Graham Hill, un palmarès inégalé - Lorsque Graham Hill (1929-1975) remporte le 11 juin 1972 son unique victoire aux 24 Heures du Mans, c'est l'apothéose finale d'une carrière exceptionnelle. Double Champion du Monde de Formule 1 (1962 et 1968) avec quatorze victoires en Grand Prix (donc cinq à Monaco), victorieux aux 500 miles d'Indianapolis (1966), le poleman du Grand Prix de France 1967 entre dans la légende du sport automobile en tant que vainqueur de ses trois grandes courses en circuit (Monaco, Indianapolis, Le Mans). Par la suite, il crée sa propre écurie de Formule 1 (Embassy-Hill) en 1974, mais cette nouvelle aventure s'achève brutalement lorsqu'il trouve la mort dans un accident d'avion le 29 novembre 1975.

Pedro Rodriguez, une légende mexicaine - De son patronyme complet Pedro Rodriguez de la Vega (1940-1971), il a été l'un des plus grands pilotes de la fin des années 1960 et du début des années 1970. Après s'être révélé en compagnie de son jeune frère Ricardo aux 24 Heures du Mans 1961, à la poursuite des futurs vainqueurs Olivier Gendebien-Phil Hill, il est longtemps confronté à un cruel manque de réussite aux 24 Heures du Mans : en quatorze participations, il n'a vu qu'à deux reprises le drapeau à damier : en 1965 (septième) et en 1968, lorsqu'il s'impose sur Ford GT40 avec le Belge Lucien Bianchi. Sa fin de carrière est prodigieuse : outre une magnifique victoire au Grand Prix de Belgique de Formule 1 1970, il trouve avec la Porsche 917 une voiture à la (dé)mesure de son talent, avec en 1971 la première pole position des 24 Heures à plus de 250 km/h de moyenne. Un mois avant sa disparition, survenue en course sur le circuit de Norisring (Allemagne) le 11 juillet 1971.

Jochen Mass, de Porsche à Mercedes - Vainqueur du Grand Prix d'Espagne 1975 et des 24 Heures du Mans 1989, Jochen Mass a, comme bien d'autres pilotes des années 1970 et 1980, connu une belle double carrière en Formule 1 et en endurance. En 1976, l'Allemand est l'équipier de James Hunt chez McLaren, et témoin privilégié du duel que se livrent cette année-là le pilote britannique et Niki Lauda. En endurance, il est au volant de la Porsche 935 l'un des coéquipiers préférés de Jacky Ickx. Paradoxalement, ils ne disputent qu'une seule fois les 24 Heures du Mans en duo, en 1985, avec la dixième place. Autre curiosité : longtemps fidèle à Porsche, c'est finalement avec Sauber-Mercedes qu'il s'impose dans la Sarthe en 1989, associé à son compatriote Manuel Reuter et au Suédois Stanley Dickens.

Johnny Herbert, une victoire japonaise - En 1991, Johnny Herbert fait entrer le Japon dans l'histoire des 24 Heures du Mans en faisant triompher Mazda, qui reste aujourd'hui encore le seul constructeur nippon victorieux dans la Sarthe. Mais, victime d'un malaise à sa descente de voiture, il ne pourra fêter ce triomphe sur le podium avec ses deux coéquipiers Bertrand Gachot et Volker Weidler. Qu'à cela ne tienne, le Britannique aura droit à sa propre cérémonie en 2011, lors de la célébration du vingtième anniversaire de la victoire de Mazda. Entretemps, il a largement contribué aux premières années d'Audi en endurance (victoires aux 12 Heures de Sebring 2002 et à Petit Le Mans 2003), après avoir remporté deux victoires en Formule 1 (en 1995 et 1999).

 

L'histoire croisée des seize pilotes ayant gagné au moins une fois les 24 Heures du Mans et un Grand Prix depuis la naissance du Championnat du Monde de Formule 1 est riche d'autres exploits de légende, à suivre dans le prochaine épisodes.

 

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Photo (D.R. Archives ACO) : Après sept participations chez Porsche de 1978 à 1987, Jochen Mass passe chez Sauber-Mercedes en 1988 et remporte les 24 Heures du Mans l'année suivante.