Le cabinet de curiosité (1) - Les pilotes des 24 Heures du Mans
Retour

Le cabinet de curiosité (1) - Les pilotes des 24 Heures du Mans

Depuis l’origine des 24 Heures du Mans, bon nombre de pilotes ont choisi de participer sous un pseudonyme afin de cacher cette activité parallèle - et risquée - à leur famille, à leur entourage ou à la notoriété publique. On y trouve de tout, souvent choisi avec humour pour rendre plus léger la réalité censée être cachée par ce subterfuge.

Le paradoxe de l’histoire c’est ce vainqueur de 1924 sur Bentley dont l’état civil, John Duff (prononcez "deuf"), eut pu être pris pour une plaisanterie. A contrario, avant-guerre, certains même bravèrent le « qu'en-dira-t-on », comme le Prince Nicolas de Roumanie ou le Prince Birabongsé de Bhanutej Bhanubandh du Siam (aujourd'hui la Thaïlande), qui fit ensuite transformer son nom en Prince Bira, alors que le marquis Raphael Bethenod de Las Casas devenait « Raph ».

Celui qui rechercha le plus l’anonymat est sans nul doute le banquier Pierre Louis-Dreyfus. Devenu « Ano » en 1932, associé à « Nime » (alias Tony Schumann) sur Alfa Romeo, on le vit par la suite rebaptisé « Ferret » et enfin« Heldé » au début des années 50.

Autre « Eldé notoire » l’industriel Léon Dernier, la palme de l’humour revenant à « Jacques Seylair » alias Lucien Langlois, ou à Umberto Castiglioni, devenu Ippocampo.

Autre pseudonyme devenu célèbre, « Géo Ham », le peintre de la vitesse, le Lavallois Georges Hamel qui, pour mieux s’imprégner de l’Esprit Le Mans, prit part à l’épreuve en 1934.

Certains grands noms de l’aristocratie se cachèrent sous des pseudonymes, tels Philippe de Rothschild devenu « Philippe » ou Charles de Clareur, dit « Rinen », sans oublier le vainqueur de 1949, Lord Peter Mitchell-Thompson alias « Selsdon ».

Certaines réussites sociales s’abritèrent derrière des pseudonymes célèbres comme le Belge Jean Blaton, passé à la postérité mancelle en tant que « Beurlys » (dont la fille Catherine fut l'épouse de Jacky Ickx), avec une carrière et un palmarès impressionnants, principalement sur Ferrari, tout comme son compatriote Pierre Dumay, alias « Loustel ». C’était l’époque des gentlemen drivers dont le talent s’apparentait aisément aux meilleurs du moment.

Après-guerre, on se souvient de Marie Claude « Beaumont » née Charmasson, de « Christine », née Christine Beckers, de Pierre Bouillin alias « Levegh » dont le tragique destin demeure à jamais lié à la catastrophe de 1955. Autre disparition tragique, celle de Jean-Marie Brousselet, alias « Mary », accidenté dans  sa Jaguar D en 1958.

L’histoire retiendra, une fois n’est pas coutume, la victoire en 1985 sur Porsche 956 de « John Winter », de son vrai nom Louis Krages.

Mais de nos jours, la professionnalisation croissante des pilotes tend à faire disparaître ces pratiques.   

Photo (D.R. Archives ACO) : L'Alfa Romeo 8C de 1932, reine des 24 Heures d'avant guerre, pilotée par Ano et Nime !

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires