Ce week-end, Fernando Alonso va prendre part à la première manche de la Super Saison 2018/2019 du Championnat du Monde d’Endurance (WEC) à Spa-Francorchamps. Il attend ce moment avec impatience. « J’aime courir, j’aime la compétition, je ne pouvais pas manquer cette opportunité. Je suis content d’avoir la chance de disputer les 24 Heures du Mans, ça fait un moment que je voulais les faire. Prendre part à la Super Saison me plaît car je vais pouvoir me battre pour le titre et pas seulement pour la victoire au Mans. »

L'Espagnol disputera cette course sur une Toyota TS050 Hybrid LMP1 qu’il a appris à découvrir cet hiver. « Nous avons déjà fait trois séances d‘essais avec Toyota. J’ai passé des heures dans la voiture, accumulant les tours et les kilomètres. A chaque fois que je monte dans l'auto, je me sens mieux ! Il y a pas mal de différences avec une F1 comme la manière d’aborder les virages, par exemple. En Formule 1, quand vous attaquez la courbe, vous devez arriver avec un maximum de vitesse. Avec la LMP1, gagner du temps est différent car il y a la recharge des batteries à prendre en compte. »

Afin de s’habituer aux spécificités de l’endurance, Fernando Alonso a disputé les 24 Heures de Daytona sur un prototype LMP2 en janvier dernier sur une des deux Ligier JS P217-Gibson de l’équipe américaine United Autosports. « Ca m’a bien aidé, il est vrai, même si le pilotage d’une LMP2 est différent d’une LMP1, en plus avec le système hybride. Cependant, sur la façon d’aborder la course, le sommeil, la concentration, le trafic, les relais, les changements de pilotes, la gestion de sa propre énergie, sur tous ces points, ça me sera utile pour Le Mans ! Les essais sont une chose, la course en est une autre. Il était donc nécessaire et important pour moi de disputer les 24 Heures de Daytona. » 

Dans un peu plus d’un mois, le double champion du monde de F1 va disputer les 24 Heures du Mans, épreuve qu’il veut faire depuis un moment maintenant, en particulier depuis qu’il a donné le départ en 2014. « Je vais essayer de gagner les 24 Heures du Mans, c’est mon principal objectif. C’est vraiment un super événement et je suis impatient d’être au mois de juin. Je suis sûr que ca va être quelque chose de spécial pour moi. Je suis fier de pouvoir y participer, c’est un privilège. J’ai fait du karting à mes débuts dans le but de pouvoir m’aligner un jour sur ce type d'épreuves de légende. Il ne faut pas oublier que c’est la course qui choisit son vainqueur et non le contraire. Bien sûr, j’aimerais gagner, mais il faut que tous les ingrédients soient là. C’est une bataille de 24 heures, il faudra pousser la voiture à son maximum, il faut aussi de la chance et bien gérer le trafic. Il y a beaucoup de choses à mettre en place pour pouvoir remporter les 24 Heures du Mans. »

Il doit également gérer deux championnats en même temps, le WEC et le Championnat du Monde de Formule 1. « J’essaie de tout optimiser. J’ai eu une préparation encore plus importante que d’habitude. J’ai d’ailleurs roulé cet hiver pour garder la forme. Maintenant il faut gérer les deux championnats en même temps avec les déplacements que ça implique. Je m’entraîne constamment, mais pas trop non plus pour ne pas arriver trop fatigué sur les meetings. J’essaie de manger toujours la même chose, de ne pas varier mon alimentation ni tester de nouveaux plats. Cependant, l’élément le plus important est le repos. Je me connais bien, je connais mon corps… »

Quand on lui demande ce que pensent les autres pilotes de F1 de son implication en endurance, il répond : « Pour le moment je n’ai pas trop de questions de leur part, mais je suis persuadé que lorsque Le Mans va approcher, et même après, ça sera différent. » Un des anciens pensionnaires de Formule 1 va lui aussi disputer les 24 Heures du Mans et il est également champion du monde de F1 (2009) : Jenson Button (SMP Racing). « C’est une bonne chose que Jenson arrive en endurance. Je le connais bien, nous avons été coéquipiers pendant plusieurs années (McLaren-Honda F1 Team en 2015 et 2016, ndlr) et je me suis battu contre lui pendant 16 ans. Au départ, il ne voulait pas essayer autre chose lorsqu’il était en F1. Ce fut donc une belle surprise lorsqu’il a rejoint le Super GT (championnat GT japonais, ndlr) et je suis encore plus surpris qu’il veuille faire Le Mans. J’en suis ravi, c’est un très bon pilote, il est talenteux. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde ! Je suis certain qu’il va aimer les 24 Heures du Mans, surtout au volant de ces prototypes qui sont sympas à piloter. »

Remerciements à Bruno Palmet du Maine Libre.

Photos MPS Agency