24 Heures du Mans – Vincent Beaumesnil, Directeur sport de l’ACO, débriefe la 89e édition
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24 Heures du Mans – Vincent Beaumesnil, Directeur sport de l’ACO, débriefe la 89e édition

Vincent Beaumesnil, Directeur sport de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) dresse le bilan de la 89e édition des 24 Heures du Mans. Le format de l’épreuve, la course, le retour du public, il présente plusieurs thématiques.

Le retour du public

« C’est ce que je retiens de cette 89e édition. Après une course disputée à huis clos en 2020, nous avons pu donner le départ devant du public. Nous sommes heureux d’avoir accueilli nos fans et c’est l’image des 24 Heures. Je salue le travail incroyable effectué par les équipes de l’ACO, les bénévoles et les prestataires. Ça a été difficile d’organiser cette édition en raison du contexte sanitaire cependant le résultat est plutôt pas mal. »

Le format de l’épreuve

« La Journée Test qui s’est déroulée une semaine avant la course a été quelque chose de positif. Nous allons nous donner le temps de débriefer et de décider pour les années suivantes. Pour les équipes, ça a permis de réduire les coûts. Le protocole d’organisation présenté et adopté par les autorités ne prévoyait l’accueil du public qu’à partir du mercredi 18 août. L’an prochain, si le pesage est de retour en centre-ville, il faudra articuler ces deux temps forts pour qu’ils soient attirants pour les spectateurs et gérables pour les équipes.
Durant la semaine de la course, nous avons retrouvé un programme plus traditionnel pour les teams mais pas pour les équipes du circuit car il a fonctionné durant cinq jours non-stop. Assumer ce planning a été un énorme tour de force des équipes ACO. Nous réfléchissons pour essayer de trouver un format plus équilibré. »

Process Covid-19

« Globalement, cette 89e édition édition a été plus compliquée à organiser que la précédente. Il y avait trois points clés dans la gestion du Covid par l’ACO. Le premier, était d’organiser la venue des voyageurs étrangers. Nous avons vraiment accompagné toutes les personnes en provenance des pays classés orange et rouge, en particulier avec les Britanniques. Nous avons effectué un énorme travail pour qu’ils puissent rentrer sur le territoire français et nous avons pris des dispositions spécifiques pour qu’ils puissent observer leur période de quarantaine dans leur bulle sanitaire au sein du circuit. Le deuxième, concernait le protocole pour les personnes accréditées. C’était un immense défi d’assurer la sécurité sanitaire d’un paddock de 5 000 personnes sur 15 jours. Le protocole sanitaire n’était pas forcément simple mais il était pragmatique et il n’a pas créé de blocage. Nous avons réalisé 12 000 tests au Centre sanitaire obligatoire du circuit pour les accrédités et nous n’avons pas eu de cluster. Le troisième était relatif à l’accueil du public. Nous avons eu beaucoup de discussions avec les autorités pour aboutir à ce schéma d’accueil et ça s’est très bien passé. La jauge de 50 000 spectateurs était un bon chiffre car il permettait de ne pas se laisser déborder. Cela a représenté plus de six mois de travail avec, en plus, la nécessité de se remettre en question très souvent car le contexte règlementaire et sanitaire a beaucoup changé. C’était un challenge. »

Cinq Hypercars au départ, cinq à l’arrivée

« La catégorie Hypercar, nouvelle catégorie reine de l’Endurance, participait à ses premières 24 Heures du Mans. C’était une année cruciale pour voir comment ces voitures allaient se comporter tant en performance qu’en fiabilité. Ça a été une alchimie extrêmement complexe à mettre en place et nous pouvons nous féliciter du résultat. Les voitures ont performé et nous avons vu que les trois marques (Toyota, Alpine et Glickenhaus, ndlr) étaient très proches les unes des autres. Cela montre que le concept est bon. L’expérience de Toyota a fait la différence. L’équipe est devenue une référence en Endurance. Aujourd’hui, elle sait s’adapter à l’imprévu. »

La course

« Pour la victoire au classement général, Toyota a maîtrisé son sujet. Nous avons un immense respect pour le travail effectué par Glickenhaus et Alpine. Ces deux équipes ont vraiment bien préparé leurs 24 Heures. Le Mans ça s’apprend et ils ont démontré de grandes qualités.
La catégorie LMP2 a été le théâtre d’une bataille incroyable. Je tire mon coup de chapeau au Team WRT qui est pleinement entré en Endurance cette année. Ils ont manifestement trouvé la bonne équation pour être compétitifs d’emblée. J’ajoute que le niveau en LMP2 est fantastique.
Nous avons assisté à une bagarre exceptionnelle et excessivement serrée en LMGTE Pro. En ce qui concerne la catégorie LMGTE Am, les gentlemen driver doivent avoir leur place aux 24 Heures du Mans. Ça fait partie de notre ADN et les meilleurs étaient présents. Cette classe permet aussi à des jeunes pilotes de démarrer une carrière. Elle reste un tremplin. »

Deux pilotes en situation de handicap avec Association SRT41

« Cet engagement est un aboutissement de nombreuses années de travail et c’est un immense exploit. Après sa participation aux 24 Heures du Mans 2016, Frédéric Sausset, premier pilote quadri amputé à avoir terminé l’épreuve, ne voulait pas s’arrêter là. Il a monté une équipe pour permettre à d’autres pilotes de le faire. Il a fallu plus de trois années de travail intensif pour rassembler tout l’écosystème nécessaire à ce projet. L’Oreca 07-Gibson #84 engagée en catégorie Innovative Car a franchi la ligne d’arrivée après avoir réalisé une course honorable. Cette performance envoie le message que le sport automobile reste accessible aux personnes en situation de handicap et que nous serons toujours là pour les accompagner. Frédéric fait partie de la famille ACO et ses pilotes ont marqué l’histoire. C’est une immense fierté de les avoir accueilli sur notre course. »

2022

« Dès le lendemain de la course, nous avons effectué un debriefing avec les teams managers. C’est la première réunion de travail pour 2022. Nous ne savons pas dans quel contexte sanitaire nous serons l’année prochaine. Nous avons déjà retenu beaucoup d’informations pour l’année prochaine. 2020 et 2021 nous ont obligé à nous remettre en question. Nous avons été poussés dans nos retranchements afin d’être créatifs et de faire évoluer les 24 Heures. Nous allons en ressortir différents et sûrement meilleurs. »

Quelques chiffres supplémentaires

  • 17 771 tours du circuit ont été couverts par l'ensemble des concurrents, ce qui représente 242 392,8 kilomètres
  • 1 527 arrêts aux stands ont été enregistrés
  • 19 960 dépassements ont été observés dont 371 pour gagner une position. La voiture qui a effectué le plus grand nombre de dépassements est la Toyota GR010 Hybrid #8 (1 095)
  • 23 slow zones ont été activées durant la course, temps de course sous slow zones 2h15min40sec
  • 4 interventions de la voiture de sécurité, temps de course sous safety-car : 1h33min10sec
  • 4 full course yellow, temps de course sous FCY 8min15sec

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