Les images de l'accident de Nico Hülkenberg, lors du Grand Prix d'Abu Dhabi, fin novembre, ont fait le tour de la planète automobile. Spectaculaire mais heureusement sans conséquence grave, la sortie du pilote allemand suite à un accrochage avec Romain Grosjean a été parfaitement gérée par les commissaires, installés au poste 14. Parmi eux, des Français et plus particulièrement des commissaires ACO, qui sont intervenus sur la monoplace mais aussi sur les débris qui jonchaient le bitume. Sébastien Freulon, bénévole en charge des commissaires au Mans, était sur place, dans cette combinaison orange si symbolique qu'il porte depuis vingt ans. Fraiseur sur machines numériques dans la ''vraie'' vie, il rejoint pistes et circuits en France et à l'étranger, dès qu'il le peut. Ce qui l'anime? La passion et le contact.

"Aujourd'hui, je ne pourrais plus vivre ou assister à une course de l'autre côté, à savoir comme un simple spectateur. J'ai besoin d'être au coeur de l'événement" affirme Sébastien Freulon, bénévole à l'ACO. "A Abu Dhabi, au fameux poste 14, au bout de la ligne droite la plus rapide, là où les F1 arrivent à plus de 380 km/h, nous étions treize intervenants de sept pays différents parmi lesquels le Mexique, Dubai, les Philippines et Bahrein. Quand on me demande d'où je viens, et que je réponds que j'interviens fréquemment au Mans, je perçois l'importance de notre club, de nos courses. En F1, j'ai officié à Monaco, à Spa et à Abu Dhabi, à plusieurs reprises. Pour les 24 Heures du Mans, nous sommes plus de 1600-1700 commissaires, pour les 24 Heures Motos, sur le Bugatti, on a plus de 700 commissaires. Le circuit est certes plus petit, mais il se produit nettement plus de chutes en motos. Pour relever de telles machines, il faut bien quatre personnes. Au départ, j'avais une spécificité auto et puis j'ai suivi une formation pour opérer sur les courses motos aussi. Dans ma carrière, un événement m'a marqué: le GP de Pau en 2003 et l'accident de Derichebourg. On a vu l'accident se produire, on savait que ça n'allait pas bien se passer. On ne pouvait plus marcher sur la piste. Personnellement, j'ai un souvenir extrêmement fort de l'importance de ma fonction, de ma responsabilité de commissaire. A Dijon, j'étais au drapeau bleu, et j'ai loupé à un moment mon drapeau bleu. Deux concurrents se sont accrochés, ils sont repartis en course, mais il y a eu un problème de classement. Lors du tour de décélération, après le drapeau à damier, l'un des pilotes concernés a ralenti et m'a enguirlandé car il aurait dû être mieux classé à l'arrivée. A cet instant, j'ai bien réalisé que mon drapeau bleu était essentiel. L'humain est important et le sera toujours pour la course. A l'ACO, ce sont ces notions que l'on prône, notamment lors de nos formations. Elles sont nombreuses, permettent des remises à niveau, ou concernent les nouvelles énergies, les systèmes hybrides, pour savoir comment intervenir. Le 16 février, nous attendons 400 candidats au Mans pour une formation commissaire auto, moto, karting. Une première!"

De ses vingt ans déjà de ''commissariat'', Sébastien Freulon est riche d'anecdotes et d'amitiés. Comme ce jour où la piste a croisé la scène, quand le commissaire Freulon qui intervenait parfois sur la voiture de David Hallyday, alors engagé en FFSA GT et qui totalise six participations aux 24 Heures du Mans, s'est retrouvé en coulisses du concert du chanteur David Hallyday. "Avant le concert, il était venu discuter courses et compétitions automobiles à seulement quelques minutes de son spectacle, et il nous avait fait cette surprise, de nous convier en coulisses."  

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