Alexander Wurz raconte sa victoire aux 24 Heures du Mans 1996
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Alexander Wurz raconte sa victoire aux 24 Heures du Mans 1996

Alexander Wurz, Grand Marshal des 24 Heures du Mans 2016, est aussi et surtout double vainqueur de l'épreuve, en 1996 (TWR Porsche) et 2009 (Peugeot 908 HDi FAP). La première fut particulièrement importante pour lui car elle a conditionné son arrivée en Formule 1 par la suite (69 Grands Prix de 1997 à 2007).

Vous avez disputé les 24 Heures du Mans à neuf reprises. Quel est votre meilleur souvenir ?

« Le Mans est une course tellement intéressante, un vrai jeu de réflexion, mais aussi un challenge technologique. Sur mes neuf participations, j’ai remporté deux fois cette course et, sur les sept autres, à cinq reprises, j’ai été contraint à l’abandon sur problèmes techniques alors que nous étions en tête ou potentiellement en position de gagner. Je me suis souvent demandé : "pourquoi disputes-tu cette course ?". J’ai finalement trouvé la réponse : j’aime les challenges ! En 2014, à un moment donné, je me suis réveillé en me demandant si j'avais toujours envie de relever des défis. C’est à cet instant que me suis dit qu’il était temps d’arrêter. »

Vous avez remporté Le Mans pour la première fois en 1996. Quelles images gardez-vous de cette victoire ?

« Je pense que seuls cinq pilotes en LM P1 ont réussi à remporter les 24 Heures du Mans dès leur première participation (Alexander Wurz en1996, Tom Kristensen en 1997, Laurent Aïello en 1998, Nico Hülkenberg et Earl Bamber en 2015, ndlr). Je fus le premier d’entre eux. A l’époque, je venais de la monoplace (Alexander Wurz était aussi engagé en ITC, International Touring Championship, l’ancienne version internationale du DTM actuel, dans une Opel Calibra de Joest Racing, ndlr) et je me rappelle que tout s'est passé comme dans un rêve.

En effet, très peu de temps avant la course, j’étais sur le point d'arrêter ma carrière car je n’avais plus du tout d’argent. Par chance, Reinhold Joest (le patron de Joest Racing, ndlr) avait besoin d’un pilote pour mener à bien des essais avec la voiture qui allait disputer Le Mans. Je n’étais supposé faire que cette séance, mais il a réalisé à quel point j’aimais Le Mans. Je lui avais posé tellement de questions sur cette TWR-Porsche, sur son pilotage, qu’il s’était dit qu’il allait faire faire des essais à ce jeune pilote autrichien (rires). J'avais alors pensé essayer de le convaincre de faire plus qu’une séance d’essais. Ce jour-là, j’avais été le plus rapide et ce, dès mon troisième tour dans la voiture. Reinhold Joest s’est dit : "je vais vérifier si ce gars ne coupe pas la chicane ou quelque chose comme ça !" Ce n’était pas le cas (rires). Il m’a alors convié à un autre test et j’ai de nouveau été le plus rapide. Finalement, il m’a nommé comme troisième pilote sur la voiture n°8. Il a ensuite décidé de me mettre sur la n°7 qui était la plus rapide. Nous avons gagné la course, ce fut comme une bouée de sauvetage pour moi, j’avais aussi l’ambition d’aller en Formule 1.

Une semaine avant les 24 Heures du Mans, j’avais réussi à obtenir un rendez vous avec Flavio Briatore (à l’époque, ce dernier était le patron de Mild Seven Benetton Renault, équipe de Formule 1 avec laquelle Michael Schumacher a été sacré champion du monde en 1994 et 1995, ndlr). Il n’avait pas vraiment envie de me rencontrer, il savait simplement que j’avais gagné des courses en F3 et en Formule Ford. Nous avons eu un entretien très court et il m’a demandé ce que j’allais faire le week-end suivant. Je lui ai dit que j’allais disputer les 24 Heures du Mans. Il m’a alors répondu : "si tu gagnes Le Mans, je te fais faire un test." Le lendemain de ma victoire, un fax est arrivé me disant que j'étais convié à deux jours d’essais sur le circuit de Silverstone. De nouveau, lors de ces essais, je fus le plus rapide et c’est ainsi que ma carrière en Formule 1 a débuté. Le Mans a donc été le point de départ. »    

Ndlr : Dans toute l’histoire des 24 Heures du Mans, 21 pilotes ont remporté la course dès leur première apparition. 

De quelle manière votre victoire de 2009 (sur la Peugeot 908 HDi FAP n°9 avec David Brabham et Marc Gené) a-t-elle été différente de la première ?

« Elle est différente car j’ai réalisé la quantité d’efforts et de précision qu'il faut pour pouvoir gagner cette course. Ce fut aussi une victoire spéciale car il s’agissait d’une lutte interne avec les deux autres voitures de l’équipe. La bataille a été vraiment très intense et nous avons réussi à gagner. Ce fut vraiment un super moment. »

Vous êtes quelqu’un de très fidèle. En effet, vous avez passé la majeure partie de votre carrière en endurance dans deux équipes : Peugeot Sport (de 2008 à 2011) et Toyota Racing (de 2012 à 2015). Etait-ce par choix ?

« J’ai eu de nombreuses autres opportunités lorsque j’étais dans ces deux structures. Pour des raisons logiques, j’ai préféré rester au sein de ces deux constructeurs et, avec le recul, je referais exactement la même chose. »   

Première partie de l'interview 

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