La nuit, les pilotes des 24 Heures du Mans sont sous les projecteurs ou pas
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La nuit, les pilotes des 24 Heures du Mans sont sous les projecteurs ou pas

Aux 24 Heures du Mans, le pilotage de nuit constitue un véritable défi. Cette phase de la course est très appréciée par les pilotes. Isolés dans leur cockpit, ils voient leur concentration au maximum. Trois d'entre eux partagent ces moments particuliers.

Pour les concurrents des 24 Heures du Mans, véritables héros du bitume, le pilotage nocturne représente un tiers de la course. Les pilotes transpercent l'obscurité à plus de 300 km/h sur certaines portions du circuit comme la ligne droite des Hunaudières, alternant zones qui peuvent être éclairées ou non. Cet exercice pourrait dépasser l'entendement pour n'importe quel conducteur mais les pilotes s'en délectent. « C'est un challenge que j'aime relever, affirme Marcel Fässler, pilote de la Chevrolet Corvette C7.R #64 et triple vainqueur au Mans. On repousse les points de freinage et on modifie nos trajectoires. La piste devient un tunnel autour duquel c'est la nuit complète. »

"A ce moment là, on fait encore plus corps avec le circuit."
Stéphane Richelmi, Oreca #38

Ces heures sont magiques. Néanmoins, piloter de nuit aux 24 Heures du Mans recquiert de la maîtrise et une bonne dose de bravoure. « Comme le circuit n'est pas permanent, la piste est assez étroite et l'impression de vitesse est décuplée. A ce moment-là, on fait encore plus corps avec le circuit et on en a besoin parce qu'on a moins de repères visuels », explique Stéphane Richelmi, pilote de l'Oreca 07 – Gibson #38 de l'équipe Jackie Chan DC Racing. « Ça requiert beaucoup de concentration. Il faut se focaliser sur l'état de la piste pour repérer les éventuelles traces d'huile car c'est plus difficile de les déceler de nuit », ajoute Nicolas Lapierre, pilote de l'Alpine A470 – Gibson #36 de Signatech Alpine Matmut. La moindre petite défaillance de concentration est à proscrire sous peine de mauvaise surprise pour le pilote.

Et la cohabitation entre voitures prototypes et grand tourisme dans tout ça ? Le dépassement des retardataires devient alors un art puisque les différences de performance entre ces deux catégories de voitures sont importantes (jusqu'à 40 km/h en vitesse de pointe). Les pilotes des catégories LMGTE doivent autant regarder dans leurs rétroviseurs que droit devant eux. « Lorsque les prototypes nous rattrapent, leurs feux sont tellement puissants qu'on a du mal à évaluer la distance à laquelle ils sont. Sur ce point-là, l'expérience compte énormément », précise Marcel Fässler.

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Pour affronter la nuit des 24 Heures du Mans, certains pilotes usent de remèdes de grand-mère comme la consommation de myrtille, censée améliorer la vision nocturne. D'autres utilisent aussi des visières jaunes. Celles-ci accentuent les contrastes. Chacun a ses petites habitudes pour aller au bout de la nuit. Quand celle-ci se dissipera, que les premières lueurs du jour apparaîtront, la partie sera encore loin d'être gagnée car il restera encore de nombreuses heures de course.

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES DU MANS, 24 HEURES DU MANS 2017, SAMEDI 17 JUIN 2017, COURSE. Le dépassement des retardataires est une des difficultés du pilotage de nuit.

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