113 TOURS DE « MANEGE » pour Fernando Alonso
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113 TOURS DE « MANEGE » pour Fernando Alonso

Il est venu en « découvreur » et non pas en super star. En pilote automobile curieux de tous les aspects de son sport, de toutes les disciplines, et non pas en conquérant.

L’Endurance l’intéresse, au même titre que l’IndyCar ou l’IMSA, et ce n’est un secret pour personne.

A 36 ans, Fernando Alonso figure parmi les rares champions à n’être pas usé, pas blasé ni rassasié. En dépit des saisons décevantes qu’il a pu traverser au sein de plusieurs équipes, son appétit et sa passion demeurent intacts.

Il ne fait pas mystère de son rêve : à défaut de rejoindre un jour Michael Schumacher au palmarès des titres mondiaux, il aimerait relever un défi reflétant parfaitement son éclectisme : double champion du monde de F1, il veut  remporter un jour les 24 Heures du Mans, et les 500 Miles d’Indianapolis, à l’instar de Graham Hill, seul pilote de l’histoire auteur de ce triplé d’exception.

La proximité de lieu et de temps entre le Championnat du Monde d’Endurance et celui de F1 –Bahreïn hier pour le WEC, Abu Dhabi dimanche prochain pour la F1- offrait à Alonso une opportunité rare d’essayer un prototype LMP1.

Ce matin à 10 heures, Sébastien Buemi, vainqueur des 6 Heures de Bahreïn hier, a donc pris la piste au volant de sa Toyota TS050 Hybrid, histoire de procéder à quelques contrôles et ajustements avant de céder la place à Fernando Alonso. Si Mike Conway jouait le rôle de tuteur auprès de Thomas Laurent, brillant rookie 2017, Buemi, ne prétendait pas à ce statut auprès d’Alonso. « Je pense qu’il faut le laisser découvrir cette voiture par lui-même, sans idées préconçues. » Entre le champion du monde d’endurance 2014, et le double champion du monde de F1, le dialogue s’est établi aisément, d’égal à égal, avec un bel enthousiasme teinté de respect mutuel.

Après une mise en route relativement ‘’tranquille’’, le temps de s’accoutumer à un habitacle fermé, à une machine plus lourde que les F1, à une utilisation différente des pneumatiques, Fernando Alonso s’est mis à tourner comme un métronome, sans affoler le chronomètre, sans chercher à épater la galerie. D’abord s’imprégner et comprendre… « Il sera fort intéressant de recueillir ses impressions » prévoyait déjà Hisatake Murata, président de l’écurie Toyota, avant le debriefing. Au terme des cinq heures d’essais, l’Espagnol, de loin le plus assidu en piste, avait  bouclé pas moins de 113 tours ! De quoi discuter longuement avec les ingénieurs et Sébastien Buemi.

Dans la nuit, le pilote et son manager se sont envolés pour l’Europe. Mardi sur le circuit d’Aragon, Fernando doit essayer la Ligier qu’il pilotera pour le team United Autosport aux 24 Heures de Daytona. Dimanche, il disputera le dernier Grand Prix de la saison à Abu Dhabi. Et dans trois semaines, il revient dans le Golfe pour courir les 24 Heures d’Abu Dhabi… en karting ! Tout cela, juste pour le plaisir.  

S’il ne tenait qu’à lui, il disputerait volontiers 27 courses en 2018 : 21 en F1, les 5 premières de la Super-Saison WEC, sans oublier les 24 Heures de Daytona. Voilà à quoi peut bien rêver un Champion d’exception, après 16 ans de carrière au sommet…

 

Journaliste : Anne Giuntini

Crédit Photo : Marcel Langer.

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