Coupe du Monde et 24 Heures du Mans: les trajectoires de Fabien Barthez
Retour

Coupe du Monde et 24 Heures du Mans: les trajectoires de Fabien Barthez

C'est sur différents terrains que l'actualité de Fabien Barthez se joue actuellement. Vingt ans avant le succès en Russie des Bleus de 2018 de Didier Deschamps, il était l'incroyable gardien des chasseurs de première étoile mondiale. Depuis dix ans, le footballeur court sur les circuits automobiles. Tandis que l'équipe Panis Barthez Compétition est engagée aujourd'hui au Red Bull Ring en ELMS, Barthez se prépare aux 24 Heures de Spa, qu'il disputera le week-end prochain avec la structure de Jérôme Policand, sur une Mercedes AMG GT3.

Les sports d’équipe, il adore. Le football, bien évidemment, sa passion, sa vie, son métier. Mais aussi l’automobile, son autre passion, sa seconde vie sportive depuis dix ans et la fin de sa carrière en football. Fabien Barthez, champion du monde 98 et de l’Euro 2000, aime les ‘aventures humaines’’, les ‘’disciplines où l’on doit faire confiance à chaque élément du groupe’’.

L’épopée Russe des Bleus 2018 de Didier Deschamps, il l’a bien évidemment suivie, avec enthousiasme, tout en se préparant pour rejoindre la Belgique ( ! *), la semaine prochaine, pour courir les 24 Heures de Spa, avec l’équipe AKKA de Jérôme Policand.

L’ex-gardien des Bleus, élu meilleur portier du Mondial en 1998, qui a disputé à trois reprises les 24 Heures du Mans (2014 en GT, 2016 et 2017 en LMP 2), a accepté de décrypter certains moments clefs, que l’on soit dans une cage sur un terrain ou au volant dans un habitacle.

 

Le départ sur la grille/le coup d’envoi sur le terrain

«C’est très différent. En sport automobile, l’action a commencé bien avant le départ. De multiples procédures existent avant de s’élancer, qui peuvent s’avérer très piégeuses si on ne les respecte pas. Lors du tour de mise en grille, il faut vérifier le comportement de sa machine, savoir chauffer les pneus, un exercice délicat, échanger avec son ingénieur si la procédure de départ a été modifiée, surveiller le safety car et sa rampe de feux, regarder comment se positionnent les autres….Tout cela nécessite concentration et énergie, bien avant le départ. Expérience aussi. Mon premier départ, j’ai fait 50 m et c’était déjà terminé. Au départ, il est nécessaire de regarder devant, sur les côtés, pour surveiller les autres. Cela procure une énorme dose d’adrénaline, j’aime beaucoup cet instant. Il faut savoir que l’on ne gagne rien au départ, mais que l’on peut tout y perdre.

Sur un terrain de foot, je me plaçais à mon point de pénalty et je regardais le coup d’envoi. J’entendais le sifflet. Je savais que je n’allais pas entrer immédiatement en action. J’avais quelques secondes pour réagir.

En sport automobile, on parle plutôt en dixièmes de seconde. Je me rappelle, à mes débuts, j’entendais : ‘’on est loin vraiment, on est à cinq dixièmes au tour’’. Il fallait que j’apprenne les références. En foot, je raisonnais plutôt en millimètres et secondes."

 

Les échanges radio avec l’ingénieur/les échanges avec le coach et les joueurs  

«En tant que gardien, je maitrisais le rythme, je pouvais donner le tempo au match. Le football, c’était mon élément. Je parlais beaucoup avec mes joueurs. Je devais aussi sentir comment ils étaient, les rassurer parfois. De par ma position, j’avais une vue globale du match, donc je pouvais donner mon ressenti à mes joueurs.

En sport auto, je ne parle pas beaucoup à la radio, et je n’aime pas que l’ingénieur me parle beaucoup. J’ai besoin qu’il me donne des informations si il y a des changements de procédures, ou des débris sur la piste. J’ai aussi besoin de lui pour qu’il me donne le rythme : celui des voitures devant ou derrière moi, et le mien aussi, car encore, il m’arrive de sortir frustré d’un relais et finalement j’ai bien roulé. Parfois, j’ai l’impression d’avoir été dans un bon tempo, et finalement non. »

 

L’habitacle/ la cage des buts

« Dans ma cage, je maitrisais l’espace, presque les yeux fermés. J’évoluais dans mon monde. Je connaissais parfaitement mes limites. Dans un habitacle, au volant, j’ai encore peur de gêner, de faire une bêtise. J’aime bien répéter pour apprendre, pour avoir les bonnes trajectoires. Souvent je serre encore trop le volant, j’ai besoin d’être énormément concentré par rapport à d’autres qui courent depuis leurs 8 ans, j’en oublie parfois de respirer. Tout cela disparait avec l’expérience et permet d’être plus efficace, plus performant. »     

 

La vision

«Dans toutes les disciplines internationales, l’anticipation, la vista, c’est ce qui fait la différence au haut niveau. Dans ces deux disciplines, la vision, la perception de la profondeur, de la vitesse sont extrêmement importantes. Cela permet de voir avant les autres. L’action apparaitra moins vite qu’aux autres et le joueur ou le pilote agira quand l’autre, qui n’a pas la vision, subira. C’est un don.»

 

Les slow zones/ les arrêts de jeu

« En foot, j’arrivais à m’échapper pendant le match. L’action n’était pas toujours de mon côté, aussi je pouvais sortir quelques instants de ma concentration. En sport auto, si on parle des slow zones, cela ne permet pas de se reposer véritablement. On peut relâcher les mains, les bras, mais il faut toujours rester aussi vigilant sur la température des pneumatiques, sur les procédures dans la voiture. Ce moment peut être piégeux. »

 

L’arrivée de ses premières 24 Heures du Mans en 2014/La Coupe du Monde 1998

«Bien sûr, devenir champion du monde en 1998 reste forcément un moment unique pour moi. C’est indéniable. Champions du monde ! C’était la première fois pour la France. Cela dit, je dois reconnaître que voir l’arrivée de mes premières 24 Heures du Mans (en 29e position au général, sur une Ferrari 458) m’a secoué. C’était un défi, et une aventure montée avec Jérôme Policand depuis quelques années déjà. L’émotion a été énorme. Mais comme elle l’a été aussi en 2017, quand ma boîte de vitesse se casse à quelques heures de l’arrivée (alors que son équipe figure dans le top 10). En football, tu peux faire une bêtise, prendre un but après 8 minutes mais ce n’est pas fini, tu peux te refaire. En sport auto, tu sors, tu casses et c’est fini. En 10 ans de sport auto, je dois avouer qu’au final, c’est 85% de frustration, car il s’agit d’un sport mécanique, avec tout ce que cela implique, mais les 15% de satisfaction, que c’est bon ! C’est d'ailleurs pour cela que l’on court.»

Fabien Barthez footballeur et Fabien Barthez pilote ont un point commun : les gants, que le sportif a oubliés pour son premier match en Ligue 1 comme pour sa première course.

(*) demi finaliste déçu et défait par la France en Russie.

Photos: En 2014, la première expérience au Mans pour Barthez se fera en Ferrari 458. En 2016, en LMP2 au volant d'une voiture qui porte le nom Panis Barthez Competition. En 2017, la Panis Barthez Competition évolue dans le top 10 avant la défaillance de sa boîte de vitesses.

  • La première expérience au Mans au volant d'une Ferrari 458.
  • En 2016, Barthez est engagé au Mans au volant d'une LMP2 qui porte le nom de l'équipe Panis Barthez Competition.
  • En 2017, la Panis Barthez Competition évoluait dans le top 10 avant la défaillance de la boîte de vitesses.
  • La première expérience au Mans au volant d'une Ferrari 458.
  • En 2016, Barthez est engagé au Mans au volant d'une LMP2 qui porte le nom de l'équipe Panis Barthez Competition.
  • En 2017, la Panis Barthez Competition évoluait dans le top 10 avant la défaillance de la boîte de vitesses.
  • La première expérience au Mans au volant d'une Ferrari 458.
  • En 2016, Barthez est engagé au Mans au volant d'une LMP2 qui porte le nom de l'équipe Panis Barthez Competition.
  • En 2017, la Panis Barthez Competition évoluait dans le top 10 avant la défaillance de la boîte de vitesses.
PHOTO 1/3
La première expérience au Mans au volant d'une Ferrari 458.

Partenaire Majeur

Partenaires premium

Partenaires officiels

Tous les partenaires