A vendre : l'une des trois Ferrari 121 LM officielles des 24 Heures du Mans 1955
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A vendre : l'une des trois Ferrari 121 LM officielles des 24 Heures du Mans 1955

Outre plusieurs Aston Martin qui ont disputé les 24 Heures du Mans entre 1935 et 2007, la maison RM Sothebys procèdera vendredi lors de la Monterey Car Week à la vente d'une des quatre Ferrari 121 LM jamais produites, dont trois ont disputé les 24 Heures du Mans en 1955. Avec trois abandons…

Lauréate en titre avec la 375, la Scuderia Ferrari troque, au début de l'année 1955, son moteur V12 pour un six cylindres en ligne de 4,4 litres (issu du moteur quatre cylindres) développé par l'ingénieur Lampredi et qui équipera la 121 LM. Sur les trois voitures engagées au Mans sous la bannière officielle, deux sont de vraies 121 LM, tandis que la troisième, le châssis 0546 LM dont il est question, est une 118 LM qui a été transformée en 121 LM, tout comme le châssis 0484 LM.

Las, si la Ferrari 121 LM laisse sur place ses rivales à l'accélération, la fiabilité n'est pas au rendez-vous de la 23e édition des 24 Heures du Mans malheureusement endeuillée par l'accident de la Mercedes de Pierre Levegh. Si la Ferrari 121 LM n°4 d'Eugenio Castellotti mène la danse avec la Mercedes n°19 de Juan Manuel Fangio et la Jaguar n°6 de Mike Hawthorn en début de course, ce qui permet au record du tour d'être battu à dix reprises, les soucis moteur commencent à faire rapidement leur apparition et l'Italien abandonne dès la 5e heure, suivi peu après de la voiture sœur n°3 de Phil Hill et Umberto Maglioli.

Restée seule en course, l'auto n°5 de Maurice Trintignant, victorieux en 1954, et Harry Schell est contrainte à l'abandon dès la 10e heure à cause d'une casse moteur : à mi-course, il ne reste aucune des trois Ferrari officielles. Le châssis 0546 LM n'avait pas connu meilleure fortune aux Mille Miglia quelques semaines plus tôt puisque Paolo Marzotto, coéquipier d'Eugenio Castellotti dans la Sarthe, avait vu ses efforts ruinés par une crevaison qui avait provoqué un accident alors qu'une autre 121 LM terminait à la troisième place.

Suite aux résultats désastreux de la 121 LM, Ferrari, qui, de toute façon, n'aurait pas pu aligner les 121 LM en 1956 au Mans puisque suite à l'accident de 1955, la cylindrée des prototypes a été limitée à 2,5 litres (les modèles produits à plus de 50 exemplaires peuvent dépasser cette cylindrée, c'est le cas des Jaguar Type D), vend les quatre exemplaires aux Etats-Unis à la fin de l'année. Ces derniers connaîtront des succès d'estime dans des épreuves plus courtes moins exigeantes pour le fragile moteur. C'est au cours de l'une de ces épreuves, dans les rues de Pebble Beach, en Californie, qu'Ernie McAfee, après avoir perdu le contrôle du châssis 0546 LM, heurte un pin bordant la route et meurt sur le coup. Le Del Monte Trophy ne survivra pas à la tragédie, au contraire de la Ferrari 121 LM, que son propriétaire William Doheny, le PDG de la compagnie pétrolière Superior Oil, fera réparer.

La voiture changera ensuite de mains à deux reprises entre quelques rares apparitions lors d'événements historiques avant de disparaître aux yeux du public en 1999 après le Ferrari North America Historic Challenge de Lime Rock Park et de réapparaître, ironie de l'histoire, à Pebble Beach (Pebble Beach fait partie du comté de Monterey) cette semaine, sous le marteau de RM Sothebys, qui estime la voiture entre 6,5 et 7,5 millions de dollars (entre 5,5 et 6,4 millions d'euros).

Photo (D.R. Archives ACO) : La Ferrari 121 LM n°5 en bien fâcheuse posture au coeur de la nuit des 24 Heures du Mans 1955.

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