Les 24 Heures à la puissance 5000 (1) - L'évolution d'un record
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Les 24 Heures à la puissance 5000 (1) - L'évolution d'un record

Il y a cinquante ans, le 11 juin 1967, AJ Foyt et Dan Gurney établissent le premier record de la distance à plus de 5 000 kilomètres parcourus. Tout d'abord difficile à atteindre pendant près d'un quart de siècle, ce cap est devenu depuis les années 2000 un véritable symbole de performance et d'excellence pour les vainqueurs des 24 Heures.

En 1967, le premier record de la distance à plus de 5000 kilomètres est l'apothéose finale du grand duel Ford-Ferrari, entamé en 1964. Pendant cette période, la motivation du constructeur américain, fermement décidé à battre le cheval cabré dans son "jardin" de prédilection, aboutit à des performances encore jamais vues en course. Ainsi, pour la première victoire de Ford en 1966, le duo néo-zélandais Chris Amon-Bruce McLaren est le premier équipage à s'imposer en dépassant les 200 km/h de moyenne.

L'année suivante, la Ford Mk IV n°1 de Dan Gurney et AJ Foyt s'échappe rapidement en tête à l'issue des premiers ravitaillements. Chez Ferrari, on temporise, persuadé que son rythme échevelé sera fatal au prototype américain. Il n'en est pourtant rien, et lorsque la P4 de Ludovico Scarfiotti et Michael Parkes reçoit enfin la consigne de passer à l'attaque, il est trop tard. Avec 5 232 kilomètres parcourus (218 km/h de moyenne), la Ford n°1 reçoit finalement le drapeau à damier avec quatre tours d'avance sur le duo de Ferrari.

Ces performances amènent la CSI (Commission Sportive Internationale, ancêtre de l'actuelle FIA) à limiter dès 1968 à trois litres la cylindrée des prototypes, avec une tolérance à cinq litres pour la catégorie dite "Sport", avec un nombre d'exemplaires minimum (50 puis 25) produits. Porsche s'engouffre dans cette brèche règlementaire avec la 917, qui apparaît pour la première fois au Mans en 1969.

Si en 1970, la pluie diluvienne qui s'abat sur les 24 Heures n'empêche pas la première victoire du constructeur allemand, tous les records sont battus en qualifications... avant de l'être à nouveau - et même en course - un an plus tard.

En 1971, le Mexicain Pedro Rodriguez signe tout d'abord un record de pole position qui tiendra quatorze ans, franchissant pour la première fois le cap des 250 km/h de moyenne au tour. Retardés pendant la première moitié de la course par des soucis de courroie d'alternateur puis par un accrochage, les vainqueurs Helmut Marko et Gijs van Lennep effectuent une superbe remontée qui les porte en tête à la treizième heure.

Quatre ans après Foyt et Gurney, l'Autrichien et le Néerlandais sont les deuxièmes à couvrir plus de 5 000 kilomètres en course, effaçant même le record des deux Américains, à 222 km/h de moyenne (5 335 km). Une performance qui restera la référence pendant 39 ans. C'est le chant du cygne manceau de la 917, qui trouve refuge aux Etats-Unis en 1972 et 1973 à la suite d'un nouveau changement de règlementation.

Par la suite, au gré des variations des règlements et des conditions de course, atteindre les 5000 km ne sera pas à la portée du premier venu : dans les trois décennies suivantes, seuls six équipages vainqueurs y parviendront en 1978, 1983, 1985, 1988, 1989 et 1993. L'arrivée d'Audi, puis les retours de Peugeot et de Porsche changent la donne. De 2000 à 2017, les vainqueurs dépassent à quinze reprises les 5000 kilomètres, avec à la clé un nouveau record de la distance en 2010.

Ces histoires feront l'objet des prochains épisodes de cette saga.

 

Photo (D.R. - Archives ACO) : Pour leur unique victoire aux 24 Heures du Mans, Dan Gurney et AJ Foyt n'ont pas fait dans la demi-mesure, avec un fabuleux duel avec Ferrari et un record de la distance entré dans les annales.

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