Ford et Ferrari entre Daytona et Le Mans (2/2) - 1967
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Ford et Ferrari entre Daytona et Le Mans (2/2) - 1967

Brièvement évoquées dans Le Mans 66, candidat à l’Oscar du Meilleur Film et également au cœur d’une exposition au Musée des 24 Heures, les 24 Heures de Daytona ont, comme les 24 Heures du Mans, été un terrain privilégié du grand duel Ford-Ferrari. Retour sur quatre rendez-vous majeurs entre Sarthe et Floride, à quelques jours de l’édition 2020 des 24 Heures de Daytona (25-26 janvier). En 1967, les ultimes péripéties de cette lutte de géants sont inscrites en lettres d’or dans l’histoire de l’endurance.

Comme en 1966, les 24 Heures de Daytona donnent le coup d’envoi de la saison d’endurance. Et cette fois, Ferrari choisit d’y aligner d’emblée sa nouvelle 330 P4, restée dans les mémoires, par ses lignes harmonieuses, comme l’un des plus beaux prototypes jamais conçus. Ferrari engage deux voitures d’usine : une P4 pour Ludovico Scarfiotti-Michael Parkes et une P3/4 pour Lorenzo Bandini-Chris Amon. Ferrari peut également compter sur quatre voitures supplémentaires, avec ses fidèles équipes partenaires NART et Ecurie Francorchamps, ainsi que sur la P2/3 privée du Britannique David Piper.

Côté Ford, on compte six Mk II d’usine. Mais en course, le constructeur américain est victime de soucis de boîte de vitesses qui vont provoquer l’abandon de cinq voitures. Au bout de six heures, Ferrari prend définitivement l’avantage et termine aux trois premières places, dans une formation serrée sous le drapeau à damier… Référence assumée au triplé Ford au Mans l’année précédente et qui, pour le constructeur américain, prend l’allure d’un camouflet à domicile.

Au volant de la P3/4 victorieuse figurent Lorenzo Bandini, fidèle de longue date de Ferrari en Formule 1 et aux 24 Heures du Mans (qu’il a remportées en 1963) et Chris Amon, victorieux dans la Sarthe en 1966… sur Ford ! Pour la circonstance, ils inaugurent la lignée des 22 pilotes ayant inscrit à ce jour leur nom au palmarès des 24 Heures du Mans et de Daytona. Ils précèdent la P4 de Scarfiotti-Parkes et la 412P de Pedro Rodriguez-Jean Guichet (NART). Au volant de la seule Ford Mk II à l’arrivée, Bruce McLaren et Lucien Bianchi sont septièmes… à 73 tours des vainqueurs.

Tout est donc en place pour des 24 Heures du Mans d’anthologie. Le public ne s’y trompe pas : on estime à plus de 300 000 le nombre de spectateurs de cette 35e édition. Cinq Ferrari 330 P4, trois 412 P et une 365 P2 y affrontent quatre nouvelles Ford GT40 Mk IV, trois Mk IIB et trois GT40.

Partie de la pole position à Daytona et qualifiée neuvième au Mans, la Ford Mk IV de Dan Gurney-AJ Foyt s’échappe en tête dès les premiers ravitaillements. Ferrari temporise, convaincu que les « lièvres » américains finiront par casser. Mais ils augmentent leur avance à un rythme toujours soutenu. « Aussi étonnant que ça puisse paraître, nous n’avons pas roulé au maximum des possibilités de la Mk IV », a pourtant indiqué Dan Gurney.

Lorsque la P4 de Scarfiotti-Parkes, revenue en deuxième position à mi-course (notamment à la faveur d’un accident ayant éliminé trois Ford pendant la nuit), est lancée à la poursuite de la Mk IV n°1, il est trop tard. Le Britannique et l’Italien échouent finalement à quatre tours.

L’apothéose du duel Ford-Ferrari, c’est aussi une belle moisson de records. Exauçant le vœu secret de Henry Ford II d’une victoire mancelle de pilotes américains sur une de ses voitures, Gurney et Foyt sont les premiers à franchir le cap des 5 000 kilomètres parcourus aux 24 Heures (5 232 km). Scarfiotti et Parkes réalisent quant à eux la plus longue distance jamais couverte par une Ferrari au Mans, avec 5 180 kilomètres.

Cette bataille de géants entre Sarthe et Floride marque aussi la fin d’une époque. Avec des performances encore jamais vues au Mans, cette escalade conduit la CSI (Commission Sportive Internationale, ancêtre de l’actuelle FIA) à limiter dès 1968 à 3 litres la cylindrée des prototypes.

PHOTO (D.R. / ARCHIVES ACO) : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT DES 24 HEURES, 24 HEURES DU MANS, ARRIVEE, DIMANCHE 11 JUIN 1967. Après avoir battu Ford aux 24 Heures de Daytona, Ferrari termine au Mans sur les talons de la Ford victorieuse, avec la 330 P4 de Michael Parkes (au volant) et Ludovico Scarfiotti (assis sur la voiture), déjà vainqueur dans la Sarthe en 1963.

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