Etienne Masson (ERC Endurance-Ducati) : « Durant la course, nous serons très réguliers »
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Etienne Masson (ERC Endurance-Ducati) : « Durant la course, nous serons très réguliers »

Etienne Masson a récemment été officialisé au guidon de la Ducati Panigale de l’équipe ERC Endurance-Ducati pour la 44e édition des 24 Heures Motos (12-13 juin 2021). Après huit saisons au guidon d’une Suzuki GSX-R, ce triple champion du monde FIM EWC découvre une nouvelle machine et de nouvelles sensations.

On vous imagine satisfait de rejoindre l’équipe ERC Endurance-Ducati.

« Je suis content et soulagé car l’hiver a été long pour moi. Lorsque le Suzuki Endurance Racing Team m’a annoncé mon éviction mi-octobre, j’étais confiant à l’idée de retrouver une équipe. Durant six ans, je n’ai pas vraiment prêté attention aux transferts des pilotes et finalement quand tu te retrouves dans cette situation, en octobre, c’est déjà tard pour trouver un guidon. Je n’avais pas beaucoup de solutions. Il a fallu se retrousser les manches et essayer de trouver d’autres opportunités car la compétition moto est mon gagne-pain. Mi-mars, Uwe Reinhardt, directeur d’ERC Endurance-Ducati m’a invité à participer aux essais Pré-Mans. J’ai tout de suite accepté car la Ducati est une machine officielle qui a un gros potentiel et je connais bien les pneumatiques Michelin car je les ai développés. »

Vous avez essayé la Ducati Panigale lors des essais Pré-Mans. Quelles sont vos impressions sur cette moto ?

« Pour être honnête, j’appréhendais un petit peu car, comme beaucoup de monde, j’avais l’image d’une moto réactive, difficile à piloter et finalement ça a été tout le contraire. D’emblée, je me suis senti à l’aise et rapide. Je n’ai effectué que deux journées d’essais mais je me suis vraiment régalé. La moto est saine. Le moteur et le châssis sont vraiment bons. C’est une moto qui est encore toute jeune en endurance et nous avons besoin de trouver les bons réglages pour la rendre encore plus performante. Nous avons une grosse demi-seconde à aller chercher. »

Quand on effectue six saisons au guidon de la même machine comme vous l’avez fait avec la Suzuki du SERT, est-ce difficile d’en apprivoiser une autre ?

« Entre le Junior Team Le Mans Sud Suzuki et le Suzuki Endurance Racing Team, j’ai passé huit années au guidon de la GSX-R 1000. Rien que d’enfiler un autre t-shirt ça m’a semblé bizarre. Puis on s’y fait vite. L’équipe m’a facilité la tâche en m’accueillant les bras ouverts. J’ai aussi de bonnes relations avec mes coéquipiers que sont Louis Rossi, Mathieu Gines et Sylvain Barrier. »

Les rôles entre les pilotes sont-ils établis ou êtes-vous tous en concurrence ?

« J’ai signé pour un poste de pilote titulaire. C’était mon objectif car lorsque tu termines la saison par un titre de champion du monde d’endurance, tu ne te vois pas pilote remplaçant. Je suis content de pouvoir continuer à montrer ce que je sais faire. Je suis heureux de remonter sur une moto tout simplement. J’étais vraiment déçu de devoir quitter le SERT et je me suis posé beaucoup de questions. Reprendre du plaisir au guidon d’une machine ça fait du bien et c’est ce qui compte. Nous (les pilotes) vivons tous pour ça. »

La Ducati est équipée d’ailerons. Quel est votre ressenti sur ces appendices aérodynamiques ?

« J’ai constaté qu’à l’accélération, la Ducati se cabre moins que la Suzuki. Lorsque j’en ai parlé avec mes coéquipiers, ils m’ont dit que c’était sûrement grâce aux ailerons. Je suis impatient de voir quelle influence ils auront sur la moto lorsqu’il y aura beaucoup de vent par exemple. Ça peut créer des perturbations sur la moto. Il sera peut-être difficile de se séparer de ce type d’éléments aérodynamiques à l’avenir. On le constate en championnat du monde MotoGP où toutes les machines en sont équipées. »

Lors des essais Pré-Mans, la BMW #37 de BMW World Endurance Team a réalisé de très bons chronos. Quel est votre regard sur leurs performances ?

« Dans un premier temps, je pense que nous pouvons féliciter les trois pilotes, l’équipe et surtout Dunlop, leur manufacturier de pneumatiques. Nous savions que Bridgestone avait fait un pas en avant en termes de performance ces dernières années et Dunlop a réussi à rattraper son retard. Il faut confirmer ces chronos durant l’épreuve. Je suis bien placé pour affirmer que les courses d’endurance se jouent sur 8, 12 ou 24 heures. C’est un avantage d’être rapide mais il faut l’être sur toute la durée de la course. Réaliser ces temps-là implique une grosse prise de risque et j’espère pour eux qu’ils ont une petite marge de sécurité. Si les réglages de la moto sont ultra rigides afin de pouvoir réaliser ce type de performance, ça sera compliqué pour eux si nous rencontrons des conditions météo mitigées comme celles que nous avons connu l’an passé. »

Vous avez semblé plus en retrait en termes de performance. Quel est votre plan pour combler cet écart ?

« Il faut savoir que nous sommes la seule équipe officielle à utiliser des pneumatiques Michelin. Nous roulons avec des pneus disponibles dans le commerce, nous n’avons pas de gomme de développement. C’est donc difficile de réaliser des chronos proches de ceux effectués par BMW. En revanche nous savons que durant la course, nous serons très réguliers. Malgré ça, il faut être lucide. Ça sera compliqué pour nous de jouer la victoire. Nous pourrons peut-être monter sur le podium. La moto a encore besoin de progresser sur des courses de 24 heures. Notre objectif principal c’est d’aller au bout et de démontrer le potentiel de cette Panigale. Nous voulons également emmagasiner le plus d’expérience possible afin d’utiliser les informations récoltées pour la faire progresser. »

PHOTO : Etienne Masson au guidon de la Ducati Panigale #6 d’ERC Endurance-Ducati lors des essais pré-Mans qui se sont déroulés les 30 et 31 mars derniers sur le circuit Bugatti.

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