Vous voici pilote BMW après avoir piloté des Suzuki, Kawasaki et Honda aux 24 Heures Motos. Que pouvez-vous dire sur le comportement de la BMW ?

« On fait beaucoup de comparaisons entre ces motos mais ça reste deux roues et un châssis. Certes les caractères moteur sont différents mais au final toutes les machines se ressemblent. Les pilotes n'ont pas de difficultés à s'adapter à ces motos. La force de la BMW, c'est son moteur. Il est très pointu et explosif dans les hauts régimes. Cette moto est faite pour le circuit Bugatti. Son châssis est comparable à la Kawasaki. Seule la Yamaha se détache des autres motos parce que la conception de son moteur est différente. Elle se rapproche d'une machine du Championnat du Monde MotoGP™ et c'est ce qui préfigure l'avenir des motos hypersport. »

Votre période d'adaptation avec cette BMW semble terminée, pensez-vous pouvoir vous exprimer pleinement au guidon de cette machine lors des prochaines 24 Heures Motos ?

« Oui. Nous avons pas mal de tests de prévus en mars. Ils vont permettre de décortiquer les réglages de la moto. Ainsi nous arriverons au Mans en étant bien préparés et en forme pour la course. Kenny Foray qui pilote cette moto depuis l'an passé m'a confié que le circuit Bugatti est vraiment taillé pour la BMW. Je suis impatient de remettre les roues là-bas car c'est mon circuit préféré. À chaque fois je m'y sens bien et je suis très rapide. »

Vous êtes un pilote qui fonctionne au challenge. Faire gagner cette BMW c'est votre nouvel objectif ?

« Oui. J'aime construire quelque chose et ne pas arriver dans une équipe où tout me serait servi sur un plateau. Avoir cette approche, ça fait grandir. L'homme est toujours avide de connaissances. J'aime faire le tour de la question et c'est ce que j'ai toujours fait durant ma carrière. »

Lors de la dernière édition du Bol d'Or, trois BMW étaient présentent dans le top cinq du classement général. La fiabilité est-elle enfin au rendez-vous ?

« Hélas je suis mal placé pour en parler puisque nous avons abandonné. C'est dommage parce que nous nous battions pour le podium. Nous étions très déçus parce que tout se passait comme sur des roulettes. Les autres équipes qui engageaient une BMW n'ont pas eu de problème, c'est la dure loi de la mécanique. J'espère pour nous que la fiabilité sera au rendez-vous aux 24 Heures Motos. »

De part votre expérience, vous savez que tout peut se passer aux 24 Heures Motos. Toutefois, quel résultat pouvez-vous espérer ?

« Je pense que nous pouvons accrocher le podium. Dire que nous pouvons remporter la course serait présomptueux parce que nous ne sommes pas favoris. En revanche, nous sommes de très bons challengers. Nous serons dans la peau du chasseur. Les équipes officielles vont se régaler et se battre entre elles. Néanmoins, je pense qu'on peut réaliser une performance. »

Quelle sera votre stratégie durant la course ?

« Nous aviserons d'une stratégie lors du week-end de course. Si les chronos sont bons, nous pourrons faire partie du rythme de tête. Pour une épreuve comme les 24 Heures Motos, la meilleure stratégie c'est de l'adapter en fonction de ce qu'on est en capacité de faire et des faits de course. Selon-moi, il ne faut pas se fixer d'objectif de départ. »

Vous ferez équipe avec Camille Hedelin tandis que David Perret rejoint l'équipe...

« C'est une très bonne chose pour lui comme pour nous. Il est vice-champion de France Superbike en titre, cela signifie que c'est un pilote rapide. Il n'a jamais eu l'opportunité de se montrer aux 24 Heures Motos. Pour lui, c'est un bon tremplin s'il veut aller plus loin par la suite. Si la moto fait un résultat, on se souviendra de lui. Sur le papier, avec Camille Hedelin et David Perret, nous avons un bel équipage ».

Crédit photo : Stéphane Valembois