La tenue de pilote (1) : de la peau de bique à la cotte
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La tenue de pilote (1) : de la peau de bique à la cotte

Comme la technologie des voitures vues aux 24 Heures du Mans depuis 1923, "l'habit de lumière" du pilote a connu ses évolutions et révolutions au fil des décennies. En voici les principales étapes en quatre épisodes, en commençant bien sûr par les pionniers des premières éditions du Grand Prix de l'ACF et des 24 Heures du Mans.

Les premiers pilotes du début du XXe siècle portaient des peaux de bique pour s’isoler du froid... Mais pour le premier Grand Prix de l’ACF en Sarthe en mai 1906, il faisait 36° et la préoccupation principale des pilotes était de se protéger du goudron liquéfié projeté lors des dépassements. Ainsi, la plupart d'entre eux étaient équipés d’une combinaison de toile enduite ou de ce long manteau de cuir dont l’usage perdurera jusqu’aux années cinquante.

A cette époque, le couvre-chef est principalement le serre-tête de cuir, mais la casquette ou le béret sont aussi plébiscités. Martyrisés par le goudron brûlant lors du Grand Prix de 1906, les yeux s’ornent pour plusieurs décennies de "goggles" (nom donné en anglais aux lunettes de protection type aviateur).

Dès la reprise des compétitions après la Première Guerre mondiale, on découvre la "mode" des cottes. Pour ces chevaliers des temps modernes, ce clin d’œil aux cottes de maille de leurs pairs du Moyen-Age se décline comme une extrapolation de la cotte de mécanicien qui, pour des raisons évidentes de salissures, est de teinte foncée. Pour les pilotes elle sera blanche immaculée... du moins avant le départ !

Premier Américain vainqueur du Grand Prix de l'ACF au Mans (1921), Jimmy Murphy est le premier à promouvoir cet "habit de lumière". Mais les véritables instigateurs de la cotte blanche sont les fameux "Bentley Boys", vainqueurs multirécidivistes des 24 Heures (quatre victoires consécutives de 1927 à 1930). Certains esprits mal intentionnés murmurent même que la poche de poitrine était de la dimension exacte... d’une flasque de whisky !

Ce vêtement en coton d'Egypte était fonctionnel : poignets et chevilles resserrés, porté ample mais sans excès pour permettre l’aisance des mouvements. La cotte est adoptée par une grande majorité des pilotes. Les 24 Heures et leurs aléas climatiques rajouteront par-dessus les cottes vestes longues ou manteaux de cuirs. Parfois même, le polo manches courtes se substitue à la cotte.

Les premiers casques de cuirs avec visières, certains avec écran panoramique (tel Tazio Nuvolari, victorieux au Mans en 1933) font leur apparition, déclinaison sécuritaire du serre-tête reléguant au rang de fétiche la casquette à carreaux, portée visière en arrière (comme celle de Philippe Etancelin, vainqueur des 24 Heures 1934). La chaussure est souple mais la semelle doit isoler de la température transmise par le moteur aux pédales. Le foulard, qui tient lieu de gri-gri généralement au cou de la bien-aimée, fait son apparition. Les Britanniques affichent le drapeau national sur la poitrine, ainsi que l’écusson du BRDC (British Racing Drivers Club).

Pour conclure ce premier chapitre et avant de découvrir d'autres histoires, rappelons le sens du clin d'oeil historique de Britanniques. Lors du retour de Bentley au Mans en 2001, Andy Wallace, Eric van de Poele et Butch Leitzinger, troisièmes du classement général, sont montés sur le podium dans la cotte blanche et le serre-tête en cuir des Bentley Boys !

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