24 Heures Motos-Etienne Masson (Suzuki Endurance Racing Team) : « Il faudra attaquer »
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24 Heures Motos-Etienne Masson (Suzuki Endurance Racing Team) : « Il faudra attaquer »

Avant la 43e édition des 24 Heures Motos (18-19 avril 2020), le Suzuki Endurance Racing Team figure en tête du classement provisoire du Championnat du Monde d’Endurance FIM EWC 2019-2020. Etienne Masson, l’un des pilotes du SERT, dévoile la stratégie de son équipe pour la classique mancelle.

Vous vous êtes classés 5e aux 8 Heures de Sepang, dernière manche du FIM EWC avant les 24 Heures Motos 2020. Quelles difficultés avez-vous rencontré ?

« Nous avons été en difficulté dès le mercredi. Nous sommes partis dans une direction sur les réglages de la moto et les pneumatiques et nous nous sommes aperçus que ce n’était pas la bonne. Nous avons essayé des choses au dernier moment comme au warm-up et malheureusement la pluie a fait son apparition. Beaucoup d’éléments nous ont empêché d’avancer et ça nous a vraiment handicapé pour la course. Nous avons alors pris la décision de ne pas attaquer puis d’assurer de précieux points et finalement ça a bien marché. Au regard du déroulement de la semaine de course, nous sommes satisfaits. »

Le SERT figure en tête du classement provisoire du championnat avec 26 points d’avance sur le YART-Yamaha, 49 sur Webike SRC Kawasaki et 54 sur F.C.C TSR Honda France. Quelle sera votre stratégie pour les 24 Heures Motos ?

« Aux 24 Heures Motos, il faudra attaquer. Le circuit Bugatti est un tracé qui nous correspond bien, nous possédons beaucoup de données. Nous pouvons nous permettre d’attaquer car nous savons où se situent les limites contrairement aux 8 Heures de Sepang où nous étions dans l’inconnue. L’an passé nous sommes montés sur la troisième marche du podium. Nous allons aborder la course comme s’il s’agissait de la première de la saison.  Nous viserons la victoire ou au minimum la deuxième ou la troisième place du classement général. Le championnat est loin d’être plié. La saison passée nous touchions le titre du bout des doigts et nous l’avons perdu en toute fin de course aux 8 Heures de Suzuka à la suite d’un problème mécanique. »

"Des techniciens de chez Yoshimura sont présents dans le stand. Ils nous apportent énormément de solutions et de nouveautés."
Etienne Masson, Suzuki Endurance Racing Team

Avec Suzuki, Kawasaki, Honda, Yamaha, BMW et Ducati, six constructeurs devraient s’affronter sur le circuit Bugatti. On imagine que faire face à ces marques c’est excitant pour un pilote.

« Ça prouve que l’Endurance ramène de plus en plus de monde. Le travail de tous les acteurs de la discipline porte ses fruits et je m’en réjouis. En tant que pilote, ça nous donne de la crédibilité. Nous affrontons des pilotes qui ont participé à des grands prix ou des couses du Championnat du monde Superbike, c’est gratifiant surtout quand on constate que sur la longueur de la course, nous tirons notre épingle du jeu. Nous montrons que le niveau est élevé. »

Avec les départs de Dominique Meliand, votre ancien team manager et de Vincent Philippe, l’un de vos anciens coéquipiers, une page se tourne au sein du SERT. Comment appréhendez-vous ces changements ?

« Nous avons commencé à appréhender le départ de Dominique puisque Damien Saulnier (team manager du Junior Team Le Mans Sud Suzuki, ndlr) a pris le relais. Cependant, l’équipe est nouvelle à 95%. Nous avons de la chance car Damien Saulnier est lui aussi très professionnel et proche de nos partenaires. Côté technique, depuis le Bol d’Or, des techniciens de chez Yoshimura sont présents dans le stand. Ils nous apportent énormément de solutions et de nouveautés. C’est le point le plus positif. Pour Vincent, ça va faire très bizarre car il était vraiment ancré dans l’équipe. Néanmoins après dix titres de Champion du monde d’Endurance, il méritait de prendre sa retraite. Xavier Siméon va lui succéder et je ne suis pas inquiet sur le passage de relais. »

Vous êtes désormais le plus ancien pilote du SERT puisque vous avez intégré l’équipe en 2015. Héritez-vous du statut de leader des pilotes ?

« Je ne suis pas dans cet état d’esprit. Je souhaite que les trois pilotes soient mis en avant et qu’ils donnent le maximum pour faire gagner l’équipe. Un pilote ne doit pas être mis en avant plus que les autres. Plus l’Endurance va se professionnaliser et plus l’esprit d’équipe sera important. »

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Lors des 8 Heures de Suzuka en juillet dernier, vous avez perdu le titre dans les derniers instants de la course. Quel esprit anime l’équipe depuis ce jour-là ?

« Ça a été très dur à vivre. D’autant qu’il s’agissait de la dernière course de Dominique et que nous avions à cœur de lui offrir ce titre car nous en avons bavé durant ces deux dernières années. Nous touchions le titre du bout des doigts et la poisse nous a rattrapé. Il a fallu se remettre au boulot et j’ai beaucoup été aidé par mon entourage. La chance que nous ayons eu c’est qu’un mois seulement s’écoulait entre les 8 Heures de Suzuka et le Bol d’Or. Ainsi nous n’avons pas eu le temps de cogiter. Puis au Bol d’Or, nous avons renoué avec la victoire. Ça nous a remis du baume au cœur et ça nous a presque fait oublier la perte du titre. Nous pratiquons un sport où il y a des éléments que nous ne maîtrisons pas totalement et la mécanique en fait partie. »

Selon-vous, qu’est-ce qui fait des 24 Heures Motos une épreuve si particulière ?

« D’abord parce que le circuit Bugatti est l’un des plus mythiques au monde. Pour nous pilotes, c’est un formidable terrain de jeu. Le public répond présent chaque année et est plutôt actif. Cela créé une atmosphère unique. Pour moi, prendre place sur la grille de départ et voir que les tribunes sont pleines, ça me fait du bien. Ça fait chaud au cœur de constater que notre sport peut attirer autant de spectateurs et générer de l’enthousiasme. C’est plaisant d’être français et de pouvoir vivre ces instants dans son pays. »

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, VENDREDI 19 AVRIL 2019, QUALIFICATIONS. Etienne Masson, pilote du Suzuki Endurance Team depuis 2015, compte dix participations aux 24 Heures Motos dont une victoire. 

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