Andreas Roos du Mans à Lohéac….
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Andreas Roos du Mans à Lohéac….

Le Mans-Lohéac, un peu plus de deux cents kilomètres séparent ces deux ‘’spots’’ phares du sport automobile, extrêmement populaires. L’endurance règne sur le premier, au début de l’été, le rallycross sur le deuxième, à la fin de l’été. Deux mondes, si loin si proche, que certains ont expérimenté, comme Sébastien Loeb, en tant que pilote, Andreas Roos, comme ingénieur avec Audi, Patrick Morisseau, comme directeur de course ou des commissaires, qui officient au Mans et à Lohéac….Tour à tour, ils nous livrent leur expérience de ces deux mythes en France.

Andreas Roos connaît bien Le Mans. Ingénieur en charge de l’exploitation piste chez Audi, il a participé avec fierté aux campagnes victorieuses de la marque allemande dans la Sarthe (13). «En tant qu’ingénieur, j’ai eu le privilège de travailler sur des projets comme le premier prototype à moteur diesel qui s’impose au Mans, puis le premier prototype hybride. Une sacrée opportunité. » Andreas Roos officiait à Lohéac comme responsable technique du WRX pour Audi. «L’endurance et le rallycross sont deux séries très différentes, mais qui requièrent autant de compétitivité de la part des concurrents. Dans mes fonctions, le challenge reste le même : produire une voiture de course, rapide et fiable, mais selon des caractéristiques propres à la discipline. Le Mans et son règlement laissait, il est vrai, plus de liberté aux ingénieurs, de par l’ouverture particulière de la règlementation des prototypes. Le budget endurance était certes, aussi différent.»

Après les R8, R10, R15 ou R18, c’est désormais sur l’Audi S1 que reposent les espoirs de Roos sur tous les circuits du championnat du monde de rallycross. A Lohéac, un podium avec Ekström, champion du monde en titre, est venu récompenser les efforts de l’équipe. «En rallycross, toutes les courses ont la même importance, le même nombre de points attribués. Si on se loupe sur une, on attend la prochaine. En développement voiture, toute la saison est traitée de manière uniforme. En endurance, l’objectif principal était de gagner Le Mans, les autres courses du championnat n’avaient pas le même attrait, il faut le reconnaître. Aussi on développait une voiture typée Le Mans. Et si on ratait Le Mans, il fallait patienter douze mois pour retenter sa chance. »

Si l’objectif est identique, gagner, les moyens sont différents entre l’endurance et le Rallycross. Un proto Audi, d’environ 900 kilos (mini) pour près de 800 chevaux (données pour la R18 e-tron quattro 2016), devait pouvoir parcourir plus de 5000 km (5410,713 km, record établi en 2010 par l’Audi R15) en 24 heures, la S1 de 600 chevaux pour 1300 kilos (mini), couvre une soixantaine de kilomètres, pour un temps de course moyen de trois minutes.  

« En WRX, comme les courses sont très courtes, tout se joue, en grande partie, au départ. C’est la stratégie ! L’accélération est très importante. Si tu vires en tête au départ, tu as des chances de faire un bon résultat. En endurance, le départ importe peu. Même en partant loin sur la grille de départ, on conserve ses chances de gagner. Cela modifie complètement la stratégie » explique Roos qui ajoute : « Une voiture de rallycross doit pouvoir accélérer très fort, être fiable et resistante au chocs, aux touchettes que nécessite la bagarre. Si tu perds des pièces, tu perds ta course. Il faut survivre aux 3 minutes de bataille. Au Mans, le proto doit résister au temps, aux 24 Heures. Tous nos tests de développement sont réalisés avec cette optique. »

Le delta ‘’temps’’ se ressent aussi en stratégie. En endurance, les ingénieurs peuvent anticiper, planifier les arrêts au stand, ils disposent de 45 minutes, le temps d’un relais pour réfléchir. En WRX, « nous avons 1 à 2 secondes pour réagir de façon appropriée pour prendre le tour joker ou pas. Il s’agit d’être hyper vigilant.»

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