Guillaume Dietrich : «  Mes deux victoires constituent l'apogée de ma carrière de pilote »
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Guillaume Dietrich : «  Mes deux victoires constituent l'apogée de ma carrière de pilote »

Guillaume Dietrich compte 11 participations aux 24 Heures Motos entre 2002 et 2013. Pilote du Suzuki Endurance Racing Team, il a remporté la course en 2007 et 2008 avec William Costes, Max Neukirchner et Barry Veneman. Ces deux victoires constituent, selon-lui, le summum de sa carrière mais aussi l'accomplissement d'un rêve de gosse.

Comment êtes vous arrivé en Endurance ?

« J'ai toujours aimé cette discipline. Depuis tout petit je voulais faire de l'Endurance. Chaque année mon beau-père m'emmenait aux 24 Heures Motos, c'était notre sortie. J'étais fan de pilotes comme William Costes ou Christian Lavieille. Je trouvais qu'ils étaient des héros. Lorsque j'ai débuté en compétition, j'ai toujours eu en tête de faire de l'Endurance. J'ai fait partie de l'Equipe de France de vitesse et lorsque je l'ai quitté en 2001, Hervé Moineau qui était alors notre entraîneur, a tout fait pour que j'intègre le Junior Team Le Mans Sud Suzuki. Voici comment je suis arrivé en Endurance. »

Justement, votre première participation aux 24 Heures Motos remonte à 2002 avec le Junior Team Le Mans Sud Suzuki. Vous vous êtes classés neuvième du classement général. Quel souvenir gardez-vous de cette course ?

« Mes coéquipiers étaient Frédéric Jond et Julien Da Costa. Nous étions engagés en catégorie Superproduction. Pour Julien et moi, c'était une grosse découverte et je me souviens que dès que nous prenions le guidon de la moto, nous attaquions vraiment fort. Frédéric avait beaucoup plus d'expérience que nous et c'était un peu notre grand frère. Il y avait une véritable émulation au sein de l'équipe. Terminer neuvième, c'était un très bon résultat pour une première participation. Plus tard dans la saison nous nous étions même classés deuxième des 24 Heures de Liège. »

"Le circuit Bugatti est l'un de mes préférés. Il y règne une ambiance très particulière"
Guillaume Dietrich

En 2007 et 2008, vous avez remporté les 24 Heures Motos avec le Suzuki Endurance Racing Team. Quelle a été la clef de ces deux succès ?

« Notre chef mécanicien, Pascal Cadiou, avait une théorie. Nous devions travailler uniquement en pensant à la course. Nous avons effectué toutes les séances d'essais avec le plein d'essence et des pneumatiques de course. Psychologiquement, pour nous pilotes, c'était très difficile car nous voulions vraiment mettre du gaz. En qualification nous n'étions pas les plus rapides mais en course, nous étions dans le bon rythme et cela dès le premier relais. C'est cette approche de la course qui nous a permis de la remporter deux années de suite. »

Avec William Costes, vous formiez un duo solide. N'était-ce pas difficile pour le troisième pilote qui devait s'y intégrer ?

« William est vraiment devenu un ami. Max Neukirchner en 2007 et Barry Veneman en 2008 se sont très bien intégrés. Ils étaient très à l'écoute parce qu'ils savaient que nous avions beaucoup d'expérience en Endurance. Ils n'étaient pas là pour se montrer mais bien pour travailler en équipe, avec nous. A l'époque, Max grimpait en Championnat du Monde Superbike. Il voulait vraiment faire quelque chose de bien en Endurance et pour ça il savait qu'il devait se montrer à notre écoute. Gagner les 24 Heures Motos avec eux, ce fut superbe. »

Est-ce un regret de ne pas compter plus de victoires aux 24 Heures Motos ?

« Oui, forcément. Toutefois, je me dis que des pilotes courent après une victoire aux 24 Heures Motos durant toute leur carrière alors que moi j'ai gagné l'épreuve deux fois. Je suis content d'avoir remporté la course avec le Suzuki Endurance Racing Team car l'équipe est composée de gens exceptionnels sur le plan humain. Mes deux victoires aux 24 Heures Motos constituent l'apogée de ma carrière de pilote. Le circuit Bugatti est l'un de mes préférés. Il y règne une ambiance très particulière. Pour moi, ça a toujours été un bonheur de piloter sur ce tracé. »

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Aujourd'hui, vous apportez votre expértise de l'Endurance en commantant les courses pour Eurosport. Vous y prennez du plaisir ?

« Oui. C'est grâce à Gilles Della Posta, journaliste et commentateur d'Eurosport, que je fait ça. Je prends du plaisir à le faire parce que je dis ce que je pense. Je livre mon analyse de la course. Nous sommes un peu une équipe d'Endurance. Chacun aide l'autre et partage ses informations. J'ai reçu beaucoup d'encouragements mais aussi des critiques. Je suis proche des pilotes et ça me permet de savoir ce qu'il se passe réellement dans leur tête puis de le partager avec les téléspectateurs. Je ne vois pas la course différement mais j'ai compris certaines choses. »

La prochaine édition des 24 Heures promet d'être haletante. Quel est votre regard sur les forces en présence ?

« Grâce à leur victoire l'an passé et leur titre de Champion du Monde, le GMT94-Yamaha est favoris. L'équipe est forte, la Yamaha R1 est très performante et les pilotes s'entendent bien. Pour le spectacle, j'espère que le SERT pourra se battre avec la nouvelle Suzuki et à armes égales. Le Team SRC Kawasaki a de très bon pilotes. Mathieu Gines, Randy De Puniet et Jétémy Guarnoni ne baissent jamais les bras. La course s'annonce dingue car il va y avoir une belle bagarre. Les 24 Heures Motos, c'est toujours une superbe aventure et les spectateurs répondent toujours présents. »

En ce début d'année 2018, avez-vous un message à faire passer ?

« Oui. J'ai une pensée particulière pour Martin Goureau (ndlr, Responsable sécurité piste à l'Automobile Club de l'Ouest décédé le mois dernier) et sa famille. Il a été très présent lorsque j'ai eu mon accident en 2010. Il a toujours été très proche des pilotes et de leurs familles. Je m'entendais très bien avec lui et sa disparition nous a vraiment attristé. »

Crédit photo : Suzuki Racing

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