Salvadori. Quelque mois après cette consécration, il met fin à sa carrière de pilote pour devenir constructeur de voitures sportives à hautes performances, en fondant Shelby American.

Ses Cobra deviennent ainsi les plus redoutables adversaires des Ferrari GTO au Mans (avec une victoire de catégorie aux 24 Heures du Mans 1964), avant que Carroll Shelby ne devienne directeur sportif de Ford, signant les deux premières victoires mancelles de la marque à l'ovale bleu en 1966 et 1967. Cette dernière année, AJ Foyt (né en 1935) signe au volant de la Ford Mk IV une victoire d'anthologie au Mans (premier record de la distance à plus de 5 000 kilomètres), associé à Dan Gurney sous la bannière de Shelby American.

Egalement en 1967, un autre constructeur américain présente en piste l'une des grandes attractions des 24 Heures. Milliardaire du pétrole et pilote (il compte notamment une participation mancelle, associé à son compatriote Dan Gurney sur Ferrari en 1963), Jim Hall (né en 1935) devient constructeur en 1961. Ses créations, baptisées Chaparral (du nom d'un oiseau coureur d'Amérique du Nord), se distinguent visuellement à la fois par leur livrée intégralement blanche et leurs innovations technologiques.

Chaparral compte deux participations aux 24 Heures, avec la 2D en 1966 et la 2F en 1967. Cette dernière est non seulement équipée d'une transmission automatique, mais aussi surplombée d'un énorme aileron. Celui-ci couvre toute la largeur de la voiture est présente la particularité d'être mobile : en position horizontale en ligne droite et incliné vers l'avant au freinage pour augmenter la portance. En somme, une sorte de précurseur du DRS, actuellement utilisé en Formule 1 pour faciliter les dépassements !

Les deux Chaparral 2F engagées aux 24 Heures du Mans 1967 sont contraintes à l'abandon mais, plus tard dans la saison, ce prototype remporte tout de même les 1000 km de Brands-Hatch, aux mains du Britannique Mike Spence et de l'Américain Phil Hill. Ce dernier signait à cette occasion sa dernière victoire internationale, avant de prendre sa retraite sportive.

Le destin de Phil Hill est intimement lié aux 24 Heures du Mans. Une histoire à découvrir dans le prochain épisode de cette saga.

 

Cliquez ci-dessous pour retrouver le premier chapitre de ces histoires sarthoises et américaines :

Les 24 Heures du Mans et l'Amérique (1) - De la Sarthe au Texas

 

Photo (Archives ACO) : Outre le duel Ford-Ferrari, la Chaparral 2F a été l'une des grandes attractions des 24 Heures du Mans 1967.

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