« La richesse des 24 Heures du Mans, c’est le public ! »
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« La richesse des 24 Heures du Mans, c’est le public ! »

Dans la vraie vie, il est le génial ingénieur qui a fait les beaux jours des écuries Williams et McLaren en F1 et qui continue à faire gagner Red Bull. Au Mans, il est avant tout un père. Rencontre matinale.

Petit matin blême à l’hospitalité SMP. La nuit a durement frappé l’armada russe opérée par ART Grand Prix. Ce n’est pas la bérézina, mais ça y ressemble. Après un début de course flamboyant aux mains de Stéphane Sarrazin, la BR Engineering BR1 AER n°17 a vu ses espoirs pulvérisés peu après minuit par l’espoir moscovite Matevos Isaakyan. Quant à la n°11 du trio Petrov/Aleshin/Button, elle roule toujours, mais à plus de 50 tours des hommes de tête après une entrée en matière passée dans le garage. Du marasme ambiant n’émerge que la Dallara P217 n°35 de Victor Shaytar, Norman Nato et Harrison Newey. Pas épargnée par les soucis, elle évolue en queue de la catégorie LMP2.

« L’objectif est désormais de rallier l’arrivée », souffle la voix fluette d’un rescapé dans un canapé. Une voix reconnaissable entre mille, bien connue des paddocks de F1, que la fatigue a à peine altérée. Il n’a pas dormi, ou très peu, par bribes, au même rythme que son fils Harrison. Ce week-end, il n’y a pas de designer génial, de concepteur hors pair, d’ingénieur couvert de gloire. Il n’y a qu’un père, pas vraiment à la fête, mais heureux tout de même qu’Harrison soit encore en piste.

« Je garde des souvenirs impérissables de l’édition 2007 que j’avais disputée avec deux amis (Joe Macari et Ben Aucott, 22e au général) au volant d’une Ferrari 430/AF Corse et je voulais tellement qu’il vive cette expérience des 24 Heures du Mans, poursuit-il sans quitter l’écran de télévision des yeux. Par contre, je ne me souviens pas avoir été aussi nerveux. Voir rouler son fils, ce n’est pas la plus facile des situations. »

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A Harrison, il explique n’avoir donné aucun conseil, sauf celui de rester calme. « Ce qu’il est de toute manière, sourit-il. A la radio, il est toujours très posé ; ce qui est une bonne chose. C’est une longue course où il ne sert à rien de s’exciter ! »  Une course qu’il juge extraordinaire.

« C’est l’une des plus grandes courses du monde qui rivalise en notoriété avec le GP de Monaco et les 500 Miles d’Indianapolis, souligne-t-il en touillant son café. La plus grande à mes yeux. L’une des raisons pour lesquelles elle est tellement attractive, c’est qu’elle est toujours accessible aux pilotes amateurs. Sa diversité de voitures en piste, de pilotes dans les cockpits, c’est sa marque de fabrique. Mais sa vraie richesse, c’est son public. Je crois que c’est vraiment lui qui fait que Le Mans est Le Mans. » 

Si la présence dans la Sarthe du plus en vue des directeurs techniques est d’abord liée à la participation de son fils, elle est aussi motivée par la divulgation par l’ACO de la nouvelle réglementation devant régir la catégorie reine de l’endurance à partir de 2020. Des règles qu’il trouve « très attractives ». Mais cela, c’est une autre histoire.  

Photo: C'est en père qu'Adrian Newey assiste aux 24 Heures du Mans 2018

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