24 Heures du Mans - Jochen Mass : « Le Mans est éternel »
Jochen Mass a disputé les 24 Heures du Mans à onze reprises. Il a signé la pole position en 1986 au volant d’une Porsche 962 C et a surtout remporté l’édition 1989 (Sauber Mercedes). Le pilote allemand, qui compte également 114 Grands Prix en Formule 1 dont une victoire en Espagne (1975), revient sur ses différentes expériences mancelles.
Première participation au volant de la Ford Capri 2600 RS avec Hans-Joachim Stuck (abandon) en 1972 :« Ce fut une année difficile car, lors cette édition, Joakim Bonnier est décédé (le pilote suédois s’est tué à bord de sa Lola T280, ndlr). J’ai roulé avec une Ford Capri qui n’était pas très rapide. De toute façon, ce mélange en 1972 entre prototypes et GT n’était pas idéal. »
Son regret de ne pas avoir remporté les 24 Heures du Mans avec Porsche (7 participations) : « Oui, c’est un vrai regret de ne pas avoir gagné avec eux. Par deux fois, je suis vraiment passé tout près (dont 1982 où il termine 2e avec la Porsche 956 qui faisait ses débuts en Sarthe, ndlr). Si j’avais eu un peu plus de chance, cela aurait pu se réaliser.»
Je ne gagnerai jamais Le Mans ? : « Cette idée ne m’a jamais traversé l’esprit. Certes, j’ai dû attendre 17 ans avant de gagner au Mans, mais j’ai toujours adoré cette course. Ensuite, comme je l’ai précisé, à chaque fois, il m’a manqué un peu de chance pour que je puisse gagner. Tout cela était normal pour moi. Cependant, j’ai toujours pensé que j’allais remporter les 24 Heures du Mans un jour, avec une bonne voiture. Je n’ai jamais été superstitieux. »
""J’ai toujours pensé que j’allais remporter les 24 Heures du Mans un jour !""
Jochen Mass
Sa victoire en 1989, Sauber C9 Mercedes avec Manuel Reuter et Stanley Dickens (n°63) :« La période Sauber a commencé pour moi en 1988 et je dois dire que cela n’avait pas très bien débuté. Nous avons été obligés de nous retirer suite à des soucis de pneumatiques (problèmes d’éclatement des gommes lors des essais, ndlr), nous n’avons pas disputé la course. La voiture n’était pas bien équilibrée, elle était trop chargée aérodynamiquement, c’est pourquoi les pneus ne résistaient pas. Nous avons beaucoup travaillé avec Michelin en vue de l’édition 1989. La Sauber C9 a bien progressé même si on continuait, cette année là, à perdre du temps dans les virages lents. Par contre, l’auto était solide, le moteur était excellent, c’était un cinq litres fabuleux, nous roulions très vite en ligne droite. Suffisant pour gagner, mais je dois bien avouer que ce ne fut pas une victoire facile. »
« Nous sommes revenus deux ans plus tard, en 1991. Je pilotais la Sauber C11 Mercedes avec Jean Louis Schlesser et Alain Ferté. Nous avons de nouveau failli gagner car nous menions largement, avec trois ou quatre tours d’avance, je crois (la voiture a été en tête de la 6e à la 21e heure, ndlr). Cependant, un petit bracelet s’est cassé et a entrainé une surchauffe (moteur cassé). Je regrette beaucoup de ne pas avoir pu remporter la course cette année là.»
Sa dernière participation avec la McLaren F1 GTR West Competition avec John Nielsen et Thomas Bscher, abandon à la 13e heure sur problème d’embrayage : « C’était en 1995. La McLaren était une bonne voiture, mais nous avons eu un souci avec le refroidissement des freins. De plus, un problème d’essuie-glaces est venu se greffer, plus précisément avec le moteur électrique qui les entraine. C’est dommage et gênant car, cette année là, il a beaucoup plu. C’était déjà une autre époque par rapport à ce que j’avais connu avec les Groupe C dans les années 80. Ce fut ma dernière apparition en Sarthe, mais je suis toujours cette course. Pour moi, Le Mans est toujours éternel ! »
Sa victoire au Mans, le sommet de votre carrière ? : « Sur le papier, je dirais oui. Cependant, le sommet de ma carrière est que je suis resté en vie (rires). Ne pas avoir eu de graves accidents est ma vraie satisfaction. Je viens d’avoir 70 ans, je continue toujours de rouler (le pilote allemand a disputé le dernier Le Mans Classic, ndlr), je trouve cela pas mal. (sourires). »
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